Mbarek Baadech se convertis au chiisme

L’Iran en Afrique : l’idéologie aux dépens de la diplomatie

La communauté chiite compte aujourd’hui en Tunisie près de 5 000 fidèles. Une progression qui remonte à la lointaine révolution iranienne de 1979. À ses premières heures, la République islamique a accueilli des militants tunisiens du Mouvement de la tendance islamique (MTI) persécutés par le régime de Bourguiba, puis de Ben Ali. Ultime témoignage de ses liens, en 2018, le président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, était présent à la fête de la révolution à l’ambassade iranienne à Tunis.

Impressionnés par l’effervescence et les promesses de la révolution iranienne, certains Tunisiens ont cherché à s’en inspirer pour provoquer une révolution islamique sunnite similaire. Un moment marquant qui a également conduit des islamistes au chiisme, comme Mbarek Baadech, chef de la communauté à Gabès. Mais, de façon contre-intuitive, la sphère chiite intéresse également des militants de la gauche nationaliste arabe, davantage attirés par l’anti-impérialisme du régime iranien et de son protégé libanais le Hezbollah que par le mysticisme chiite.