Le ‘ISAMAH (INFAILLIBILITE) DU PROPHETE (P) :‎

Nous allons aborder dans cette partie un aspect délicat de l’histoire mais aussi de l’actualité de notre religion. Il s’agit encore une fois de faits qui ne sont pas nouveaux et qui comme bien d’autres faits ou aspects signalés dans ce livre sont souvent lus et relus ou entendus dans d’autres livres ou discours mais ne font souvent pas l’objet d’une attention pourtant combien méritée.

Cet aspect c’est l’infaillibilité (qualité non négociable) du Prophète de l’Islam (P).

La plupart des, musulmans, soutiennent qu’il était infaillible seulement quand il s’agissait du Coran mais que dans d’autres domaines il a pu se tromper. Et de citer (plutôt interpréter, voire inventer) quelques cas où des compagnons l’auraient rectifié si ce n’est l’Archange Jibrîl, etc. Tout ceci se comprend (et encore !) dés lors qu’on veut justifier l’arrivée au pouvoir ou les mérites de tel ou tel (ex : Umayyades, Abbassides etc.)

 

Bien entendu, Dieu Lui-même dément formellement cette position comme nous l’avons déjà vu dans le chapitre sur l’Imamat, notamment sur les Prophètes.

 

Mais là où cela devient grave et pernicieux c’est lorsqu’on va jusqu’à douter de l’intégrité du Coran – et même découvrir de versets manquants !

 

Ce Coran-là ne saurait et ne devrait être remis en cause par des musulmans sincères et réfléchis.

 

Surtout lorsqu’on sait que le Coran a toujours été clairement et distinctement prononcé (” Ne remue pas ta langue pour hâter sa récitation : ” Al Qiyâma 75 : 16) par le Prophète avant d’être soigneusement transcrit et collecté de son vivant et à sa demande par des scribes. De plus le Coran était connu par cœur par plusieurs compagnons du Prophète qui s’appliquaient à le réciter avec clarté et le plus souvent possible. Il n’a jamais fait l’objet d’un quelconque doute même lorsque le Calife Usman décida d’en authentifier un exemplaire et de brûler tous les autres que les gens gardaient par devers eux de peur certainement que des modifications n’interviennent. Et cela s’est passé du vivant de l’Imam ‘Ali (P) qui n’a jamais contesté l’authenticité ni la complétude du Coran tel qu’il avait été retenu et présenté. Non plus aucun des douze Imams, encore moins aucun des compagnons les plus proches du Prophète n’a jamais eu à contester l’authenticité et la complétude du Coran. Ceux qui étaient les plus proches du Prophète, de ses enseignements et de sa vie (les Ahlul Bayt et leur lignée) n’ont rien trouvé à redire de ce Livre. De même que les compagnons les plus connus et proches du Prophète n’ont en rien désapprouvé ce Livre. Tout ce monde atteste (même si parfois c’est de façon passive) que le Livre recueilli sous Usmân est conforme et identique à la Récitation faite par le Prophète (P) et apprise par eux, et rédigée par les scribes du vivant du Prophète (P).

 

Or il n’existe aucun moment de l’histoire des musulmans où il a pu être indiqué un changement de quelque nature que ce soit sur le Coran : ni un retrait, ni un rajout n’a été fait au texte originel.

 

De ce fait cette Récitation connue du temps du Prophète (P) reste égale à la lettre et à l’accent près le Livre de Dieu que nous connaissons aujourd’hui. Ce Livre restera éternellement complet et immuable.

 

Vous en conviendrez avec nous qu’une telle mauvaise attitude de certaines écoles vis à vis du Coran, outre les éventuels méfaits dans la conscience de certains croyants qu’elle peut susciter, pourrait constituer un terreau fertile pour l’imagination débordante et maléfique des ennemis irréductibles de l’Islam.

 

Heureusement que l’inimitable et immuable Livre de Dieu, la Sunna du Prophète (P) enseignée par l’école des Ahlul Bayt, les faits historiques véritables tels que relatés par bien des historiens de toutes les tendances de même que les multiples études scientifiques et linguistiques sur le Coran démontrent suffisamment s’il en était encore besoin que :

 

  1. Le Prophète de l’Islam était bel et bien infaillible.

 

  1. Le Coran est complet, inimitable et immuable.

 

Le ‘Ismah du Prophète (P) :

” Ceci (le Coran) est la parole d’un noble Messager,

 

Doué d’une grande force, et ayant un rang élevé auprès du Maître du Trône,

 

Obéi, là-haut, et digne de confiance.

 

Votre compagnon (Muhammad) n’est nullement fou; ” (At-Takwîr 81 : 19, 20, 21, 22)

 

” Dis : “Je ne suis pas une innovation parmi les messagers; et je ne sais pas ce que l’on fera de moi, ni de vous. Je ne fais que suivre ce qui m’est révélé; et je ne suis qu’un avertisseur clair”. ” (Al Ahqâf 46 : 9)

 

Ces deux versets suffisent à prouver que le Prophète (P) a été singulièrement choisi, fortifié par Dieu afin de pouvoir remplir la lourde mission à lui confiée par le Tout-Puissant. En tant qu’Envoyé de Dieu, Muhammad (P) bénéficie des prérogatives des envoyés. Pour cela nous vous renvoyons à la partie de ce livre consacré aux Prophètes dans le chapitre sur l’Imamat.

 

Muhammad (P) est protégé de l’erreur. Car si à un simple musulman il est demandé de se réfugier en Dieu s’il est tenté par le diable, que ne ferait pas Dieu contre le diable qui est aussi Sa créature pour celui-là même qu’Il a fortifié pour lui confier Sa prestigieuse et importante Mission ?! En effet Allah dit :

 

” Et si jamais le Diable t’incite à faire le mal, cherche refuge auprès d’Allah. Car Il entend, et sait tout. ” (Al A’raf 7 : 200)

 

” Ceux qui pratiquent la piété, lorsqu’une suggestion du Diable les touche se rappellent (du châtiment d’Allah): et les voilà devenus clairvoyants. ” (Al A’raf 7 : 201)

 

Versets Sataniques :

En arabe, la paire de mots Versets sataniques se traduit par ayâtoul chaytaniya. Mais dans la culture islamique cette paire a son parfait équivalent qui est ayâtoul Qarâniqh ou Versets des idoles. En effet ” les versets sataniques ” de Salman Rushdi n’ont été inspirées par rien moins que des traditions forgées.

De quoi s’agit-il ?

 

Les sources sont multiples. Citons quelqu’une des plus “illustres” : Al Tabari, Suyûti (dans Dur Mansour), Râzi (dans Tafsir al Kabir).

 

Ces auteurs et grandes références racontent que lorsque le Prophète (P) constata la profonde inimitié que lui vouaient les Quraychites de la Mecque, il pria Dieu de faire descendre un verset qui puisse le rapprocher de ceux-ci. C’est ainsi qu’un jour arriva où pendant la prière le Prophète récita la sourate An Najm (sourate 53, l’étoile). Arrivé au verset 19, Satan lui aurait fait dire :

 

” Til kal Qarâniqh al oûla mine ha chafâatou tourja. ”

 

Ce qui signifie :

 

” De ces grandes idoles nous pouvons espérer une intercession ”

 

Lorsque les Quraychites entendirent ces prétendues paroles du Prophète (p), ils furent évidemment tout heureux de l’entendre dire du bien de leurs idoles pour une toute première fois et se prosternèrent dans la joie avec leur ennemi juré.

 

Quelques moments plus tard, l’Ange Jibrîl (P) serait venu reprocher avec fermeté au Prophète (P) cet écart inadmissible de la Révélation. Et même que le fautif en aurait été inquiet, pendant un bon moment de la journée, de perdre le privilège de recevoir la Révélation.

 

Évidemment tout ceci est simplement en flagrante contradiction avec le Coran et la logique. Dieu dit dans la sourate Al Hâqqa 69 Versets 40 et 52 :

 

“Que ceci (le Coran) est la parole d’un noble Messager,

 

et que ce n’est pas la parole d’un poète; mais vous ne croyez que très peu,

 

ni la parole d’un devin, mais vous vous rappelez bien peu.

 

C’est une révélation du Seigneur de l’Univers.

 

Et s’il avait forgé quelques paroles qu’ils Nous avaient attribuées,

 

Nous l’aurions saisi de la main droite,

 

ensuite, Nous lui aurions tranché l’aorte.

 

Et nul d’entre vous n’aurait pu lui servir de rempart.

 

C’est en vérité un rappel pour les pieux.

 

Et Nous savons qu’il y a parmi vous qui le traitent de menteur;

 

mais en vérité, ce sera un sujet de regret pour les mécréants,

 

c’est là la véritable certitude.

 

Glorifie donc le nom de ton Seigneur, le Très Grand! (Al Hâqqa 69 : 40 à 52)

 

Mais encore :

 

” Son rassemblement (dans ton cœur et sa fixation dans ta mémoire) Nous incombent, ainsi que la façon de le réciter. ” (Al Qiyâma 75 : 17)

 

La contradiction vient de ce que dans la prière il n’est permis de réciter que des versets de Coran pendant la station debout et après la sourate Fatihâ. Or si le Prophète (P) avait récité autre chose que de véritables versets du Coran il aurait dû subir cette punition que Dieu lui réservait dans ce cas. Ce qui n’a pas été le cas. Ceci prouve logiquement (démonstration par l’absurde, disent les mathématiciens) que cette histoire est fausse et qu’elle a été inventée de toute pièce à moins que l’on mette en doute le Coran… ! Qu’Allah nous en préserve.

 

Or la logique nous apprend que lorsqu’une hypothèse d’une théorie est fausse alors toute la théorie est remise en cause. D’où la théorie des versets manquants est fausse. De l’autre côté le Coran, tel que nous le connaissons, reste cohérent, entier et inattaquable donc vrai.

 

Mais encore d’autres versets nous permettent de montrer que cette anecdote est totalement fausse :

 

” Ce ne sont que des noms que vous avez, inventés, vous et vos ancêtres. Allah n’a fait descendre aucune preuve à leur sujet. Ils ne suivent que la conjecture et les passions de (leurs) âmes, alors que la guidée leur est venue de leur Seigneur. ” (An Najm 53 : 23)

 

” Nous te ferons réciter (le Coran), de sorte que tu n’oublieras

 

que ce qu’Allah veut. Car, Il connaît ce qui paraît au grand jour ainsi que ce qui est caché. ” (Al A’Alâ 5 : 6, 7)

 

” Par l’étoile à son déclin!

 

Votre compagnon ne s’est pas égaré et n’a pas été induit en erreur

 

et il ne prononce rien sous l’effet de la passion;

 

ce n’est rien d’autre qu’une révélation inspirée.

 

Que lui a enseigné (l’Ange Gabriel) à la force prodigieuse,

 

doué de sagacité; c’est alors qu’il se montra sous sa forme réelle (angélique), ” (An Najm 53 : 1 à 4)

 

Et enfin comme nous l’avons déjà dit haut (sur l’Assama du Prophète), il est encore d’autant plus faux de raconter de telles inepties sur le Prophète (P) de l’Islam que Dieu lui demande et même demande à tout (simple) musulman de se réfugier auprès de Lui en cas de tentation du diable. A plus forte raison quand il est question du meilleur des hommes, l’Elu, le Protégé de l’erreur, celui-là même qui détient un rang élevé auprès du Maître du Trône, et qui n’a aucune crainte à déplaire à ses mécréants d’ennemis, Al Mustapha (P) le Sceau des Prophètes. Allah nous dit en effet :

 

” Accepte ce qu’on t’offre de raisonnable, commande ce qui est convenable et éloigne-toi des ignorants. (Al A’raf 7 : 199)

 

” Et si jamais le Diable t’incite à faire le mal, cherche refuge auprès d’Allah. Car Il entend, et sait tout. ” (Al A’raf 7 : 200)

 

” Ceux qui pratiquent la piété, lorsqu’une suggestion du Diable les touche se rappellent (du châtiment d’Allah): et les voilà devenus clairvoyants. ” (Al A’raf 7 : 201)

 

” Quand tu ne leur apportes pas de miracle, ils disent: “Pourquoi ne l’inventes-tu pas ?” Dis: “Je ne fais que suivre ce qui m’est révélé de mon Seigneur. Ces (versets coraniques) sont des preuves illuminantes venant de votre Seigneur, un guide et une grâce pour des gens qui croient. ” (Al A’raf 7 : 203)

 

En conclusion sur l’Assama du Prophète (P), nous pouvons remarquer qu’il n’y a malgré toutes ces velléités de remettre en cause le Coran ou l’infaillibilité du Prophète (P), aucun musulman ne prétend détenir un livre différent du Coran à la place de celui que nous possédons. Tous les musulmans du monde entier lisent et pratiquent les préceptes et enseignements du même Coran.