Pourquoi me suis-je converti à l’Islam?‎

Voilà une question intéressante et qui, je pense, pourrait en intéresser plus d’un. Pourquoi me suis-je converti à une religion en apparence si “barbare”, si “sanguinaire”, si “injuste”, et qui “maltraite” les femmes? “Es-tu devenu fou?” me demanda ma famille.

Je réponds que, jusqu’à preuve du contraire un fou n’aurait pas réussi à obtenir son doctorat en chimie, sinon tous les professeurs qui m’ont noté et qui ont attesté de mes réussites passées, seraient aussi fous que moi ou plus encore! Et si ces professeurs étaient fous, eux-mêmes vont produire des fous, car ils enseignent à des centaines d’étudiants par an. Je veux bien être considéré comme tel si l’on disait de même pour tous ceux que j’ai précités. Si j’étais réellement fou, alors certainement que le milliard de musulmans le seraient aussi. Voilà comment on répond à une question peu pertinente.

Cependant plus sérieusement, je vais vous donner les raisons qui m’ont mené vers cette voie.

 

Comme tout être humain, je nais, je respire, je travaille, je réfléchis, je vis des moments de joie, de tristesse… Bref, un humain tout ce qu’il y a d’ordinaire. J’ai grandi dans une communauté laotienne qui aime beaucoup l’amusement et le divertissement. C’est ce que j’ai fait durant ma jeunesse. Je sortais en discothèques, en soirées dansantes, j’allais là où tout amusement pouvait se faire. Et pour nous aider dans cette tâche, nous avions recours à des artifices tels que l’alcool et le cannabis que je partageais avec mes amis d’antan. Au moins, nous nous amusions, comme dirait l’autre…! Mais voilà, mon for intérieur m’interpellait sans cesse et j’étais préoccupé par ma vie, de ce que j’en faisais. Plus j’allais danser et je sortais, plus je me posais la même question embarrassante: à quoi tout cela me sert-il? Je m’amuse et d’autres personnes dans le monde meurent de faim! J’ai la chance de vivre et d’étudier alors que d’autres survivent et meurent tous les jours dans l’indifférence générale! Ils n’ont pas la chance, même ne serait-ce que d’apprendre l’alphabet! Cela n’avait pas de sens. Je ne comprenais pas. Je ne pouvais pas accepter cette injustice, cette inégalité…

 

Durant des années, à force de me poser des questions, je me suis rendu à la question philosophique suivante: pourquoi j’existe ou quel est le but de ma venue sur terre? J’ai essayé de répondre à cette question en observant tout autour de moi et en récoltant les réponses que l’on pouvait me donner. Il y en a qui me disaient que l’on vit pour s’amuser. Cela ne m’a pas convaincu, car si cela était vrai alors pourquoi certains vivent la misère et même la guerre? Leur vie à eux n’est certainement pas drôle! D’autres me disaient que nous vivons pour construire une vie meilleure pour nos enfants et être quelqu’un dans la société. Dans ce cas, la question qui me traverse l’esprit est: et ces enfants eux-mêmes vont-ils devoir travailler aussi pour leurs descendants? Et ces derniers vont-ils devoir faire de même pour leurs progénitures…? Par conséquent, n’y a-t-il pas de fin? C’est comme l’histoire de l’oeuf et de la poule.

 

Être quelqu’un dans la vie: supposons que nous le devenions. Mais de ce que j’ai pu voir, la plupart voire la quasi-totalité des gens qui ont leur place dans la société se moquent littéralement de la misère, de la souffrance, des malheurs des autres. Si le contraire était vrai, alors ces personnes se seraient davantage engagées pour aider les démunis uniquement par amour du prochain.

 

Ainsi nous n’aurions pas eu toute cette misère partout dans le monde. Demandez autour de vous, combien parmi ces gens hautement placés dans la société font ce geste humanitaire? A quoi leur sert donc cette place qu’ils ont réussi à acquérir? Peut-être qu’ils sont heureux ainsi et c’est tant mieux pour eux. Pour ma part, je ne pouvais l’admettre, car avoir la meilleure des réussites du monde et être indifférent aux malheurs des autres sans faire le moindre geste pour les aider, est comme l’animal qui, par instinct abandonne les faibles.

 

Ah! J’oubliais qu’un grand nombre d’entre eux croient que nous descendons du singe, ainsi nous devons nous conduire comme tel. Si nous sommes réellement comme lui, alors pourquoi s’embarrasse-t-on d’avoir dans notre société l’éthique et la morale? Et quelle est l’utilité de pousser cette recherche aussi loin, qui nous permet même d’aller explorer l’univers ?! Car l’animal lui, n’a pas besoin de tout ceci, il vit avec son instinct et n’a pas besoin non plus de se torturer l’esprit à se demander pourquoi tel médicament réagit sur telle maladie: quelle est sa structure, son mécanisme d’action, son site d’interaction…? Nous n’avons qu’à laisser mourir ces malades comme le ferait l’animal et ce serait plus simple pour tout le monde! Mais… nous ne le faisons pas… Ceci prouve que nous ne sommes pas comme l’animal, nous sommes au-dessus de lui, car notre intelligence est supérieure, ce qui nous permet de maîtriser la matière et même l’atome! (Pour comprendre l’effondrement du Darwinisme, pour ceux que cela intéresse peuvent consulter le site www.harunyahya.com/fr/). Malgré tout, si ces gens pensent que nous descendons de l’animal, ce choix leur incombe. Je ne peux que respecter leur façon de vivre. Pour moi, je ne pouvais toujours pas l’accepter. Toutes les argumentations matérialistes ne m’ont pas non plus convaincu. Je cherchais autre chose, mais je ne savais pas quoi…

 

C’est pour cela qu’à l’âge de 20-21 ans, je commençais à m’isoler, non pas parce que j’étais asocial, au contraire, ceux qui me connaissent peuvent témoigner à quel point je suis un homme ouvert d’esprit et très amical. Mais je préférais vivre dans ma solitude au lieu de partager mon temps avec des égoïstes, des gens démunis d’humanisme. Je passais mon temps libre à méditer et à me poser de multiples questions. Je cherchais réellement quelque chose, mais je ne savais pas comment le définir et le saisir.

 

C’est à l’âge de 23 ans à Tours, que j’ai rencontré des musulmans et musulmanes à la cité universitaire. J’ai toujours cru que la religion était pour les faibles d’esprit et moi, orgueilleux que j’étais, ne pouvais accepter qu’elle puisse m’apporter quoique ce soit. Malgré les préjugés que je portais en moi, j’ai fait l’effort de contacter les “barbares”, les “sanguinaires”, les “intégristes” à la barbe et au voile. Par curiosité intellectuelle et soif de comprendre, je les bombardais de questions qui me paraissaient difficiles et espérais qu’ils feraient des faux pas. Je guettais les erreurs dans leurs réponses, malheureusement, les “barbares” n’en firent pas comme je le voulais. J’étais complètement étonné, ahuri! Le malin qui croyait prendre s’était lui-même pris!

 

J’ai découvert que les jeunes filles voilées étaient des femmes comme les autres, mieux encore, elles sont instruites, intelligentes et ont énormément de principes contrairement à certaines qui se déshabillent pour un rien! Les “barbares” aussi étaient aimables, intelligents et essayaient de parfaire leur moralité. Ils réussissaient tant bien que mal. Mais ils ont le mérite de faire l’effort, contrairement à ceux qui prétendent être les cousins du singe. Moi, qui détestais les religions et les trouvais aussi hypocrites les unes que les autres, je commençais à poser des questions pertinentes sur Dieu, sur les principes de l’islam, sur le sens profond et sur la sagesse de cette religion que peu de gens voulaient apprendre et comprendre. Le méfiant que j’étais, devenais très intéressé par la matière. En moi, cette religion “barbare”, “intégriste”, “terroriste”, “injuste” à l’égard des femmes était devenue… noble, pleine de bonté, de magnanimité, de sagesse et de justice. Je commençais à comprendre le fondement de la philosophie islamique, qui est d’un niveau extrêmement élevé, contrairement à ce qu’on pourrait nous faire croire.

 

Après ces années de méditations, de doute, j’ai enfin trouvé ce que je cherchais: la spiritualité. L’âme troublée, agitée allait enfin pouvoir entrer dans la quiétude, le calme, la paix intérieure… J’ai fait le grand saut dans une petite salle de prière à l’université de Rennes, le dimanche 11 novembre 1995 en prononçant la shahada, le témoignage: “Ash hadou an-lâ ilâha illâllâh wa ash hadou anna Muhamaddan rassûlullâh (Je témoigne qu’il n’y a d’autres divinités qu’Allah et je témoigne que Muhamed est le messager d’Allah)”. Depuis, j’ai vécu en pleine possession de mes facultés intellectuelles qui n’ont fait que croître après cette conversion.

 

Ainsi, je suis devenu musulman par la grâce d’Allah, le Tout-Miséricordieux, qui m’a guidé, protégé, et sauvé. Il m’a fait aimer davantage mes parents, ma famille, mes amis et mon prochain. Et mon Seigneur a donné un vrai sens à ma vie, le sens que j’ai tant espéré découvrir… Je me prosterne devant le Créateur du cosmos, et implore Son pardon des péchés que j’ai pu commettre et Lui demande rémission, Subhan Allah (Gloire à Allah).