La convertie Samira Khadem

L’histoire d’une Danoise guidée, dont le cœur a été illuminé par la lumière de Fâtima (paix sur elle)

La guidée Samira Khadem affirme qu’elle a été conduite à la vérité lorsqu’elle a participé à la commémoration du martyre de la Maîtresse des femmes de l’univers, Fâtima al-Zahrâ’ (paix sur elle), fille du Messager de Dieu (paix et bénédictions sur lui et sa famille), au cours des nuits fatimides.

Samira Khadem (anciennement Line Maite San) raconte :
« Quand je veux en parler, le rythme de mon cœur s’accélère et ma respiration devient plus lente. Peut-être est-ce ce sentiment envers la mère, en reconnaissance de son amour maternel qui nous accompagne depuis le début de la vie.

L’être humain, sous le nom de “mère”, devient plus sacré. Je veux l’appeler ma mère.

Ô ma mère ! Il m’est difficile de parler et d’écrire. Je l’avoue d’emblée. Jusqu’à présent, si j’ai utilisé la plume pour exprimer des choses étranges à ton sujet, j’ai reconnu à maintes reprises mon impuissance et j’ai confié cette faiblesse à mon Seigneur. Quel est donc ce secret caché dans l’apparition de Fâtima al-Mardhiyya (paix sur elle), qui nous oblige, même après des siècles, à chercher dans les élans du cœur les mots justes pour décrire la “mère de son père” ?

Ô ma mère ! Jadis, nous t’appelions “la mère des maîtres” (Oum al-Sâdât), et maintenant nous désirons ardemment t’appeler simplement “ma mère”. Peut-être que ta fille, qui a trouvé refuge dans ton giron durant des années, comprend mieux que moi ce sentiment d’attachement, moi qui ai vécu dans la bénédiction de ton nom.

Line Maite San, une de tes filles, qui t’a rencontrée tardivement, te parle en disant : “Ô ma mère Fâtima al-Zahrâ’ !” et je ressens une profonde tristesse. Ce n’est pas par jalousie de l’histoire de Lina et de l’amour qu’elle a trouvé auprès de sa mère, non ! Je regrette plutôt de m’être laissée submerger par les bienfaits au point d’oublier quel immense bienfait tu es, ô ma mère !

Lina parle de toi avec un amour profond. Depuis le jour où elle n’imaginait pas pouvoir atteindre la nature originelle de l’islam, encore moins ses racines. Elle, qui a parcouru en une seule nuit un chemin de cent ans dans une nouvelle husseiniya à Copenhague, au Danemark, témoigne que lors des jours fatimides, tu as fait briller la lumière de la foi dans son cœur pour qu’elle devienne ta fille…

Qui est Line Maite San ?

Line Maite San est aujourd’hui Samira Khadem. Elle est née dans une petite ville au Danemark. Elle a grandi dans une famille chrétienne : son père était enseignant et sa mère employée dans un bureau danois. Elle a aussi un frère et une sœur qui, malheureusement, ont rompu toute relation avec elle après sa conversion à l’islam et au chiisme.

Pourquoi cette rupture ? Ta famille était-elle très religieuse ?
— Non ! Ma famille n’était pas particulièrement pratiquante, mais elle s’est opposée à ma conversion à l’islam et au chiisme, et n’a pas pu l’accepter.

Si ta famille n’avait pas une grande inclination religieuse, qu’est-ce qui t’a poussée vers la religion et l’islam ?
— C’est uniquement grâce à Dieu que j’ai embrassé l’islam.

Quelle fut l’histoire ?
— Lorsque j’ai épousé mon mari, M. Khadem, je lui ai dit que notre mariage ne signifiait pas que je deviendrais musulmane. Nous nous sommes mariés selon les traditions islamiques, mais j’ai parié avec lui que je ne deviendrais jamais musulmane ! Quelques années ont passé ainsi : lui musulman et moi chrétienne.

Mais le chemin de l’islam s’est ouvert à moi grâce à la réouverture de la husseiniya qu’il avait fondée avec ses amis à Copenhague. Jusqu’à ce jour-là, il n’existait ni mosquées ni centres chiites au Danemark. Je n’étais pas intéressée à y assister, car je n’aimais pas pleurer et je ne voulais pas montrer mes émotions.

Une nuit, mon mari voulut se rendre à la husseiniya et me demanda une faveur : “Ce soir est la commémoration du martyre de Fâtima al-Zahrâ’ (paix sur elle). J’aimerais que tu viennes avec moi, car elle est la Mère de l’islam.” Bien que je n’y étais pas disposée, j’ai accepté.

La husseiniya était un bâtiment à deux étages, le sous-sol réservé aux femmes. On a éteint les lumières, l’ambiance était très sombre. La cérémonie a commencé. Je ne peux pas vraiment la décrire, mais mon âme s’est élevée. Dans cette obscurité, j’ai vu une lumière se déplacer dans la salle et j’ai senti qu’elle pénétrait en moi. J’ai ressenti un état particulier, sans comprendre ce qui se passait.

De retour à la maison, mon mari remarqua mon état et me demanda ce qui s’était passé. Je lui ai raconté. Il sourit et dit : “C’est naturel, Dieu veut que tu Lui appartiennes.” Ces mots m’apportèrent la paix et, sans m’en rendre compte, je décidai de devenir musulmane.

Mon mari m’avertit : “C’est une décision sérieuse : si tu entres dans l’islam, tu ne pourras pas le quitter.” Nous avons parlé, et dès le lendemain j’ai décidé de mettre le hijab comme premier pas. Je suis allée acheter un foulard et un manteau. Depuis ce jour, j’ai demandé à mon mari de m’apprendre la prière.

(Le texte continue avec son cheminement : ses premières connaissances sur l’islam, son mariage, ses 18 années de vie en tant que musulmane, son attachement à la personnalité de Fâtima al-Zahrâ’, le rôle du hijab, la compréhension de la place de la femme et de la mère en islam, l’éducation des enfants et ses activités sociales et universitaires. Samira conclut que la vie sans Dieu et sans l’exemple de Fâtima est incomplète, tandis que l’islam a fait d’elle une femme, une mère et un être humain comblé.)