AL-GHADIR

Le jour du «Ghadir»… jour de l’accomplissement de la religion 

Notre attachement à l’Autorité (Wilaya) de ‘Ali est un attachement à l’Islam tout entier

Dieu dit dans Son Livre Glorieux : «O Messager, transmis ce qui t’a été révélé par ton Seigneur. Si tu ne le faisais pas, alors tu n’aurais pas transmis Son Message. Et Dieu te protégera contre les gens» (Coran V, 67).

En vérité, le Prophète (P) avait transmis la totalité du Message qui lui a été révélé par Dieu. Il n’y avait aucune qualification qu’il n’a pas transmise, aucun concept qu’il n’avait pas fait connaître et aucune pratique dont il n’avait pas tracé le plan. Pourtant Dieu (à Lui la Gloire) a voulu qu’il transmette une autre chose qui est partie intégrante du Message.

Une chose qui protège le Message contre la falsification et la déformation : Le Message ne peut être porté après le Messager que par la personne qui a vécu et pratiqué le Message dans sa raison, dans sa moralité, dans sa spiritualité, dans sa vigueur, dans son ascétisme et dans sa science. Qui pouvait être cette personne ? Il ne pouvait s’agir que d’un seul homme : «’Ali est avec la Vérité ; la Vérité est avec ‘Ali». «Je suis la cité de la science, ‘Ali en est la porte», «Cela ne te satisfait pas d’être, pour moi, ce qu’a été Aaron, pour Moïse, sachant qu’il n’y a pas de prophète après moi ?».

La grâce parachevée et la religion accomplie

Dieu (à Lui la Gloire) a dit au Prophète (P) que les incrédules et les hypocrites diront que tu as confié l’Imamat à ton cousin et gendre ; que cela ne t’afflige pas «Dieu ne dirige pas les gens incrédules». Alors, le Prophète (P), en retour du pèlerinage, fit halte à l’heure de midi au moment où il faisait très chaud dans ce désert, puis il appela ‘Ali et, lui saisissant la main avec la sienne, il l’a lui leva au point que tous les pèlerins aient pu voir les poils blancs sous leurs aisselles et dit : «N’ai-je pas sur les croyants plus d’autorité qu’ils n’ont sur eux-mêmes » ? « Mais si, répondirent-ils ». « Seigneur ! Sois-en témoin. Répliqua-t-il».

Puis il dit : «Pour ceux que j’ai été le maître, ‘Ali est aujourd’hui le maître. Seigneur soutiens ceux qui le soutiennent, aide ceux qui l’aident, détourne-toi de ceux qui se détournent de lui et fais que la vérité soit avec lui là où il se dirige. Ai-je transmis le message ? Seigneur ! Sois-en témoin ». Alors, la voix de la Révélation retentit encore une fois pour dire : «Aujourd’hui, j’ai rendu votre religion parfaite ; j’ai parachevé ma grâce sur vous ; j’agrée l’Islam comme étant votre religion» (Coran V, 3).

Ce jour-là –le Jour du Ghadir- est le jour de l’Autorité (Wilaya), le jour de la continuité de l’Islam dans l’homme qui, seul, après le Messager de Dieu, concrétise la totalité de l’Islam. L’accomplissement de la religion y est l’accomplissement de la Prophétie par l’Imamat qui est une ligne, une méthode, un engagement fidèle et une attitude dans la vie.

Ainsi, nous nous dressons derrière ‘Ali (p), non seulement au Jour du Ghadir, mais aussi tous les jours. Nous nous dressons derrière lui car il est la pensée pure et claire de l’Islam, car il est l’homme qui s’est vendu à Dieu sans rien laisser à lui-même, car il a donné à l’Islam sa raison, son esprit et son mouvement. Il a commencé son mouvement avec le Prophète (P) dès sa tendre enfance. Le Prophète (P) l’a nourri de son bon caractère, de sa science et de son esprit et cela lui a permis de vivre l’esprit du Prophète, sa raison, son esprit et son mouvement.

Il vivait avec le Prophète dans sa maison et dans sa mosquée et chaque fois que l’Ange Jabra’il (Gabriel) apportait la Révélation, le Prophète (P) disait à ‘Ali (p) : « O ‘Ali ! Tu entends ce que j’entends ; tu voix ce que je vois, mais tu n’es pas un prophète ». Il «était avec lui dans la guerre comme dans la paix, car il était avec Dieu (à Lui la Gloire), car il était pour l’Islam tout entier.

Avec Ali (p), la ligne et la méthode

Notre attachement à la wilaya de ‘Ali et des Imams de sa famille (p) est un attachement à la totalité de l’Islam, du Coran et de la Sunna. C’est Dieu (à Lui la Gloire) qui nous a voulu de nous joindre à eux car ils ont porté le Coran et la Sunna comme personne d’autre ne l’a fait. Pour cette raison, notre attachement à la Wilaya nous coûte cher car ‘Ali (p) n’est pas simplement un sentiment qui palpite dans nos cœurs : Il est une ligne qui gère toute notre vie et une méthode qui règle tout notre mouvement.

Il représente la vérité tout entière et quiconque ne suit pas la vérité dans sa vie pratique n’a aucun rapport avec ‘Ali même s’il hausse la voix pour l’acclamer. Il en est de même pour quiconque ne suit pas la justice. ‘Ali était un partisan de Dieu ; comment serait-il donc possible pour quelqu’un qui n’est pas un partisan de Dieu d’être un partisan de ‘Ali ? ‘Ali disait aux gens qui l’entouraient : «Nous ne sommes pas, moi et vous, sur la même ligne : Je vous veux pour Dieu et vous me voulez pour vous-mêmes».

Il a ainsi passé toute sa vie à éduquer les gens et à leur enseigner la connaissance de Dieu. Il a connu Dieu au point de pouvoir dire : «Même si je voyais ce qu’il y a derrière le Voile, cela n’ajouterait rien à ma certitude». ‘Ali (p) éduquait les gens en leur apprenant la crainte révérencielle ainsi que les principes de la vie selon la volonté divine.

‘Ali (p) a vécu pour l’Islam au point de renoncer à son propre droit mais il ne s’est pas affaibli et il n’a pas reculé. Il ne s’est pas comporté avec rancune car il n’avait de rancune pour personne. Son cœur était ouvert pour tous, pour ses ennemis et ses amis. Il nous a commandé de suivre son exemple en disant : «dissipe le mal dans le cœur d’autrui en le déracinant de ton propre cœur».

Il n’avait pas de rancune même envers ceux qui l’avaient mis à l’écart et frustré de ses droits. Il était l’expression du bien car il était partisan de Dieu et quiconque est partisan de Dieu ne peut que vivre le bien dans son cerveau, dans son cœur et dans sa vie tout entière.

Je me résignerai tant que les droits des Musulmans seront respectés

Venez donc et puisons de la mer de ‘Ali (p). Venez donc et essayons d’apprendre de ‘Ali (p) les moyens de sauvegarder l’Islam et de le mettre à l’abri du sectarisme. ‘Ali (p) n’était pas sectaire dans la mesure où il n’était pas enfermé vis-à-vis des gens. Nous savons qu’il a ajourné ses revendications sans renoncer à ses droits lorsqu’il a constaté que la situation est menacée par la discorde. Il a dit à ce propos : «Je me résignerai tant que les droits des Musulmans seront respectés et tant que je serai le seul à être injustement traité».

Il acceptait d’être injustement traité mais ne l’acceptait pas pour l’Islam et les Musulmans. Il donnait ses bons conseils et ses avis constructifs même à ceux qui l’avaient frustré de ses droits, ce qui a incité ‘Umar Ibn al-Khattab de dire à son égard : «Sans les conseils de ‘Ali, ‘Umar aurait péri». Il a dit aussi : «Si ‘Ali avait été choisi comme calife, il aurait dirigé le peuple sur la voie droite». Il a passé toute cette période -longue de vingt-cinq ans- à résoudre les problèmes confrontés par les Musulmans après les conquêtes et à manifester son attachement à l’unité et aux intérêts majeurs des Musulmans.

La revendication du pouvoir par l’Imam ‘Ali

En accédant au califat, l’Imam ‘Ali (p) a voulu prendre Dieu pour témoin sur l’arrière fond de sa revendication du califat comme étant une mission et non un objet de désir nourri par l’ambition ou la convoitise. Dans cette situation, il était semblable à quelqu’un qui s’adresse à Dieu en disant : «Seigneur ! Tu sais ce à quoi je pense; mais mon problème est que je vis dans une société qui ne me comprend pas».

Il vivait dans une société qui ne se rendait pas compte de sa profondeur, de sa pureté et de sa vaste envergure. Il disait : «Seigneur ! Tu sais que nous n’avons pas revendiqué notre droit pour nous emparer du pouvoir (à la manière de ceux qui luttent pour évincer gouverneur et occuper sa place), ni pour acquérir une part des choses de ce bas monde (argent et biens périssables), mais pour redonner à Votre Religion sa vraie nature et pour faire triompher le bien sur la terre (contre la corruption qui sévissait dans la pensée, dans la mentalité et dans les pratiques) afin d’assurer la sécurité pour les opprimés parmi Tes serviteurs et l’application de Tes lois abandonnées.

Seigneur ! Je suis le premier à avoir écouté et obéi et je n’ai été précédé que par le Messager de Dieu (P) qui a commencé à faire la prière avant moi ». Le Messager de Dieu était le premier à avoir fait la prière et l’Imam (p) était le second et le rapport de l’Imam avec Dieu passait par son rapport avec la prière qui représente l’ascension spirituelle de l’homme vers Dieu.

Après cela, l’Imam (p) s’est mis à montrer aux gens les aspects pratiques de la conduite du gouverneur en Islam et les caractéristiques de la personne chargée de diriger les affaires publiques. Il dit à ce propos : «Vous avez été informés que le gouverneur responsable de faire la justice en ce qui concerne les liens de mariage, les crimes, les qualifications légales et la direction des affaires des Musulmans ne doit pas être cupide car celui-ci ne cherche qu’à s’accaparer des biens publics (en entassant l’argent qui est destiné à être distribué aux besogneux),

ni ignorant car l’ignorant peut égarer le peuple par son ignorance (alors que le savant peut leur offrir sa science qui est capable de les bien guider), ni insociable car il peut s’isoler du peuple, ni quelqu’un qui s’allie avec certains contre certains autres, ni quelqu’un de corrompu car celui qui accepte d’être suborné peut porter atteinte aux droits (en prononçant des jugements en faveur de ceux qui le payent), ni quelqu’un qui supprime la Sunna car une telle action conduit la communauté à sa perte».

Etre partisan de ‘Ali et le prix à payer

Ali (p) était un partisan du droit dans tous ses actes et paroles. Si nous voulons renouveler l’allégeance à ‘Ali à l’occasion du Jour du Ghadir, on devrait lui dire : « O Commandeur des Croyants : Tu étais le premier à te joindre à l’Islam et à t’engager au service de la vraie croyance. Nous te prêtons donc serment d’allégeance et nous nous engageons à être musulmans dans le sens de l’Islam tel qu’il a été apporté par le Messager de Dieu (P).

Toute ta vie était consacrée au droit et à la vérité et nous nous engageons à être des partisans du droit et de la vérité dans toutes les affaires de la doctrine, de la loi, de la pratique, de la politique et de la vie sociale. Regarde-nous, ô Commandeur des Croyants, du haut endroit que tu occupes et demande au Seigneur de nous affermir sur la voie de la croyance». ‘Ali exigeait beaucoup de ses partisans. Il ne pourrait jamais nous accueillir au Jour du Jugement si nous nous traitons avec injustice

Nous devons, encore une fois, nous approcher de ‘Ali (p) et ne pas le perdre comme l’avaient perdu ceux qui ont vécu à son époque. Nous devons le bien lire, le bien comprendre et le bien suivre. Rappelez-vous toujours de ce qui a été rapporté de l’Imam Muhammad al-Baqir (p) : «Il est facile pour quiconque de dire ‘j’aime ‘Ali et je suis son partisan’ sans pourtant agir conformément à ses dires.

Il est aussi facile de dire qu’on aime le Messager de Dieu (P) -lui qui était meilleur que ‘Ali- sans pourtant suivre son exemple ! Sachez donc que quiconque obéit à Dieu est notre partisan et quiconque désobéit à Dieu est notre ennemi. Nous être partisan ne se fait que par l’action et la piété». Voilà ce qu’est la ligne de la Wilaya (la reconnaissance de l’autorité de ‘Ali) : Agir conformément aux commandements de Dieu et s’éloigner de ce qu’Il a interdit. C’est en cela que consiste l’engagement pratique sur la voie de la Wilaya. Celle-ci n’est pas un mot. Elle est une pensée, un cœur, une attitude, un mouvement et une vie pratique

Lieu

Après avoir terminé son dernier pèlerinage (Hajjatul-Wada’), le Prophète (P) quitta la Mecque vers Médine, jusqu’à ce qu’il se retrouve avec les pèlerins à un endroit dénommé Ghadir Khumm et qui est aujourd’hui proche de l’endroit appelé al-Juhfah en Arabie-Saoudite. Ce lieu était un point de rencontre de tous les voyageurs et pèlerins avant leur séparation sur les différentes routes menant à leur domicile.

Révélation Coranique du verset 67 de la sourate 5

Ce verset fut révélé à Ghadir Khumm avant le discours du Prophète (P) :

5:67 Ô Messager, transmets ce qui t’a été descendu de la part de ton Seigneur. Si tu ne le faisais pas, alors tu n’aurais pas communiqué Son message. Et Allah te protégera des gens. Certes, Allah ne guide pas les gens mécréants.

La dernière phrase de ce verset montre que le Prophète était conscient de la réaction des gens en délivrant ce message, mais Allah (swt) lui rappelle de ne pas s’inquiéter, car Il protègera le Messager des gens.

Le Sermon

Après avoir reçu le verset, le Prophète (P) s’arrêta à une place (l’étang de Khumm) sous un soleil de plomb. Il envoya ses compagnons chercher ceux qui avaient pris de l’avance de revenir et il patienta pour ceux qui avaient pris du retard de le rejoindre.

Il demanda à Salman (r) d’utiliser des rochers et la monture d’un chameau pour faire un pupitre (minbar) pour que tous les pèlerins puissent le voir et entendre l’annonce qu’il s’apprête à dire. Il était près de midi cette journée là, à une période de l’année où la chaleur dans cette vallée était intense et insupportable. Les gens enroulaient leur robe autour de leurs pieds et leurs jambes et ils étaient assis autour du pupitre sur les rochers brûlants.

Le Messager d’Allah resta près de cinq heures à cet endroit : trois heures debout sur le pupitre. Il récita une centaine de versets du Saint Coran, et il rappela les musulmans de l’importance de leurs actions et la préparation à la vie future plusieurs fois. Par la suite il délivra un long discours.

Ce qui suit est une partie de ce discours cité par la majorité des sources sunnites.

Hadith des Deux Poids (al Thaqalayn)

Le Messager déclara cette journée-là :

 «Je suis sur le point d’être rappelé [par Allah] et de répondre [à ce rappel]. Je vous laisse les thaqalayn [les deux poids] : le livre d’Allah et ma famille, les gens de ma maison. Celui qui est doux [Allah] m’a informé qu’ils ne se sépareront pas jusqu’à ce qu’ils reviennent vers moi près du bassin [jusqu’au jour du jugement]. Regardez donc bien comment vous les traiterez après moi.»

Confirmation de son Leadership

Le Prophète (P) continua :

 « N’ai-je pas plus de droits sur les croyants qu’ils ont sur eux-mêmes? »

La masse cria et répondis:

 « Oui, Ô Messager de Dieu! »

Déclaration de la succession (wilayat)

Ensuite il désigna clairement Ali Ibn Abi Tâlib le leader de l’Umma par ordre de Dieu (swt). Le Prophète pris la main de ‘Ali et la souleva dans les airs et dis :

 « Pour celui que je suis son Leader (mawla), ‘Ali est son Leader (mawla) »

Et le Prophète (P) continua :

 « Ô Dieu, aime ceux qui l’aiment, et soit hostile à ceux qui lui sont hostiles. »

أللهم من كنت مولاه فعلي مولاه، اللهم وال من والاه، وعاد من عاداه

Révélation du verset 3 de la sourate 5

Juste après que le Prophète (P) ait terminé son discours, le verset suivant fut révélé :

5:3 Aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et J’agrée l’Islam comme religion pour vous.

Ce verset indique clairement que sans éclaircir la question du leadership après le Prophète (P) l’Islam ne serait pas complet, que cette religion fut complète seulement après l’annonce de la succession immédiate du Prophète (P) au Leadership de l’Umma.

Serment d’Allégeance

Après ce discours, le Messager de Dieu demanda à tous de donner serment d’allégeance à ‘Ali et de le féliciter. Parmi ceux qui ont prêté allégeance il y avait ‘Umar bin al-Khattab qui a dit :

 « Bon travail Ibn Abi Talib! Aujourd’hui tu es devenu le mawla (Leader) de tous les hommes et femmes croyants. »

Aucune personne sur Terre aujourd’hui ne peut nier cet événement

Allah (swt) ordonna à Son Prophète (P) d’informer les gens celui qui succédera à son Leadership à un moment où une foule de personnes serait présente. Ainsi plus de 100 000 personnes ont été témoin de cet événement historique.

Transmis par Zayd B. Arqam: Abu Al-Tufayl a dis : « Je l’ai entendu du Messager d’Allah [s], et il n’y avait aucune personne présente qu’il ne l’ai vu avec ses yeux et l’ai entendu avec ses oreilles. »

Ô Messager, transmets ce qui t’as été descendu de la part de ton Seigneur. Si tu ne le fais pas, alors tu n’aurais pas communiqué Son message. Et Allah te protégera des gens. Certes, Allah ne guide pas les gens mécréants ». (S.5 – V.67)

Le Messager de Dieu s’est préparé pour faire ses adieux à sa communauté lors du pèlerinage à la maison de Dieu. De son côté, la communauté s’est préparée aussi pour accompagner leur guide à la Mecque.

Après avoir appris la nouvelle du pèlerinage du Saint Prophète, tout le monde souhaitait aller accomplir les rites de ce grand pèlerinage avec le guide de la communauté islamique. Ce pèlerinage avait connu une forte participation des musulmans venus de tous les coins de la région.

C’est après l’accomplissement de ce devoir religieux que le verset « Ô Messager, transmets ce qui t’as été descendu de la part de ton Seigneur. Si tu ne le fais pas, alors tu n’aurais pas communiqué Son message. Et Allah te protégera des gens. Certes, Allah ne guide pas les gens mécréants » fut révélé à l’envoyé de Dieu (pslp).

  • Quelle est cette recommandation que Dieu avait faite à son envoyé ?
  • N’est-ce pas que le Prophète Mohammad (pslp) avait déjà transmis le message de Dieu pendant vingt-trois ans ?
  • Quel est ce message qui pouvait annuler toute une mission prophétique, si elle n’était pas transmise ?
  • Quel est ce message dont l’annonce nécessitait une protection divine ?

Depuis que la révélation avait commencé, le saint Prophète n’avait pas reçu une recommandation aussi grande que celle qu’il avait reçu le 18 Dhul hijja à Ghadîr Khum, une terre aride aux bords de la vallée de Johfa. C’est ce jour-là que ce verset fut révélé :

« En ce jour, J’ai parachevé pour vous votre religion, et J’ai complété pour vous Ma faveur, et Je vous ai agréé l’islam comme religion ». (S.5 – V.3)

Ce jour-là est appelé « le jour de Ghadîr Khum », c’est le jour où Dieu le Très-haut avait parachevé sa religion, agréé l’islam comme religion pour tous les hommes, et complété sa faveur pour ces derniers. C’est le jour où le Messager de Dieu avait désigné publiquement Ali ibn Abi Taleb comme son héritier et successeur après lui, c’est à dire calife et imam des musulmans.

Le rassemblement de Ghadîr Khum fut le plus important rassemblement de l’Islam, car ce jour-là plus de cent milles pèlerins s’étaient réuni à cet endroit sans aride pour écouter le sermon d’adieu de leur guide. Pour annoncer ce message divin, on aménagea une chaire pour le Messager de Dieu (pslp).

Ce jour-là le Prophète de Dieu avait transmis le plus important message de sa mission, un message par la transmission duquel seraient obtenus l’agrément divin, la perfection du message, et l’accomplissement de la grâce divine.

L’événement de Ghadîr Khum n’est pas rapporté seulement par les traditionnistes chiites, mais certains savants sunnites aussi l’ont rapporté, c’est le cas de Ahmad ibn Hanbal (dans son Musnad, tome 4 page 281) qui a rapporté que le Prophète avait dit aux musulmans :

 «Ô gens ! Qui est-ce qui a priorité sur vous avant même vos propres personnes ? » Ils dirent : « Dieu et Son Envoyé sont plus savants ».

Le Prophète poursuivit :

 « Celui dont je suis le maître, voici Ali est son maître », « Ô Dieu, sois l’ami de celui qui lui vouera son amitié, et sois l’ennemi de celui qui lui déclarera son inimitié ».

Al Hakim aussi a rapporté de Zayd ibn Arqam qui a dit que : Lorsque l’envoyé de Dieu était revenu du pèlerinage d’adieu, il était stationné à Ghadîr Kumm. Il avait dit : « Ô gens ! Bientôt arrivera le moment où je serai appelé et je répondrai. Je serai certainement interrogé, et vous serez certainement interrogés. Que diriez-vous alors ? »

Les musulmans répondirent : “Nous attesterons que tu as transmis ton message, que tu as combattu et que tu nous as conseillés et que Dieu t’en récompensera en profusion de bien”.

Le Prophète poursuit :

«Je vous laisse deux choses lourdes. La plus grande d’elles est le Livre de Dieu qu’Il soit Exalté. L’autre chose lourde est ma famille, les Gens de ma Maison. Ces deux choses ne se sépareront jamais jusqu’à ce qu’elles se rejoignent au paradis.

Ensuite il dit : Dieu est mon Gardien et je suis le gardien de tous les croyants ».

Il prit la main d’Ali (pslp) dans sa main, et la leva haut, il s’écria : « Celui dont je suis le maître, Ali aussi est son maître. Que Dieu assiste celui qui assiste Ali et qu’Il soit l’ennemi de celui qui devient l’ennemi d’Ali ».

Les musulmans s’avançaient par groupes vers Ali pour le féliciter. Les compagnons, parmi lesquels se trouvaient Abou Bakr, Omar, Talha et Zoubeyr se rendirent tous auprès d’Ali pour lui présenter leurs félicitations en ces termes : Bravo à toi, ô Ali, te voici devenu mon maître et le maître de tout croyant et de toute croyante !

C’est ainsi que Dieu avait parachevé sa religion en désignant Ali ibn Abi Taleb comme guide de la communauté islamique après le Prophète Mohammad (psls).