Les compagnons du Prophète du point de vu chiites-sunnites

La recherche la plus importante me semblait être l’étude de la biographie des Compagnons du Prophète, leurs actions, leurs croyances parce qu’ils étaient la base de toute notre histoire, et par leur intermédiaire l’Islam s’est développé.

 

D’ailleurs plusieurs Savants musulmans convaincus de cette réalité, nous ont devancés et ont mené des recherches dans la biographie des Compagnons, plusieurs livres ont été compilés sur ce sujet tel que : “Ousoud alghaba” et “Al-issabâ” et “Mizan-al-itidal” et d’autres livres qui ont parlé de la vie des Compagnons avec force d’analyses et de critiques, mais de point de vue des Sunnites uniquement.

 

Mais le problème se résume en deux mots : les premiers Savants et historiens écrivaient généralement ce qui plaisait et coïncidait avec les opinions des gouverneurs “Omayades” et “Abbassides” qui étaient connus par leur hostilité et leur opposition à “Ahl-al-beyt” (la descendance du Prophète) et à leurs partisans. Donc pour cela, il n’est pas juste de se baser uniquement sur leurs propos et analyses en délaissant ceux des autres Savants musulmans qui ont été persécutés, pourchassés et assassinés par ces gouvernements, tout simplement parce qu’ils étaient les partisans et les fidèles de “Ahl-al-beyt”. Ils étaient la cause des révolutions contre les oppresseurs et les autorités déviées.

 

Le problème principal fût avec les Compagnons du Prophète eux mêmes, car ils n’étaient pas d’accord avec le désir du Messager d’Allah, celui de leur écrire et assurer la bonne voie jusqu’au jour du jugement.

 

Ce désaccord a privé la Nation Islamique d’une vertu unique, l’a jeté dans les ténèbres et l’a divisé en plusieurs groupes tombants dans les querelles intestines, ainsi leurs forces furent dissipées.

 

Ceux qui n’étaient pas d’accord sur la khilafa (succession du Prophète), se sont divisés entre un parti régnant et un parti opposant à ce pouvoir, cette division s’est aggravée par la suite lorsque la communauté s’est partagée entre les partisans de Ali et les partisans de Mouawya.

 

C’était eux qui ont introduit la discorde sur l’interprétation du Livre Sacré d’Allah (le Coran) et sur les Hadiths de Son Messager, ceci a donc conduit des croyances variées, de groupes et de sous-groupes.

 

De tout cela on a vu naître plusieurs écoles théologiques et philosophiques, et différentes tendances de pensées inspirées par les ambitions politiques dont le seul but était : obtenir le pouvoir.

 

Les Musulmans ne se seraient pas divisés s’ils n’avaient été devancés par les Compagnons. En effet, il n’y a qu’un seul Dieu et qu’un seul Coran, et un seul Prophète et une seule “Kiblâ’, tous étaient d’accord sur ce point, mais le désaccord entre les Compagnons commença le premier jour après la mort du Messager, dans la “Sakifa de Bani Sayda”, et ceci a continué jusqu’à nos jours, et cela continuera sans doute encore longtemps.

 

D’après mes discussions avec les Savants Chi’ites, j’ai compris que selon eux les Compagnons du Prophète étaient divisés en trois catégories.

 

La première catégorie comprenant les bons Compagnons qui connaissaient Allah et Son Messager et ont acclamé le Prophète jusqu’au dernier moment de leur vie. Ils étaient vraiment ses amis en paroles et en actions, ils ne l’ont jamais abandonné ; toujours à ses côtés, ils lui sont restés fidèles après sa mort. Dieu le Tout-Puissant les a alors honorés et loué en plusieurs versets de son Saint Livre, ainsi ils étaient bénis également par le Messager de Dieu au cours de plusieurs occasions.

 

Ce groupe de Compagnons est mentionné par les Chi’ites avec beaucoup de révérences et de respect. ainsi que par les Sunnites.

 

La deuxième catégorie comprend les Compagnons qui ont embrassé l’Islam et ont suivi le Messager d’Allah par ambition ou par crainte. Ils ont toujours montré leur gratitude au Messager d’Allah, cependant, ils ont tout de même heurté le Messager d’Allah en quelques occasions. Ils n’ont pas toujours suivi ses ordres, ils l’ont même défié et défié les textes clairs du Coran. Aussi, ils ont été avertis par le Messager d’Allah dans plusieurs de ses “Hadiths”. Dès lors, Dieu lui-même les a blâmés et démasqué dans divers versets Coraniques en les menaçant.

 

Cette catégorie de Compagnons est mentionnée par les Chi’ites. seulement pour leurs actes et actions, sans respect ni révérence.

 

La troisième catégorie de Compagnons, regroupe les hypocrites qui ont accompagné le Messager de Dieu pour le décevoir, ils ont prétendu être musulmans mais insidieusement ils étaient portés aux blasphèmes et déçurent l’Islam et les Musulmans. Allah, pour les dévoiler, a révélé toute une Sourate qui s’appelle : “Sourate AI-Mounafikoun”, avertissant ainsi de leurs noms et caractères. Cette catégorie est maudite par les Sunnites et les Chi’ites.

 

Il y a cependant un autre troupe spécifique de Compagnons qui se sont distingués des autres comme étant les proches parents du Prophète, et ayant été bénis par Dieu et Son Messager. Ils ont eut une vie morale et exemplaire, des vertus spirituelles et des distinctions personnelles qui leur sont reconnues par Allah et Son Prophète. Ces gens sont : Ahl-al-beyt (lu descendance du Prophète) que Dieu a purifié et nous a ordonné de bénir, comme nous le faisons pour le Messager lui-même. II a rendu obligatoire de leur donner le “khoums” (le cinquième de nos épargnes), tout musulman doit les aimer en quitte de récompense du Message Divin.

 

Ils sont nos Leaders et nous devons leur obéir. Ce sont les gens experts dans la connaissance, ils connaissent l’interprétation du Coran et connaissent aussi bien ses versets décisifs que ses versets allégoriques. Ce sont “Ahlou adhikr” que le Messager de Dieu a mis à pied d’égalité avec le Coran. Ainsi dans sa tradition connue par “Hadith Atthakalain” (les deux legs de grands poids), Il nous a ordonné de les suivre. Il les a comparé à l’Arche de Noé : “Quiconque la rejoint sera sauvé et quiconque s’en éloigne sera noyé”.

 

Tous les Compagnons connaissaient la position de “Ahl-Al-beyt”, ils les vénéraient et les respectaient, les Chi’ites les suivent et les placent au-dessus de tous les Compagnons et pour prouver cela ils disposent de textes clairs et preuves irréfutables.

 

Les Sunnites respectent et vénèrent également “Ahl-AL-beyt”, mais n’acceptent pas la classification susmentionnée et ne considèrent pas les hypocrites parmi les Compagnons. Ils considèrent plutôt que les Compagnons du Prophète sont les meilleurs des gens après le Messager de Dieu ; s’ils classifiaient les Compagnons, se serait selon leur ancienneté dans l’Islam et le service qu’ils lui ont rendu, pour cela ils mettent les quatre Khalifes orthodoxes en première place, viennent ensuite les six autres Compagnons parmi les dix auxquels le paradis fût promis d’après eux. De ce tait lorsqu’ils prient et bénissent le Prophète et sa Descendance, ils ajoutent tous les Compagnons sans exception.

 

Je cite ceci d’après mes connaissances des Savants Sunnites et d’après ce que j’ai entendu des Savants Chi’ites concernant la classification des Compagnons, cela m’a donc obligé à commencer une étude détaillée et approfondie sur la question des Compagnons.

 

Je promis à Dieu s’il me guide sur la bonne voie, de me débarrasser de tous préjugés émotionnels, d’être neutre et objectif, d’écouter ce que disaient les deux partis et de ne suivre ensuite que le meilleur : basant mes conclusions sur deux preuves – Premièrement : une démarche logique et saine, c’est-à-dire, je me baserai seulement sur ce qui fait l’accord des deux partis surtout en ce qui concerne l’interprétation Coranique et la tradition correcte du Prophète.

 

– Deuxièmement : la raison. Car elle est le plus grand don que Dieu a prodigué à l’homme, grâce à elle, celui-ci a été honoré et distingué de Dieu du reste de Sa création. Ainsi lorsqu’Il proteste contre Ses adorateurs, Il leur demande de faire usage de leur raison du meilleur qu’ils puissent. Il a dit : “Ne comprennent-ils pas…? Ne raisonnent-ils pas…?Ne voient-ils pas…?” Etc.

 

Que mon Islam voit la foi en Dieu, en Ses Anges, en Ses Livres, en Ses Messager. Mahomet est Son serviteur et Messager. la religion d’Allah n’est que l’Islam (la soumission).

 

Je ne ferai jamais dépendre ma position sur un Compagnon de sa relation avec le Prophète, car je ne suis ni Omayade, ni Abbasside, ni Fatimide. Je ne nuis pas non plus, ni Sunnite ni Chi’ite et je n’ai aucune animosité préconçue contre Abou-Bakr ou Omar, ou Othman ou Ali. même pas contre “Wahchi” l’assassin de Hamza. car il devint musulman, l’Islam banit tout le passé si le repentir et le pardon sont intervenus.

 

Comme je me suis engagé dans cette attitude de recherche afin de connaître la vérité, et comme je me suis débarrassé sincèrement de toutes les croyances périmées, je décidais de commencer cette recherche avec la Grâce de Dieu, sur tous les Compagnons et leurs attitudes.

 

LES COMPAGNONS ET LE TRAITE D’AL-HOUDAIBYA

 

Pendant la sixième année après “l’Hijra” (l’émigration) du Prophète de la Mecque vers Médine, le Messager de Dieu avec mille quatre cent de ses Compagnons marchaient en direction de la Mecque pour accomplir le Petit Pèlerinage (AI-Omra), ils ont campé à “Dhou-Al-halifa”. Le Prophète a ordonné à ses Compagnons de quitter leurs armes et de porter les habits blancs (Al Ihram),

 

notamment de marquer les moutons et les chameaux qui sont destinés aux sacrifices ; tout cela afin que les Koraïchites (les Mecquois) sachent qu’ils ne sont pas venus pour la guerre, mais en tant que visiteurs des Lieux Saints. Malgré cela, les Mecquois étaient enfermés dans leur arrogance et craignaient de voir leur fierté blessée face aux autres tribus arabes. Ils ont donc envoyé une délégation dirigée par “Souheil ibn air-al-amiri” afin de demander au Prophète de faire demi-tour pour cette année ; en revanche, ils pourraient venir l’année suivante durant trois jours. Il posa alors des conditions difficiles qui ont été accepté par le Messager d’Allah, car les circonstances l’exigeaient et cela lui avait été révélé par Dieu.

 

Toutefois, quelques uns des Compagnons n’ont pas accepté l’attitude du Prophète, et ont montré une forte opposition, “Omar ibn El khattab” vint même lui dire : “Est-tu vraiment le messager d’Allah ?”

 

Le Prophète répondit : “Oui, je le suis!”

 

Omar demanda :”N’avons-nous pas raison.

 

Nos ennemis n’ont-ils pas tort ?”

 

Le Prophète répondit : “Oui”.

 

Omar dit alors: ‘Pourquoi faisons-nous une disgrâce Envers notre religion ?”

 

Le prophète : “Je suis le Messager d’Allah, je ne lui Désobéirai jamais, Il est mon Soutien!”

 

Omar : “Ne nous as-tu pas dis que nous allons entrer Dans la maison de Dieu et tourner autour de la Kaaba ?

 

Le Prophète :”Oui, mais est-ce que j’ai dis que cela se ferait cette année? ”

 

Omar : “Non”.

 

Le Prophète dit : “Alors tu vas certainement y venir et tourner autour de la Kaaba”.

 

Omar se dirigea vers Abou-bakr et demanda “N’est-il pas le Prophète de Dieu ?”. II répondit : “Oui!”

 

Omar demanda à Abou-bakr les mêmes questions qu’il a posé au Prophète, et Abou-bakr fit les mêmes réponses. Ce dernier ajouta :

“Il est vraiment le Messager d’Allah, et il ne lui désobéira pas, Dieu est son Soutien. Sois fidèle envers lui!”.

 

Lorsque le Prophète a signé le traité, il ordonna à ses Compagnons d’égorger les bêtes pour le sacrifice, et de se raser la tête.

Mais aucun d’entre eux ne le fit, bien que le Prophète le répéta trois fois. Et vu que personne ne lui a obéit, le Prophète entra dans sa tente puis ressorti et ne parla à personne.Il égorgea sa bête et demanda à son barbier de lui raser la tête. A ce moment, ils se levèrent, égorgèrent leurs bêtes, et se rasèrent les uns les autres.

 

Ceci est un résumé du traité “d’AI-Houdaîbya” tel qu’il est mentionné chez les Savants Sunnites et Chi’ites, ainsi que tous les historiens et les gens de la “Sira” (ceux qui rapportent le mode de vie du Prophète), comme Tabari, Ibn athir et Ibn Saad. Et bien d’autres tel que Boukhari et Mouslim.

 

J’ai du m’arrêter à ce passage, car il m’était impossible de lire de telles choses sans ressentir un choc et de l’étonnement à l’égard des Compagnons et de leur comportement vis-à-vis du Prophète. Aucun homme sensé ne peut plus prétendre que les Compagnons acceptaient corps et âmes les ordres et enseignements du Prophète ; car l’histoire d’Al-houdaîbya le contredit.

 

Peut-on accepter sans s’interroger le comportement de ces Compagnons?

 

Dieu dit :

 

“Non, par le Seigneur, ils ne seront de vrais croyants qu’autant qu’ils te soumettront leurs différents, accepteront sans rancœur ta sentence et s’y soumettront entièrement.” Les femmes 65.

 

Dans l’histoire d’AI-Houdaîbya, Omar Ibn AI-Khattab s’était opposé directement au Prophète et ne s’était point soumit à lui. Au contraire, il avait entamé une querelle en mettant en cause sa qualité de Messager d’Allah.

 

S’était-il soumit après les réponses convaincantes du Prophète ?

 

Pas du tout ! Car il a posé les mêmes questions à Abou-baker, mais ni les réponses du Prophète ni celles d’Abou-Baker ne l’ont convaincu.

 

Dieu Seul et Son Messager Savaient ce que Omar avait fait, bien qu’on ne trouve aucune explication au refus des autres Compagnons à se soumettre aux ordres du Prophète. Aucun d’entre eux ne l’avait écouté, malgré qu’il ait insisté trois fois.

 

Par Dieu ! Je n’arrive pas à croire ce que je lis !

 

Les ordres du Prophète peuvent-ils être négligés à ce point par ses Compagnons ?

 

J’aurais pu rejeter cette histoire si elle avait été rapportée par les Chi’ites, en les accusant de détester les Compagnons du Prophète. Mais cette histoire est tellement avérée que tous les Savants Sunnites l’ont aussi rapporté.

 

Dès le début de ma recherche, je m’étais engagé à accepter tous ce qui était unanime, je me trouvais donc obligé d’accepter cette histoire.

 

Que dois-je dire ‘? Comment excuser ces Compagnons qui ont vécus une vingtaine d’années avec le Messager d’Allah en constatant les miracles, en écoutant les Paroles Divines nuit et jour, en apprenant comment s’adresser au Messager d’Allah avec beaucoup de respect. Dieu les a menacé de dissiper le bénéfice de leurs oeuvres s’ils élevaient le ton pour couvrir la voix du Prophète.

 

Il n’est pas loin de croire que c’est Omar Ibn AI-Khattab, ou tout au moins son attitude à l’égard du Prophète, qui a encouragé les autres à montrer leur refus et leur hésitation vis à vis des ordres du Messager d’Allah.

 

Surtout que ce dernier reconnaîtra plus tard avoir fait des “choses” qu’il ne voudra pas décrire, mais dans d’autres textes il dit : “Je ne cesse de jeûner, de prier et de donner l’aumône. Puisse Dieu me pardonner ce que j’ai dis (1) “. Ce qui laisse à croire que Omar lui-même savait la gravité de son attitude ce jour-là. C’est une histoire vraiment étonnante, mais véridique.

 

  1. Assira Al Halabia Soulh al-Houdaibya Volume2 Page 706

 

LES COMPAGNONS ET LA CALAMITE DU JEUDI

 

L’histoire raconte que les Compagnons étaient regroupés dans la chambre du Messager d’Allah, trois jours avant sa mort. Il leur demanda de lui apporter de quoi écrire un message protecteur qui évitera leur égarement.

 

Mais les Compagnons se sont divisés, quelques uns ont désobéi à son ordre en prétendant qu’il divaguait.

 

En écoutant leur propos, le Prophète s’était fâché. il les a chassé de chez lui sans rien écrire.

 

En voici quelques détails

 

Ibn Abbas raconte : “C’était un jeudi, et quel jeudi !. Le Messager d’Allah était très malade, il déclara : “Approchez-vous, Je veux vous écrire un message qui vous protégera de l’égarement et de la déviation.” Omar a dit : “Le Prophète est trop souffrant et il nous suffit de lire le Coran, le Livre de Dieu!”.

 

Les Compagnons se divisèrent en grandes querelles. Les uns disaient “Qu’il nous écrive son message qui évitera l’égarement!” D’autres se rangeaient aux côtés de Omar.

 

Lorsque leurs voix s’élevèrent du fait de leurs querelles et leurs divergences, le Prophète dit : “Allez-vous en! Sortez de chez moi”.

 

Ibn-Abbas qui rapportait cette histoire, pleurait et disait : “La plus grande calamité et le plus grand malheur se sont produits ce jour-là, car le Prophète a été empêché d’écrire ce qu’il voulait”.(1).

 

Cet événement est certain et ne recèle aucun doute, puisque tous les Savants et historiens Chi’ites et Sunnites l’ont rapporté, donc je dois l’accepter. Mais toujours avec étonnement, et une fois de plus, je n’arrive pas à comprendre l’attitude d’Omar Ibn Al-Khattab à l’égard des ordres prophétiques ?? Et de quel ordre s’agit -il ? Un ordre qui protège toute la communauté musulmane de l’erreur et de la déviation.

 

Ce message devait mentionner des prescriptions nouvelles aux musulmans pour dissiper leurs doutes.

 

Laissons de côté ce que rapportent les Chi’ites : “Le Messager d’Allah voulait confirmer son successeur en écrivant le nom de Ali, et Omar pressentant cela, l’en aurait empêché”

 

Ils ne peuvent nous convaincre par leur interprétation inacceptable pour le moment.

 

Mais trouve-t-on une explication valable à cet événement amer qui a mit le Messager d’Allah en colère au point qu’il chassa les Compagnons de chez lui. Et au point qu’Ibn Abbas pleurait jusqu’à mouiller le gravier de ses larmes, rien qu’en se souvenant de ce jour qu’il appela “la grande calamité”.

 

Les Sunnites qui ne peuvent démentir cette histoire disent : “Omar a eu pitié du Prophète qui souffrait de sa maladie et voulait qu’il se repose”.

 

Cette interprétation est loin d’être juste. J’ai essayé moi même de trouver quelques excuses pour Omar, mais l’histoire ne me l’autorise pas: même en essayant de changer le terme “divaguant” par trop “souffrant”, je n’arrive pas à innocenter les propos d’Omar.

 

Connaissait-il le Coran. plus que le Prophète lui-même ?

 

Ou est-il vrai, que le Prophète ne savait plus, quoi dire(qu’il ne plaise à Dieu)?.

 

Ou bien, voulait-il, par cet appel, créer le désordre et la division entre eux, (que Dieu me pardonne, de cette idée)?.

 

Si Omar avait une bonne intention, comme le disent les Sunnites, cela ne pouvait être ignoré par le Messager de Dieu, qui aurait du le remercier et le bénir au lieu de le chasser en disant: “Allez vous-en, sortez de chez moi”.

 

Puis-je demander, pourquoi, ont-ils accepté son ordre de quitter la maison, s’ils croyaient, que le Prophète délirait vraiment, par l’effet de sa maladie.

 

Mais en pensant seulement, qu’ils ont réussi leur Plan, en empêchant le Prophète d’écrire son Testament, il était donc inutile, par la suite, de rester chez lui.

 

Donc, l’affaire ne concerne pas Omar uniquement. Car si c’était le cas, le Prophète l’aurait convaincu, évidemment, que le Messager d’Allah ne pouvait pas divaguer, ni délirer, car il est l’Envoyé de Dieu, pour guider les hommes et les protéger de l’erreur.

 

Mais cette accusation contre le Prophète s’est propagée parmi les Compagnons, et y a trouvé un écho favorable. Il semble même qu’ils étaient d’accord d’avance. et c’est pourquoi, ils avaient crées le désordre en élevant leur voix et en négligeant le Verset Coranique qui dit:

 

“Croyants! Ne couvez pas de votre voix celle du Prophète, et n’élevez pas le ton en lui parlant, comme vous le faites entre vous même; vous risqueriez d’y perdre tout le bénéfice de vos oeuvres à votre insu.” Al Houjourat: 2

 

Mais dans cet événement, ils ont dépassé les limites, en se querellant devant le Prophète, et le prétendant délirant. Certes, la majorité écrasante était d’accord avec Omar, ainsi le Prophète a jugé inutile d’écrire son Message. Car si ses hommes n’ont pas respecté la Parole de Dieu, les incitant à ne plus élever la voix en sa présence, ils étaient loin de pouvoir respecter Son Messager.

 

Par Sagesse, le Messager de Dieu, a renoncé à l’écriture de son Testament, puisqu’il fut l’objet de discordes de son vivant, quelle valeur aurait eu, donc ce Testament après sa mort ?!.

 

Certainement, que les opposants, auraient prétendu que le Prophète délirait pendant l’écriture. Certains allaient-ils même, douter de ses commandements lors de sa maladie.

 

Que Dieu puisse me pardonner ces dires, mais comment pouvais-je convaincre ma conscience que Omar était innocent?. Alors que certains de ses amis présents avec lui, avaient compris la situation, et ont pleuré abondamment, en appelant cet événement: “La grande Calamité pour les Musulmans.”

 

Pour cela, il m’était impossible d’accepter les interprétations présentées par les Sunnites, j’ai essayé par tous les moyens d’ignorer événement ou le démentir pour m’acquitter de cette tragédie, en vain, car tous les historiens l’ont rapporté et tous les Oulémas l’ont inscrit dans leurs ouvrages reconnus.

 

L’explication de cet événement avancée par les Chi’ites est plus convaincante, je n’oublierai pas la réponse de Sayed Mohamed Baker Sadr lorsque je lui dis : “Notre maître Omar était le plus intelligent de tous les Compagnons, puisque lui seul, avait compris que le Prophète voulait écrire le nom de Ali comme successeur légal, d’après votre thèse !”

 

Sayed Sadr a dit : “II n’était pas le seul à le savoir ; la plupart d’entre eux le savaient et l’avaient compris, puisque le Prophète avait déjà dit auparavant

 

“Je vais mourir, mais je laisse parmi vous le Coran et ma Itra (2) si vous les suivez, vous ne serez jamais égarés dans la déviation et l’égarement.”

 

Trois jours avant sa mort il dit : “Je veux écrire un message qui vous évitera la déviation et l’égarement”.

 

Omar ainsi que tous les Compagnons ont bien compris que le Messager d’Allah a bien voulu confirmer par écrit ce qu’il avait dit auparavant à Gadir Khoum, je cite : “Suivez le Coran et ma Itra”. Et comme Ali était le maître de la Itra, cela signifie que Ali était le guide à suivre après moi, qui explique le Coran et la Sounna. Le Prophète l’avait mentionné à maintes reprises.

 

La plupart des Koraïchites ne voulaient pas être guidé par le plus jeune ; et détestaient Ali qui les avait vaincu dans toutes les batailles menées avant la soumission de leurs clans à l’Islam. Mais ils n’avaient pas l’audace de critiquer le Prophète comme l’avait fait Omar pendant Al-Houdaibya.

 

De même, l’opposition au Prophète lors de la prière sur le cadavre de l’hypocrite Abdallah Ibn Oubay et à d’autres occasions mentionnées dans l’histoire.

 

On constate que l’opposition à l’écriture du testament du Prophète a été encouragée par plusieurs d’entre eux, qui ont semé le désordre et les querelles en la présence du Prophète.

 

Les propos de Omar rejetaient totalement ceux du Prophète. “Suivez le Coran et la Itra”. Omar répliqua : “Le prophète délire, le Coran nous suffit ; nul besoin de la Itra”. I1 n’y a pas d’autres explications pour cet événement.” Fin de citation de Sayed Sadr.

 

Si je rejette de mon esprit tout fanatisme et passion, il vaut mieux pour moi accepter la thèse des Chi’ites. Plutôt que de me sentir rejeter Omar, qui se serait discrédité en disant : “Le Livre de Dieu nous suffit.”

 

Si quelqu’un parmi les chefs de gouvernement des pays musulmans refuse la Sounna du Prophète sous prétexte qu’elle contient des contradictions, il n’aura fait que de suivre un précédent historique.

 

Cependant, je ne considère pas que Omar est le seul responsable des conséquences de cet événement; qui ont privé la communauté musulmane du chemin vers le salut ; et pour être juste, j’accuserais Omar et tous les Compagnons qui ont soutenu une position à l’encontre du Prophète.

 

Je ne cache pas mon étonnement à l’égard de tous ceux qui lisent les détails de cet événement et restent indifférents comme si de rien n’était.

 

Mon étonnement est plus fort encore envers ceux qui essayent, par tous les moyens, de sauver l’honneur d’un Compagnon et de justifier son erreur ; même en dépit de l’honneur du Messager d’Allah, et en dépit de l’Islam et de Ses principes.

 

Pourquoi fuyons-nous la réalité et essayons de la camoufler à chaque fois qu’elle ne coïncide pas avec nos désirs ?

 

Pourquoi ne pas reconnaître que les Compagnons du Prophète sont des hommes comme d’autres, qui ont eu des désirs et des penchants et par conséquent, pouvaient commettre des erreurs ?

 

Mon étonnement se dissipe lorsque je lis le Livre de Dieu, qui nous relate les histoires des Prophètes et l’opposition qu’ils ont rencontré chez leurs peuples, malgré les miracles présentés.

 

“Seigneur, ne fais pas dévier nos cœurs, après nous avoir guidé dans Ta voie, offre-nous de Ta part une grâce, Tu es le Donateur sans limites.”

 

Je parviens maintenant à comprendre l’attitude des Chi’ites à l’égard du deuxième Khalife ; qu’ils considèrent comme étant le responsable de tous les malheurs survenus dans la vie des musulmans depuis “la calamité du jeudi”. Ainsi, il a privé la “oumma” du salut et de la bénédiction ; cela est évident : tout homme loyal et juste qui a connu la vérité avant de connaître les hommes, acceptera la raison des Chi’ites. Mais ceux qui ne connaissent la vérité que par l’intermédiaire des hommes, ceux-là ne nous intéressent plus.

 

(1) Sahih Al-Boukhari Volume I Page 37 et Volume 5 Page 138

 

Sahih Moudim Volume 5 Page 75.

 

Moumnid Ahmed Volume 1 Page 355 et Volume 5 Page 116.

 

Tarikh Tabari Volume 3 Page 193.

 

Tarikh ibn-athir Volume 2 page 320

 

(2) ITRA : Les gens de la maison qui sont Ali, Fatima, Hassan. Hossein d’après, l’explication du Prophète lui-même.

 

LES COMPAGNONS DU PROPHETE ET L’ESCADRON DE OUSSAMA

 

Le Messager d’Allah (salut sur lui) avait organisé une armée pour se défendre des Romains. Deux jours avant sa mort. il avait nommé comme chef d’escadron un jeune de dix huit ans qui s’appelait Oussama Ibn Zaid Ibn Haritha.

 

L’escadron comprenait la majorité des “Mouhajirins” et des “Ansars” tel que Abou bakr, Omar, Abou-oubeida et d’autres parmi les plus grands Compagnons célèbres.

 

Certains ont alors refusé avec des propos injurieux l’ordre du Prophète, en disant : “Comment ?! II nous désigne sous la tutelle d’un jeune qui n’a pas encore de barbe ?”

 

Ils ont même exagéré par leur critique, le Prophète était très en colère. il était obligé de sortir de sa demeure tête bandée avec l’appui de deux hommes, il monta en chaire et prononça un discours, il dit : “O gens, j’ai appris ce que vous avez dit contre ma désignation d’Oussama. Si vous avez récusé et injurié sa tutelle vous l’avez faite auparavant en refusant la tutelle de son père, et je jure par Dieu qu’il était digne d’être le chef, comme son fils est digne de l’être”.( 1 )

 

Après quoi le prophète leur ordonna de se mettre en marche promptement en disant : “Préparez l’armée d’Oussama.” Il a répété cela maintes fois, vainement, car ils étaient toujours hésitants à “El-jorf” à quelques kilomètres de la Médine.

 

Il est de mon devoir de m’interroger et de demander

 

-Quelle audace envers Dieu et Son Messager ?!

 

Je n’ai jamais pu concevoir, ni moi ni personne une explication valable pour ce refus et cette audace.

 

Comme d’habitude, en lisant de telles histoires qui dévoilent certains Compagnons et touchent à leur noblesse, j’essaye de réfuter ces événements et de les ignorer. Mais serait-il possible d’ignorer et de démentir ce qui fait l’unanimité des historiens et théologiens, qu’ils soient Sunnites ou Chi’ites’?.

 

J’ai promis à Dieu d’être juste et équitable. Je ne me limite pas à une secte, et je ne prend aucune valeur Si ce n’est la vérité. Mais la vérité dans cette histoire est amère. Le Prophète a dit : “Dis la vérité même si elle est contre toi. Dis la vérité même si elle est très amère”.

 

Nous devons supporter la vérité dans cette affaire : Certains Compagnons avaient récusé les ordres du Prophète, cela implique qu’ils ont refusé les ordres de Dieu. Ces ordres étaient pourtant clairs, donc inutile de camoufler la vérité dans le but de sauver l’honneur des Compagnons.

 

Les gens équitables. honnêtes et équilibrés rejettent ce camouflage et savent distinguer le vrai du faux.

 

J’ai souvent essayé de trouver une excuse valable pour ces Compagnons, mais en vain!

 

J’ai lu ce que disent les Sunnites qui cherchent toujours une issue pour acquitter les Compagnons. Ils disent : “Oussama était trop jeune et n’avait pas d’expériences, il n’avait pas participé aux grandes batailles, telles que “Badr”, “Ouhoud” et “Hounain”. Par contre eux, ils étaient les plus vieux et chefs de tribus. Et comme l’être humain est de nature orgueilleuse, il refuse donc d’être mené par un plus jeune. Ainsi pour cette raison, ils ont récusé sa tutelle, et ont voulu que le Prophète désigne à sa place l’une des grandes figures parmi les Compagnons célèbres.”

 

C’est une excuse non valable, elle n’est fondée sur aucun critère logique.

 

Tout musulman connaissant le Coran et ses décrets ne peut accepter de telles excuses, car Dieu Tout-Puissant dit :

 

“Ce que le Messager vous ordonne, faites-le, et ce qu’il vous refuse, renoncez-y, craignez Dieu.” AI-Hachr 7

 

Il dit aussi :

 

“Il n’appartient pas à un croyant ou à une croyante de suivre leur propre choix, lorsque Dieu et Son Messager en ont décidé autrement. Quiconque désobéit à Dieu et à Son Messager s’égare de toute évidence.” Al-Ahzab 36

 

Quelle excuse peut-on accepter après ces décrets clairs ?

 

Que dois-je dire de ces gens qui ont suscité la colère de Dieu, en provoquant celle du Prophète, après avoir élevé leur voix au-dessus de la sienne, ils ont osé l’accuser de délire et de divagation. Au lieu de se repentir et revenir à la raison en demandant au Messager d’Allah son pardon ; de surcroît, ils aggravèrent leur cas deux jours après, en récusant et en injuriant la désignation d’Oussama comme chef d’escadron. Au point que le Prophète fut obligé de sortir de chez lui, appuyé sur deux hommes, gravement malade et ne pouvant marcher.

 

Il prononça un discours et jura par Dieu que Oussama était digne d’être chef. Le Prophète nous apprend aussi par son discours que c’est eux-mêmes qui ont récusé et injurié la tutelle de Zaid ibn-Haritha auparavant. Nous apprenant également qu’il existe des antécédents prouvant qu’ils n’étaient pas soumis à ses commandements. Effectivement, ils étaient souvent opposé à ses directives ; ils se sont permis de critiquer les ordres, et ont refusé de les exécuter, tout en sachant qu’il s’agissait de Lois Divines.

 

La preuve de leur rébellion, est le constat que malgré la colère du Prophète, malgré la remise du fanion à Oussama de sa propre main, et malgré son ordre pour qu’ils se précipitent au départ. Nous les voyons très lent, paresseux, refusant obéissance et surtout obstiné, car ils ne partirent point. Le Prophète mourut alors avec une grande amertume et un grand souci dans le cœur.

 

Etant donné qu’après sa mort, sa communauté allait dévier et tourner le dos à l’Islam. Ainsi elle périra en enfer excepté une petite minorité.

 

Si nous voulons éclaircir cette affaire (l’escadron d’Oussama), nous découvrons que le deuxième Khalife Omar était l’un des piliers de ce drame, ou plutôt l’élément le plus célèbre, car c’est lui-même qui est venu dire au Khalife Abou-Baker après la mort du Prophète qu’il fallait révoquer Oussama et le remplacer par un autre.

 

Abou-baker lui dit alors : “Je ne peux pas destituer un homme quia été nommé par le Messager d’Allah.”(2)

 

Peut-on demander, comment une telle vérité prononcée par Abou-Baker a pu être ignorée par Omar’?

 

Ou bien existe-t-il d’autres secrets que les historiens ont dissimulés pour sauvegarder son honneur, comme ils l’ont déjà fait en essayant de remplacer le mot: “délirant” par “trop souffrant.”

 

Quelle surprise de voir ces Compagnons traiter ainsi le Prophète alors que le Livre de Dieu, dit clairement :

 

“Dis-leur, si vous aimez vraiment Dieu suivez ma voie, Dieu vous aimera et effacera vos péchés.” Al-Amran 31 Ces Compagnons comprennent-ils mieux le Coran, que ne le fait le Prophète lui même’?.

 

Les voilà, seulement deux jours après la calamité du jeudi et deux jours avant la mort du Prophète, suscitant de plus en plus sa colère en récusant ses ordres.

 

Si le Prophète les a expulsés de la maison la première fois, et s’il s’est obligé à sortir la deuxième fois pour faire un discours ; afin de leur rappeler une affaire remontant à quatre ans et dans laquelle ils avaient déjà refusé la tutelle de Zaid (pourtant mandaté par le Prophète), c’est qu’ils n’ étaient réellement pas dociles, ni soumis au Prophète.

 

Gloire à Toi, Seigneur Tout-Puissant !

 

Comment peuvent-ils rejeter les ordres de Ton Messager ?

 

Ils n’ont pas accepté le pacte de houdaibya qu’il avait signé. Il avait répété trois fois ses ordres, mais personne ne l’avait écouté. Une autre fois, ils le tirèrent par ses vêtements et l’empêchèrent de faire la prière sur Abdallah Ibn Oubay en lui disant : “Dieu te refuse de faire la prière sur les hypocrites.”

 

-Etait-ce à eux de lui apprendre le sens de la révélation divine ?

 

Alors Tu as dit :

 

“Nous t’envoyons ce Livre afin que tu expliques clairement aux hommes ce qui a été révélé à leur attention.” L’Abeille 44 Tu as dit aussi :

 

“Ce Livre, Message de vérité, t’es révélé par Nous, afin que tu puisses juger entre les hommes, selon ce que Dieu t’aura fait voir.” Les Femmes 105

 

Ta parole est la vérité, Tu as dit également :

 

“De même que parmi vous, Nous avons suscité, issu de vous même un Prophète qui vous communique Nos versets, vous sanctifie, vous enseigne l’écriture et la sagesse, et vous initie à bien des choses que vous ignorez.” La Vache 151

 

Etrange de voir ces gens devancer le Prophète, ils ne respectaient pas ses ordres, ils l’accusaient de divaguer et élevaient le ton en sa présence sans le moindre respect. En surcroît, ils ont rejeté et récusé Zaid ibn Haritha et plutard Oussama ibn Zaid.

 

Comment les chercheurs pourraient-ils alors douter après cela ; des réserves que prennent les Chi’ites à l’égard de quelques Compagnons. Si ces derniers mettent des points d’interrogation sur l’attitude de ces Compagnons, c’est par grand respect et grand amour envers le Messager de Dieu et sa ltra.

 

Je n’ai cité que quelques exemples représentatifs. Mais les Savants Chi’ites ont compté plus d’une centaine de cas où les Compagnons se sont opposés aux ordres et lois Divines, ils n’ont mentionné pourtant que les faits reconnus par les Sunnites dans leurs ouvrages les plus connus.

 

A chaque fois que je pense à l’attitude de ces Compagnons à l’égard du Prophète, à leur désobéissance, je reste stupéfait, non seulement de leur comportement, mais surtout de la position des Savants Sunnites qui nous présentent toujours les Compagnons du Prophète comme étant des êtres modèles, totalement admirables et inimitables loin de toutes critiques. Par ce procédé, ils empêchent le chercheur d’atteindre la vérité.

 

Pour connaître plus de vérité sur les Compagnons, et mieux comprendre l’opinion des Chi’ites à leur égard, on peut citer quelques exemples.

 

  1. a) Boukhari rapporte dans son ouvrage le “Sahih” Volume 4 page 47 :

 

“une fois où le prophète procédait au partage d’un butin légal, un des Compagnons (des Ansars) a dit : “Je jure par Dieu que le Prophète n’était pas équitable.” Lorsque le Prophète a entendu cela, il fût très blessé et outragé dans son honneur, son visage changea de couleur, il dit : “Moïse a été injurié de plus que ça, il s’est pourtant montré constant.”

 

  1. b) Boukhari rapporte dans le même chapitre que Anas ibn malek disait: “Je marchais avec le Messager de Dieu qui était vêtu d’un manteau à manches et col serré, quand soudain un bédouin le tira fortement par ses vêtements, à tel point que j’ai pu voir l’épaule du prophète marquée par l’étirement. II dit : “ô Mohamed ordonne qu’on me donne de l’argent qui t’a été offert par Dieu ! ” Le Prophète se retourna vers lui et lui offrit un don.”

 

  1. c) Boukhari rapporte encore dans le chapitre de la littérature que Aïcha disait : “Le Prophète a permis tous ce que lui-même faisait, quelques uns refusaient cela par arrogance : le Prophète a prononcé une allocution et dit :

 

“Pourquoi les gens s’abstiennent pour des choses que je fais moi-même ?,je,jure par Dieu, que je suis le plus craintif de Dieu et je le connais plus qu’ils ne le connaissent.”

 

Nous constatons surtout dans la dernière histoire que les Compagnons doutaient de l’infaillibilité du Prophète et même de son jugement et sa capacité à diriger et fixer des choix.

 

Quelques historiens Sunnites veulent justifier les actes des Compagnons quitte à discréditer le Prophète. Ils prétendent ainsi que le Prophète s’était trompé sur le sort des prisonniers de la bataille de Badr et que Omar l’a corrigé.

 

Ils attribuent au Prophète la phrase suivante: “S’il n’y avait Omar pour nous sauver, la communauté aurait péri.”

 

Quelle incrédulité ! Certes, celui qui accepte cette opinion néfaste et mensongère, est loin d’être musulman. Sa capacité de jugement doit être limitée ou bien son cœur est simplement sous l’emprise de Satan.

 

Dieu dit :

 

“Que penses-tu de celui qui érige sa passion en Divinité et que Dieu a égaré en dépit de la science qu’il a reçu, il a mit un sceau sur son ouïe et sur son cœur, et lui a placé un bandeau sur les yeux, qui saurait le guider après que Dieu l’a égaré ? Ne pourriez-vous y réfléchir ?” AI-Jathia 23.

 

Ceux qui pensent que le Messager d’Allah, dirigé par la passion, pouvait dévier du droit chemin et faire un partage inéquitable. Et ceux qui s’abstiennent de suivre les actes du Prophète, se croyant ainsi plus pieux et plus Savants. Ceux-là ne méritent aucun respect des musulmans.

 

Par ailleurs, considérer les Compagnons comme des êtres parfaits, et soi-disant les créatures préférées de Dieu après le Prophète, et de cela prétendre que tous les musulmans devraient les suivre uniquement parce qu’ils sont les Compagnons du Prophète est une chose aberrante et contradictoire.

 

Les Sunnites, pour appliquer cette théorie, lors de l’invocation des prières Divines sur le prophète et sa Itra, ajoutent toujours des prières sur tous les Compagnons, sans exception et sans faire la moindre différence.

 

Tandis que Dieu, Sachant bien la valeur des Compagnons, nous a ordonné d’invoquer des prières sur Son Messager et sa Itra uniquement.

 

Pourquoi s’obstine-t-on à les invoquer tous ? Et pourquoi les place-t-on plus que le niveau qu’ils méritent, en les faisant paraître égaux avec ceux que Dieu a préférés ?

 

On peut supposer cela : Etant donné que les dynasties Omayades et Abbassides étaient les pires ennemis de Ahl-al-beyt (le Prophète et sa Itra), car ils avaient tout fait pour les éloigner avec leurs partisans en les massacrant. Ils eurent l’idée ensuite (après qu’ils aient embrassé l’Islam), d’ajouter les Compagnons avec Ahl-al-beyt. Vu que l’invocation des prières sur Ahl-al-beyt était une grande faveur, et que Dieu n’exauce aucune prière d’un musulman sans elle. Alors, ils ont fait cela, dans le but de camoufler la vérité, de laisser croire qu’ils avaient la même valeur que Ahl-al-beyt, et donc de se laver les mains de toutes accusations ou pêchés.

 

Cette supposition devient réelle ; surtout lorsque nous savons que les grands maîtres qui sont la cause principale de leurs gouvernements, étaient des Compagnons. Ces mêmes Compagnons avaient embauché des corrompus (qui ont évidemment connus le Prophète), pour falsifier les dires du Prophète, répandre de faux “hadiths”, raconter des rumeurs et propager des histoires mensongères à son sujet. Dans le but de flatter et favoriser l’image des Compagnons, surtout ceux qui ont gouvernés.

 

Les faits historiques sont les meilleurs témoins. Car on constate que le Khalife Omar ibn AI-Khattab, qui était très sévère envers les gouverneurs, (il les destituait à la moindre erreur), était plus aimable avec Mouawya ibn abi soufian, celui-ci fut nommé par Abou-baker et confirmé encore par Omar durant sa vie Et malgré plusieurs plaintes contre Mouawya, Omar ne l’a jamais blâmé ou averti. Les musulmans ont dit un jour à Omar que Mouawya portait de la soie et de l’or, chose interdite aux hommes par le Messager d’Allah. Omar répondit alors : “Laissez-le, il est le Chosroês des Arabes.”

 

Le gouvernorat de Mouawya a duré plus de vint ans, sans être ni critiqué ni destitué. Lorsque Othman (son cousin) est devenu Khalife, il lui ajouta l’égide d’autres provinces, ce qui a permit à Mouawya d’accaparer toutes les richesses et de mobiliser une grande armée de mercenaires pour se révolter contre l’Imam Ali et de s’emparer du pouvoir par force. Il a forcé les musulmans à accepter contre leur gré son fils Yazid le débauché et soûlard comme prince héritier. Ceci est une grande histoire que j’évite de raconter dans ce livre, mais ce qui compte c’est d’être conscient de la mentalité de ces Compagnons, qui n’éprouvaient d’intérêt que pour eux-mêmes et pour ce monde matériel et éphémère. Ce sont ces mêmes Compagnons qui ont succédé au Prophète et ont facilité aux Omayades de gouverner selon le désir de “Koraïch”, qui n’avait jamais accepté que les Hachimites aient ces deux privilèges :

 

la prophétie et la “Khilafa”.(3)

 

Il est donc évident que la dynastie des Omayades flatte ceux qui lui ont donné le pouvoir, et embauche pour cela des gens capables de falsifier la tradition du prophète, en créant et propageant parallèlement, des vertus et qualités destinées à élever l’estime de ces Compagnons par rapport à celle de Ahl al Beyt.

 

Alors que si nous voulions examiner ces vertus et ces qualités contradictoires, elles seraient dissipées à la moindre recherche logique.

 

A titre d’exemple, on entend beaucoup parler de la justice de Omar ; qui s’est propagée partout, on disait même qu’il a été enterré debout pour sauvegarder la justice… Alors que les historiens nous rapportent que c’est lui qui a inventé un système d’attribution de la pension aux Musulmans en l’an vingt de l’Hégire Ce système fonctionne d’après ses préférences Il a préféré les premiers convertis à l’Islam, ensuite les Mouhajirins (ceux qui ont fuis la Mecque pour immigrer dans la Médine), après quoi il a préféré les Ansars (les habitants de la Médine qui ont soutenu le Prophète), il a préféré ensuite tous les arabes et en dernier lieu tous les musulmans non arabes.(4)

 

Il a contredit ce qu’avait fait le Prophète, qui offrait la pension égale pour tous les musulmans sans exception.

 

Peut-on se demander où est la justice dans le système qu’il a inventé ?

 

On entend aussi beaucoup parler du Savoir d’Omar ibn AI-Khattab (le Savoir illimité), on disait même qu’il était le plus Savant de tous les Compagnons, et qu’il s’accordait toujours avec Dieu ; lorsque l’opinion d’Omar différait de celle du Prophète, le Coran descendait en sa faveur…

 

Alors que la vérité historique nous apprend que Omar ne s’accordait pas avec le Coran même après l’achèvement de la révélation. Car un Compagnon lui demanda pendant qu’il était khalife : “ô , Emir des croyants, j’ai fait l’acte sexuel et je n’ai pas trouvé l’eau pour me laver, que dois-je faire ?” Omar lui dit : “Ne fais pas de prières.” Ammar ibn Yasser qui était présent s’est trouvé obligé de lui rappeler le Tayammoum, mais Omar n’était pas convaincu. Il dit alors à Ammar

 

 

“Nous te ferons supporter les charges.”(5)

 

Peut-on se demander où est le Savoir d’Omar par rapport au verset Coranique qui parle de Tayammoum ? Où est son Savoir vis à vis de la tradition du Prophète qui leur a appris la façon de faire le Tayammoum, comme il leur a appris la façon de faire les ablutions ?

 

Omar lui-même reconnaissait maintes fois qu’il n’était pas Savant, que tous les gens savaient beaucoup mieux que lui, mêmes les femmes. A plusieurs fois, il dit : “Si ce n’était pas Ali, j’aurais péri.”

 

Il est mort avant de connaître la loi du “Kalala”(6) pour laquelle il a porté des jugements différents et multiples, l’histoire en témoigne.

 

Où est donc son Savoir?

 

On entend beaucoup glorifier la bravoure de Omar et sa force inégale, on disait que les tribus de Koraïch ont eu très peur quand il s’est converti à l’Islam et que les musulmans sont devenus très fort en ayant Omar de leur côté.

 

Et que Dieu a glorifié Sa religion par Omar et même que le Messager d’Allah n’a pu prononcer son appel à Dieu ouvertement qu’après qu’il s’y soit converti…

 

Alors que la vérité historique ne nous dit rien de sa bravoure ni de sa force, et ne reconnût aucun brave ni même un homme ordinaire qui ait été tué par Omar, que se soit dans un duel ou dans un combat tel que “Badr”, “Ouhoud” ou “AI Khandak” etc.Bien au contraire, l’histoire nous rapporte qu’il était parmi les fuyards dans la bataille de “Ouhoud” comme dans la bataille de “Hounain”. Et lorsque le Messager d’Allah l’envoya pour la conquête de la ville de “Khaybar”, il fût vaincu et est retourné avec une grande défaite.

 

L’histoire nous rapporte que dans les escadrons dont il était membre, il était toujours mené par un chef, dans le dernier des escadrons il était sous le commandement du jeune Oussama ibn Zaid.

 

Peut-on se demander où est donc la bravoure et la force, l’héroïsme devant cette vérité irréfutable ??

 

On entend même beaucoup vanter la piété de Omar, et sa crainte de Dieu, on raconte qu’il pleurait souvent par peur que Dieu ne le punisse si une mule trébuche en Irak par sa négligence de n’avoir pas pavé les routes…

 

Alors que l’histoire véridique nous rapporte qu’il était dur et brutal, et qu’il frappait sans crainte celui qui lui demandait l’explication d’un verset Coranique sans aucun motif, et que la femme enceinte rejetait son fœtus en le voyant.

 

Peut-on se demander où était sa piété et sa crainte de Dieu quand il a dégainé son épée et a menacé de mort celui qui annoncera la mort du Prophète. Il avait juré par Dieu que le Prophète n’était pas mort, mais qu’il était parti dialoguer avec son Dieu comme Moïse.

 

Pourquoi n’a-t-il pas eu peur de Dieu lorsqu’il a menacé de mettre le feu dans la maison de Fatima Ezzahra et brûler vifs tous ceux qui ne sortent pas pour l’allégeance.

 

On lui a dit que Fatima (Fille du Prophète) était à l’intérieur, il dit : “Et alors ?!”(7)

 

Il a aussi jugé pendant son gouvernement par des jugements controversés au Coran et à la tradition du Prophète. (8) Mais où est donc cette piété et cette crainte en face de cette vérité amère?

 

J’ai pris ce `grand Compagnon très célèbre comme exemple, et j’ai été très bref, car si je voulais entrer dans les détail, il me faudrait plusieurs ouvrages

 

Ce que j’ai cité, n’était que peu de chose, mais qui nous révèle la réalité psychique des Compagnons, et l’attitude contradictoire des Savants Sunnites qui nous interdisent de les critiquer ou d’en douter, alors qu’ils rapportent dans leurs ouvrages tout ce qui appelle à la critique et au doute et même à la dégradation.

 

J’aurais préféré que les Savants Sunnites n’écrivent pas de pareilles choses qui touchent profondément l’honneur des Compagnons et nous incitent à les récuser et à les rejeter.

 

Je me rappelle ma rencontre avec un savant Chi’ite de Najaf qui s’appelle Assad Haydar l’auteur de l’ouvrage intitulé l’Imam Essadek et les quatre sectes”, on parlait des Sunnites et des Chi’ites, il me raconta l’histoire de son père qui avait rencontré pendant le Pèlerinage à la Mecque un Savant Tunisien de l’Université “Ezzeitouna”, c’était il y a cinquante ans, leur discussion était sur “l’imamat” d’Ali Ibn Abi Taleb et son droit à la succession.

 

Il raconte : “Mon père comptait quelques preuves (quatre ou cinq), le savant Tunisien lui demanda s’il en avait d’antres. Il dit non. Il lui demanda alors de sortir son chapelet et lui ajouta une centaine de preuves que mon père ignorait.”

 

Assad Haydar ajouta : “Si les Sunnites lisent tout simplement ce qui est écrit dans leurs livres, ils vont dire ce que nous disons, et il n’y aura plus de désaccord entre nous désormais.”

 

Pourtant c’est la vérité évidente ! Si l’homme pouvait se libérer de son orgueil et de son fanatisme en s’attachant uniquement à la logique, la preuve est claire.

 

(1): Tabakat ibn Saad Volume 2 page 190

 

Tarikh Tabari Volume 3 Page 226

 

Tarikh ibn AI-Athir Volume 2 page 3 17

 

Assira Al-Halabya Volume 3 page 207

 

(2): Tarikh Tabari Volume 3 Page 226

 

Tabakat al-Kobra ibn Saad Volume 2 Page 190

 

(3) Pour plus de détail. il faut lire Al-Khilafa wall-moulk de Abou Aala-al Maoudidi et Yaoum al Islam de Ahmed Amine

 

(4) Tarikh AI-Yacoubi Volume 2 page 106

 

Foutouh Al-Bouldan page 437

 

(5) Sahih AI-Boukhari Volume 1 page 52

 

(6) Kalala : Un défunt qui ne laisse après lui ni enfants ni parent.

 

(7) Tarikh al-Khoulafa

 

Al-Imama Wassiyassa ibn Koutayba.

 

(8) Livre de Abdel Houssein Charaffeddine “Annas Wal-Ijtihad dans lequel l’auteur a compté plusieurs fois, où Omar a jugé par son opinion contre la loi Divine.