LES GUIDES DE L’HUMANITE

Chaque homme est attaché au lien précieux de l’éternité et tout homme ayant des goûts sains peut prendre conscience de son existence grâce à sa perspicacité naturelle. En tout cas il y a dans la société humaine quelques hommes éminents qui en ont une conscience plus claire. Leurs paroles et leur comportement sont l’exemple frappant du lien de l’homme avec l’éternité et de son rôle créatif dans la connaissance et la pratique humaines. Ces hommes sont les prophètes.

Les prophètes sont capables de recevoir des messages – Révélations – directs du monde éternel. Ces messages sont si nets et si lumineux qu’ils illuminent toute leur existence et éclairent pour eux des faits qui sont inconnus des autres. Ils voient la Vérité si clairement qu’on les croirait des récepteurs vidéo sous une forme humaine. Ils apprennent les faits eux-mêmes, puis ils les transmettent aux autres sur ordre d’Allah. C’est ce qu’on appelle la prophétie. Les messages que les prophètes reçoivent laissent une impression profonde et étonnante sur leur âme et leur personnalité. Ils les “ressuscitent” virtuellement, stimulent leurs forces intérieures et opèrent en eux une révolution constructive, fructueuse, sans précédent en ce qui concerne les autres gens.

 

Les traits distinctifs des prophètes

 

Ces hommes modèles qui établissent des contacts avec la Source de l’Existence à travers la Révélation ont certains traits distinctifs et certaines particularités. Nous nous proposons de jeter ci-après un peu de lumière sur ces traits.

 

  1. Les Miracles

 

Tout prophète qu’Allah envoie est doté par Lui d’une extraordinaire force par laquelle il accomplit un ou plusieurs miracles qui portent témoignage de la vérité de sa mission. Le Coran appelle ces miracles accomplis par les prophètes avec la permission d’Allah, “آyât” ou les “Signes” de la prophétie desdits prophètes parce que les miracles ne peuvent être accomplis par d’autres que les prophètes, les savants théologiens les appellent “Mu’jizât”.

Selon le Coran, les gens, à toutes les époques, ont demandé à leurs prophètes respectifs d’accomplir un miracle pour eux, et au cas où une telle demande était formulée par des gens sincères et réellement désireux de connaître la Vérité, et qui ne pouvaient être certains de la prophétie du prophète concerné sans un tel miracle, ce dernier accédait a leur requête légitime. Mais si une telle demande avait un objet autre que le désir de connaître la vérité – par exemple, si la demande revêtait la forme d’un marché et que les gens disaient qu’ils accepteraient le message du prophète, s’il produisait une colline d’or pour eux afin qu’ils deviennent riches – les prophètes rejetaient alors des demandes de ce genre.

 

  1. L’Infaillibilité

 

L’Infaillibilité signifie immunité contre les péchés et les erreurs. Les prophètes ne commettent pas de péché ni ne sont susceptibles de tomber dans l’erreur dans l’exercice de leurs actions et de leur mission. C’est à cause de cette immunité qu’on peut mettre en eux le maximum de confiance.

 

Maintenant voyons quelle est la nature de cette infaillibilité. Signifie-t-elle que chaque fois qu’ils sont tentés de commettre un péché ou une erreur, un messager divin se présente a eux pour les en empêcher?

 

Ou bien, leur nature est-elle telle, qu’ils sont incapables de commettre un péché ou une erreur, de la même façon, par exemple, qu’un ange ne commet pas l’adultère pour la simple raison qu’il n’a pas de besoin sexuel, ou qu’une machine a calculer ne commet pas d’erreur, étant sans cerveau? Ou bien, l’infaillibilité des prophètes est-elle due à leur perspicacité et au degré de leur foi?

 

Comme nous l’avons déjà dit, selon notre optique, l’infaillibilité des prophètes est de la troisième sorte. L’homme a la faculté de choisir. Il choisit son action sur la base des avantages et des désavantages, du gain et de la perte qu’elle implique. Il est impossible qu’il choisisse quelque chose qui n’ait pas d’avantage pour lui ou qui implique un sérieux désavantage. Un homme réfléchi qui s’intéresse a sa vie ne se jette jamais dans l’enfer ni prend jamais de poison mortel.

 

Les individus varient selon la force de leur foi et le degré de leur conscience des conséquences des péchés. Plus leur foi est solide, plus leur conscience des désavantages impliques par les péchés est grande, et plus ils sont enclins à éviter les péchés.

 

Nous connaissons personnellement un grand nombre de personnel qui sont très pieuses et qui ont une tendance naturelle à se préserver des péchés. Si quelqu’un leur attribuait un péché, nous réagirions automatiquement pour contredire l’accusation car nous sommes sûrs que celle-ci est fausse.

 

Plus haut est le degré de la foi, plus grande est la tendance a être moralement bon, et plus faible est la probabilité de commettre un péché. Si la foi est absolument parfaite, cette possibilité est de zéro pour cent. Un homme qui atteint ce degré de foi sent que commettre un péché est aussi mal que prendre un poison mortel ou se jeter dans l’enfer. C’est là le stade que nous appelons infaillibilité.

 

Donc l’infaillibilité est le résultat de la perfection de la foi et de l’excellence de la morale. Car pour être infaillible, il n’est pas obligatoire qu’il y ait une force extérieure, ni il n’est nécessaire que l’on soit naturellement immunisé contre le péché. Ce n’est honorable pour personne de ne pas pouvoir commettre un péché ou d’être empêché, de force, de le commettre. Une telle personne serait pareille à un prisonnier qui ne peut voler tout simplement parce qu’il est enferme dans une prison. Un tel prisonnier mérite-t-il d’être considéré comme honnête et intègre?

 

Comme pour l’immunité contre l’erreur, c’est le résultat de la perspicacité des prophètes. Un homme commet une faute lorsqu’il est incapable d’observer directement la Vérité et la découvre seulement à travers des calculs mentaux. De tels calculs peuvent être erronés. Mais s’il a la faculté de voir la Vérité directement, la possibilité d’erreur n’existe plus.

 

C’est le cas des prophètes. Ils ont un contact direct avec la Réalité. Et comme la Réalité est elle-même bien déterminée, il ne peut pas y avoir d’erreur dans son identification. Prenons-en un exemple. Si nous mettons 100 grains de blé dans un ustensile et que nous répétions la même opération cent fois, nous aurons 10.000 grains. Ni plus ni moins. Mais au moment de compter les grains, il se peut que nous fassions une erreur. Il se peut que nous ayons l’impression d’avoir mis les grains 99 fois, ou 101 fois. Par conséquent, il se peut que nous pensions qu’il y a 9.900 ou 10.100 grains en tout. Mais ce malentendu ne peut changer la réalité.

 

Le nombre des grains restera 10.000. Ni plus ni moins. Quelqu’un qui connaît la vérité sera sûr du nombre, et trouvera exactement le même lorsqu’il aura compté.