LES COMPAGNONS DU PROPHETE VU PAR LES CHI’ITES ET LES SUNNITES(3)

LES COMPAGNONS DU PROPHETE ET L’ESCADRON DE OUSSAMA

Le Messager d’Allah (salut sur lui) avait organisé une armée pour se défendre des Romains. Deux jours avant sa mort. il avait nommé comme chef d’escadron un jeune de dix-huit ans qui s’appelait Oussama Ibn Zaid Ibn Haritha.

L’escadron comprenait la majorité des “Mouhajirins” et des “Ansars” tel que Abou bakr, Omar, Abou-oubeida et d’autres parmi les plus grands Compagnons célèbres.

Certains ont alors refusé avec des propos injurieux l’ordre du Prophète, en disant : “Comment ?! II nous désigne sous la tutelle d’un jeune qui n’a pas encore de barbe ?”

Ils ont même exagéré par leur critique, le Prophète était très en colère, il était obligé de sortir de sa demeure tête bandée avec l’appui de deux hommes, il monta en chaire et prononça un discours, il dit : “O gens, j’ai appris ce que vous avez dit contre ma désignation d’Oussama. Si vous avez récusé et injurié sa tutelle vous l’avez faite auparavant en refusant la tutelle de son père, et je jure par Dieu qu’il était digne d’être le chef, comme son fils est digne de l’être”.( 1 )

 

Après quoi le prophète leur ordonna de se mettre en marche promptement en disant : “Préparez l’armée d’Oussama.” Il a répété cela maintes fois, vainement, car ils étaient toujours hésitants à “El-jorf” à quelques kilomètres de la Médine.

 

Il est de mon devoir de m’interroger et de demander

 

-Quelle audace envers Dieu et Son Messager ?!

 

Je n’ai jamais pu concevoir, ni moi ni personne une explication valable pour ce refus et cette audace.

 

Comme d’habitude, en lisant de telles histoires qui dévoilent certains Compagnons et touchent à leur noblesse, j’essaye de réfuter ces événements et de les ignorer. Mais serait-il possible d’ignorer et de démentir ce qui fait l’unanimité des historiens et théologiens, qu’ils soient Sunnites ou Chi’ites’?

 

J’ai promis à Dieu d’être juste et équitable. Je ne me limite pas à une secte, et je ne prends aucune valeur Si ce n’est la vérité. Mais la vérité dans cette histoire est amère. Le Prophète a dit : “Dis la vérité même si elle est contre toi. Dis la vérité même si elle est très amère”.

 

Nous devons supporter la vérité dans cette affaire : Certains Compagnons avaient récusé les ordres du Prophète, cela implique qu’ils ont refusé les ordres de Dieu. Ces ordres étaient pourtant clairs, donc inutile de camoufler la vérité dans le but de sauver l’honneur des Compagnons.

 

Les gens équitables honnêtes et équilibrés rejettent ce camouflage et savent distinguer le vrai du faux.

 

J’ai souvent essayé de trouver une excuse valable pour ces Compagnons, mais en vain!

 

J’ai lu ce que disent les Sunnites qui cherchent toujours une issue pour acquitter les Compagnons. Ils disent : “Oussama était trop jeune et n’avait pas d’expériences, il n’avait pas participé aux grandes batailles, telles que “Badr”, “Ouhoud” et “Hounain”. Par contre eux, ils étaient les plus vieux et chefs de tribus. Et comme l’être humain est de nature orgueilleuse, il refuse donc d’être mené par un plus jeune. Ainsi pour cette raison, ils ont récusé sa tutelle, et ont voulu que le Prophète désigne à sa place l’une des grandes figures parmi les Compagnons célèbres.”

 

C’est une excuse non valable, elle n’est fondée sur aucun critère logique.

 

Tout musulman connaissant le Coran et ses décrets ne peut accepter de telles excuses, car Dieu Tout-Puissant dit :

 

“Ce que le Messager vous ordonne, faites-le, et ce qu’il vous refuse, renoncez-y, craignez Dieu.” AI-Hachr 7

 

Il dit aussi :

 

“Il n’appartient pas à un croyant ou à une croyante de suivre leur propre choix, lorsque Dieu et Son Messager en ont décidé autrement. Quiconque désobéit à Dieu et à Son Messager s’égare de toute évidence.” Al-Ahzab 36

 

Quelle excuse peut-on accepter après ces décrets clairs ?

 

Que dois-je dire de ces gens qui ont suscité la colère de Dieu, en provoquant celle du Prophète, après avoir élevé leur voix au-dessus de la sienne, ils ont osé l’accuser de délire et de divagation. Au lieu de se repentir et revenir à la raison en demandant au Messager d’Allah son pardon ; de surcroît, ils aggravèrent leur cas deux jours après, en récusant et en injuriant la désignation d’Oussama comme chef d’escadron. Au point que le Prophète fut obligé de sortir de chez lui, appuyé sur deux hommes, gravement malade et ne pouvant marcher.

 

Il prononça un discours et jura par Dieu que Oussama était digne d’être chef. Le Prophète nous apprend aussi par son discours que c’est eux-mêmes qui ont récusé et injurié la tutelle de Zaid ibn-Haritha auparavant. Nous apprenant également qu’il existe des antécédents prouvant qu’ils n’étaient pas soumis à ses commandements. Effectivement, ils étaient souvent opposés à ses directives ; ils se sont permis de critiquer les ordres, et ont refusé de les exécuter, tout en sachant qu’il s’agissait de Lois Divines.

 

La preuve de leur rébellion, est le constat que malgré la colère du Prophète, malgré la remise du fanion à Oussama de sa propre main, et malgré son ordre pour qu’ils se précipitent au départ. Nous les voyons très lent, paresseux, refusant obéissance et surtout obstiné, car ils ne partirent point. Le Prophète mourut alors avec une grande amertume et un grand souci dans le cœur.

 

Étant donné qu’après sa mort, sa communauté allait dévier et tourner le dos à l’Islam. Ainsi elle périra en enfer excepté une petite minorité.

 

Si nous voulons éclaircir cette affaire (l’escadron d’Oussama), nous découvrons que le deuxième Khalife Omar était l’un des piliers de ce drame, ou plutôt l’élément le plus célèbre, car c’est lui-même qui est venu dire au Khalife Abou-Baker après la mort du Prophète qu’il fallait révoquer Oussama et le remplacer par un autre.

 

Abou-baker lui dit alors : “Je ne peux pas destituer un homme qui a été nommé par le Messager d’Allah.”(2)

 

Peut-on demander, comment une telle vérité prononcée par Abou-Baker a pu être ignorée par Omar’?

 

Ou bien existe-t-il d’autres secrets que les historiens ont dissimulés pour sauvegarder son honneur, comme ils l’ont déjà fait en essayant de remplacer le mot: “délirant” par “trop souffrant.”

 

Quelle surprise de voir ces Compagnons traiter ainsi le Prophète alors que le Livre de Dieu, dit clairement :

 

“Dis-leur, si vous aimez vraiment Dieu suivez ma voie, Dieu vous aimera et effacera vos péchés.” Al-Amran 31 Ces Compagnons comprennent-ils mieux le Coran, que ne le fait le Prophète lui-même’?.

 

Les voilà, seulement deux jours après la calamité du jeudi et deux jours avant la mort du Prophète, suscitant de plus en plus sa colère en récusant ses ordres.

 

Si le Prophète les a expulsés de la maison la première fois, et s’il s’est obligé à sortir la deuxième fois pour faire un discours ; afin de leur rappeler une affaire remontant à quatre ans et dans laquelle ils avaient déjà refusé la tutelle de Zaid (pourtant mandaté par le Prophète), c’est qu’ils n’étaient réellement pas dociles, ni soumis au Prophète.

 

Gloire à Toi, Seigneur Tout-Puissant !

 

Comment peuvent-ils rejeter les ordres de Ton Messager ?

 

Ils n’ont pas accepté le pacte de houdaibya qu’il avait signé. Il avait répété trois fois ses ordres, mais personne ne l’avait écouté. Une autre fois, ils le tirèrent par ses vêtements et l’empêchèrent de faire la prière sur Abdallah Ibn Oubay en lui disant : “Dieu te refuse de faire la prière sur les hypocrites.”

 

-Était-ce à eux de lui apprendre le sens de la révélation divine ?

 

Alors Tu as dit :

 

“Nous t’envoyons ce Livre afin que tu expliques clairement aux hommes ce qui a été révélé à leur attention.” L’Abeille 44 Tu as dit aussi :

 

“Ce Livre, Message de vérité, t’es révélé par Nous, afin que tu puisses juger entre les hommes, selon ce que Dieu t’aura fait voir.” Les Femmes 105

 

Ta parole est la vérité, Tu as dit également :

 

“De même que parmi vous, Nous avons suscité, issu de vous-même un Prophète qui vous communique Nos versets, vous sanctifie, vous enseigne l’écriture et la sagesse, et vous initie à bien des choses que vous ignorez.” La Vache 151

 

Étrange de voir ces gens devancer le Prophète, ils ne respectaient pas ses ordres, ils l’accusaient de divaguer et élevaient le ton en sa présence sans le moindre respect. En surcroît, ils ont rejeté et récusé Zaid ibn Haritha et plutard Oussama ibn Zaid.

 

Comment les chercheurs pourraient-ils alors douter après cela ; des réserves que prennent les Chi’ites à l’égard de quelques Compagnons. Si ces derniers mettent des points d’interrogation sur l’attitude de ces Compagnons, c’est par grand respect et grand amour envers le Messager de Dieu et sa ltra.

 

Je n’ai cité que quelques exemples représentatifs. Mais les Savants Chi’ites ont compté plus d’une centaine de cas où les Compagnons se sont opposés aux ordres et lois Divines, ils n’ont mentionné pourtant que les faits reconnus par les Sunnites dans leurs ouvrages les plus connus.

 

À chaque fois que je pense à l’attitude de ces Compagnons à l’égard du Prophète, à leur désobéissance, je reste stupéfait, non seulement de leur comportement, mais surtout de la position des Savants Sunnites qui nous présentent toujours les Compagnons du Prophète comme étant des êtres modèles, totalement admirables et inimitables loin de toutes critiques. Par ce procédé, ils empêchent le chercheur d’atteindre la vérité.

 

Pour connaître plus de vérité sur les Compagnons, et mieux comprendre l’opinion des Chi’ites à leur égard, on peut citer quelques exemples.

 

  1. a) Boukhari rapporte dans son ouvrage le “Sahih” Volume 4 page 47 :

 

“une fois où le prophète procédait au partage d’un butin légal, un des Compagnons (des Ansars) a dit : “Je jure par Dieu que le Prophète n’était pas équitable.” Lorsque le Prophète a entendu cela, il fût très blessé et outragé dans son honneur, son visage changea de couleur, il dit : “Moïse a été injurié de plus que ça, il s’est pourtant montré constant.”

 

  1. b) Boukhari rapporte dans le même chapitre que Anas ibn malek disait: “Je marchais avec le Messager de Dieu qui était vêtu d’un manteau à manches et col serré, quand soudain un bédouin le tira fortement par ses vêtements, à tel point que j’ai pu voir l’épaule du prophète marquée par l’étirement. II dit : “ô Mohamed ordonne qu’on me donne de l’argent qui t’a été offert par Dieu ! ” Le Prophète se retourna vers lui et lui offrit un don.”

 

  1. c) Boukhari rapporte encore dans le chapitre de la littérature que Aïcha disait : “Le Prophète a permis tous ce que lui-même faisait, quelques-uns refusaient cela par arrogance : le Prophète a prononcé une allocution et dit :

 

“Pourquoi les gens s’abstiennent pour des choses que je fais moi-même ? je, jure par Dieu, que je suis le plus craintif de Dieu et je le connais plus qu’ils ne le connaissent.”

 

Nous constatons surtout dans la dernière histoire que les Compagnons doutaient de l’infaillibilité du Prophète et même de son jugement et sa capacité à diriger et fixer des choix.

 

Quelques historiens Sunnites veulent justifier les actes des Compagnons quitte à discréditer le Prophète. Ils prétendent ainsi que le Prophète s’était trompé sur le sort des prisonniers de la bataille de Badr et que Omar l’a corrigé.

 

Ils attribuent au Prophète la phrase suivante: “S’il n’y avait Omar pour nous sauver, la communauté aurait péri.”

 

Quelle incrédulité ! Certes, celui qui accepte cette opinion néfaste et mensongère, est loin d’être musulman. Sa capacité de jugement doit être limitée ou bien son cœur est simplement sous l’emprise de Satan.

 

Dieu dit :

 

“Que penses-tu de celui qui érige sa passion en Divinité et que Dieu a égaré en dépit de la science qu’il a reçu, il a mis un sceau sur son ouïe et sur son cœur, et lui a placé un bandeau sur les yeux, qui saurait le guider après que Dieu l’a égaré ? Ne pourriez-vous y réfléchir ?” AI-Jathia 23.

 

Ceux qui pensent que le Messager d’Allah, dirigé par la passion, pouvait dévier du droit chemin et faire un partage inéquitable. Et ceux qui s’abstiennent de suivre les actes du Prophète, se croyant ainsi plus pieux et plus Savants. Ceux-là ne méritent aucun respect des musulmans.

 

Par ailleurs, considérer les Compagnons comme des êtres parfaits, et soi-disant les créatures préférées de Dieu après le Prophète, et de cela prétendre que tous les musulmans devraient les suivre uniquement parce qu’ils sont les Compagnons du Prophète est une chose aberrante et contradictoire.

 

Les Sunnites, pour appliquer cette théorie, lors de l’invocation des prières Divines sur le prophète et sa Itra, ajoutent toujours des prières sur tous les Compagnons, sans exception et sans faire la moindre différence.

 

Tandis que Dieu, Sachant bien la valeur des Compagnons, nous a ordonné d’invoquer des prières sur Son Messager et sa Itra uniquement.

 

Pourquoi s’obstine-t-on à les invoquer tous ? Et pourquoi les place-t-on plus que le niveau qu’ils méritent, en les faisant paraître égaux avec ceux que Dieu a préférés ?

 

On peut supposer cela : Étant donné que les dynasties Omeyades et Abbassides étaient les pires ennemis de Ahl-al-beyt (le Prophète et sa Itra), car ils avaient tout fait pour les éloigner avec leurs partisans en les massacrant. Ils eurent l’idée ensuite (après qu’ils aient embrassé l’Islam), d’ajouter les Compagnons avec Ahl-al-beyt. Vu que l’invocation des prières sur Ahl-al-beyt était une grande faveur, et que Dieu n’exauce aucune prière d’un musulman sans elle. Alors, ils ont fait cela, dans le but de camoufler la vérité, de laisser croire qu’ils avaient la même valeur que Ahl-al-beyt, et donc de se laver les mains de toutes accusations ou pêchés.

 

Cette supposition devient réelle ; surtout lorsque nous savons que les grands maîtres qui sont la cause principale de leurs gouvernements, étaient des Compagnons. Ces mêmes Compagnons avaient embauché des corrompus (qui ont évidemment connus le Prophète), pour falsifier les dires du Prophète, répandre de faux “hadiths”, raconter des rumeurs et propager des histoires mensongères à son sujet. Dans le but de flatter et favoriser l’image des Compagnons, surtout ceux qui ont gouvernés.

 

Les faits historiques sont les meilleurs témoins. Car on constate que le Khalife Omar ibn AI-Khattab, qui était très sévère envers les gouverneurs, (il les destituait à la moindre erreur), était plus aimable avec Mouawya ibn abi soufian, celui-ci fut nommé par Abou-baker et confirmé encore par Omar durant sa vie Et malgré plusieurs plaintes contre Mouawya, Omar ne l’a jamais blâmé ou averti. Les musulmans ont dit un jour à Omar que Mouawya portait de la soie et de l’or, chose interdite aux hommes par le Messager d’Allah. Omar répondit alors : “Laissez-le, il est le Chosroês des Arabes.”

 

Le gouvernorat de Mouawya a duré plus de vingt ans, sans être ni critiqué ni destitué. Lorsque Othman (son cousin) est devenu Khalife, il lui ajouta l’égide d’autres provinces, ce qui a permis à Mouawya d’accaparer toutes les richesses et de mobiliser une grande armée de mercenaires pour se révolter contre l’Imam Ali et de s’emparer du pouvoir par force. Il a forcé les musulmans à accepter contre leur gré son fils Yazid le débauché et soûlard comme prince héritier. Ceci est une grande histoire que j’évite de raconter dans ce livre, mais ce qui compte c’est d’être conscient de la mentalité de ces Compagnons, qui n’éprouvaient d’intérêt que pour eux-mêmes et pour ce monde matériel et éphémère. Ce sont ces mêmes Compagnons qui ont succédé au Prophète et ont facilité aux Omeyades de gouverner selon le désir de “Koraïch”, qui n’avait jamais accepté que les Hachimites aient ces deux privilèges :

 

la prophétie et la “Khilafa”.(3)

 

Il est donc évident que la dynastie des Omeyades flatte ceux qui lui ont donné le pouvoir, et embauche pour cela des gens capables de falsifier la tradition du prophète, en créant et propageant parallèlement, des vertus et qualités destinées à élever l’estime de ces Compagnons par rapport à celle de Ahl al Beyt.

 

Alors que si nous voulions examiner ces vertus et ces qualités contradictoires, elles seraient dissipées à la moindre recherche logique.

 

A titre d’exemple, on entend beaucoup parler de la justice de Omar ; qui s’est propagée partout, on disait même qu’il a été enterré debout pour sauvegarder la justice… Alors que les historiens nous rapportent que c’est lui qui a inventé un système d’attribution de la pension aux Musulmans en l’an vingt de l’Hégire Ce système fonctionne d’après ses préférences Il a préféré les premiers convertis à l’Islam, ensuite les Mouhajirins (ceux qui ont fuis la Mecque pour immigrer dans la Médine), après quoi il a préféré les Ansars (les habitants de la Médine qui ont soutenu le Prophète), il a préféré ensuite tous les arabes et en dernier lieu tous les musulmans non arabes.(4)

 

Il a contredit ce qu’avait fait le Prophète, qui offrait la pension égale pour tous les musulmans sans exception.

 

Peut-on se demander où est la justice dans le système qu’il a inventé ?

 

On entend aussi beaucoup parler du Savoir d’Omar ibn AI-Khattab (le Savoir illimité), on disait même qu’il était le plus Savant de tous les Compagnons, et qu’il s’accordait toujours avec Dieu ; lorsque l’opinion d’Omar différait de celle du Prophète, le Coran descendait en sa faveur…

 

Alors que la vérité historique nous apprend que Omar ne s’accordait pas avec le Coran même après l’achèvement de la révélation. Car un Compagnon lui demanda pendant qu’il était khalife : “ô , Emir des croyants, j’ai fait l’acte sexuel et je n’ai pas trouvé l’eau pour me laver, que dois-je faire ?” Omar lui dit : “Ne fais pas de prières.” Ammar ibn Yasser qui était présent s’est trouvé obligé de lui rappeler le Tayammoum, mais Omar n’était pas convaincu. Il dit alors à Ammar

 

 

“Nous te ferons supporter les charges.”(5)

 

Peut-on se demander où est le Savoir d’Omar par rapport au verset Coranique qui parle de Tayammoum ? Où est son Savoir vis à vis de la tradition du Prophète qui leur a appris la façon de faire le Tayammoum, comme il leur a appris la façon de faire les ablutions ?

 

Omar lui-même reconnaissait maintes fois qu’il n’était pas Savant, que tous les gens savaient beaucoup mieux que lui, mêmes les femmes. A plusieurs fois, il dit : “Si ce n’était pas Ali, j’aurais péri.”

 

Il est mort avant de connaître la loi du “Kalala”(6) pour laquelle il a porté des jugements différents et multiples, l’histoire en témoigne.

 

Où est donc son Savoir?

 

On entend beaucoup glorifier la bravoure de Omar et sa force inégale, on disait que les tribus de Koraïch ont eu très peur quand il s’est converti à l’Islam et que les musulmans sont devenus très fort en ayant Omar de leur côté.

 

Et que Dieu a glorifié Sa religion par Omar et même que le Messager d’Allah n’a pu prononcer son appel à Dieu ouvertement qu’après qu’il s’y soit converti…

 

Alors que la vérité historique ne nous dit rien de sa bravoure ni de sa force, et ne reconnût aucun brave ni même un homme ordinaire qui ait été tué par Omar, que se soit dans un duel ou dans un combat tel que “Badr”, “Ouhoud” ou “AI Khandak” etc.Bien au contraire, l’histoire nous rapporte qu’il était parmi les fuyards dans la bataille de “Ouhoud” comme dans la bataille de “Hounain”. Et lorsque le Messager d’Allah l’envoya pour la conquête de la ville de “Khaybar”, il fût vaincu et est retourné avec une grande défaite.

 

L’histoire nous rapporte que dans les escadrons dont il était membre, il était toujours mené par un chef, dans le dernier des escadrons il était sous le commandement du jeune Oussama ibn Zaid.

 

Peut-on se demander où est donc la bravoure et la force, l’héroïsme devant cette vérité irréfutable ??

 

On entend même beaucoup vanter la piété de Omar, et sa crainte de Dieu, on raconte qu’il pleurait souvent par peur que Dieu ne le punisse si une mule trébuche en Irak par sa négligence de n’avoir pas pavé les routes…

 

Alors que l’histoire véridique nous rapporte qu’il était dur et brutal, et qu’il frappait sans crainte celui qui lui demandait l’explication d’un verset Coranique sans aucun motif, et que la femme enceinte rejetait son fœtus en le voyant.

 

Peut-on se demander où était sa piété et sa crainte de Dieu quand il a dégainé son épée et a menacé de mort celui qui annoncera la mort du Prophète. Il avait juré par Dieu que le Prophète n’était pas mort, mais qu’il était parti dialoguer avec son Dieu comme Moïse.

 

Pourquoi n’a-t-il pas eu peur de Dieu lorsqu’il a menacé de mettre le feu dans la maison de Fatima Ezzahra et brûler vifs tous ceux qui ne sortent pas pour l’allégeance.

 

On lui a dit que Fatima (Fille du Prophète) était à l’intérieur, il dit : “Et alors ?!”(7)

 

Il a aussi jugé pendant son gouvernement par des jugements controversés au Coran et à la tradition du Prophète. (8) Mais où est donc cette piété et cette crainte en face de cette vérité amère?

 

J’ai pris ce `grand Compagnon très célèbre comme exemple, et j’ai été très bref, car si je voulais entrer dans les détail, il me faudrait plusieurs ouvrages

 

Ce que j’ai cité, n’était que peu de chose, mais qui nous révèle la réalité psychique des Compagnons, et l’attitude contradictoire des Savants Sunnites qui nous interdisent de les critiquer ou d’en douter, alors qu’ils rapportent dans leurs ouvrages tout ce qui appelle à la critique et au doute et même à la dégradation.

 

J’aurais préféré que les Savants Sunnites n’écrivent pas de pareilles choses qui touchent profondément l’honneur des Compagnons et nous incitent à les récuser et à les rejeter.

 

Je me rappelle ma rencontre avec un savant Chi’ite de Najaf qui s’appelle Assad Haydar l’auteur de l’ouvrage intitulé l’Imam Essadek et les quatre sectes”, on parlait des Sunnites et des Chi’ites, il me raconta l’histoire de son père qui avait rencontré pendant le Pèlerinage à la Mecque un Savant Tunisien de l’Université “Ezzeitouna”, c’était il y a cinquante ans, leur discussion était sur “l’imamat” d’Ali Ibn Abi Taleb et son droit à la succession.

 

Il raconte : “Mon père comptait quelques preuves (quatre ou cinq), le savant Tunisien lui demanda s’il en avait d’antres. Il dit non. Il lui demanda alors de sortir son chapelet et lui ajouta une centaine de preuves que mon père ignorait.”

 

Assad Haydar ajouta : “Si les Sunnites lisent tout simplement ce qui est écrit dans leurs livres, ils vont dire ce que nous disons, et il n’y aura plus de désaccord entre nous désormais.”

 

Pourtant c’est la vérité évidente ! Si l’homme pouvait se libérer de son orgueil et de son fanatisme en s’attachant uniquement à la logique, la preuve est claire.

 

(1): Tabakat ibn Saad Volume 2 page 190

 

Tarikh Tabari Volume 3 Page 226

 

Tarikh ibn AI-Athir Volume 2 page 3 17

 

Assira Al-Halabya Volume 3 page 207

 

(2): Tarikh Tabari Volume 3 Page 226

 

Tabakat al-Kobra ibn Saad Volume 2 Page 190

 

(3) Pour plus de détail. il faut lire Al-Khilafa wall-moulk de Abou Aala-al Maoudidi et Yaoum al Islam de Ahmed Amine

 

(4) Tarikh AI-Yacoubi Volume 2 page 106

 

Foutouh Al-Bouldan page 437

 

(5) Sahih AI-Boukhari Volume 1 page 52

 

(6) Kalala : Un défunt qui ne laisse après lui ni enfants ni parent.

 

(7) Tarikh al-Khoulafa

 

Al-Imama Wassiyassa ibn Koutayba.

 

(8) Livre de Abdel Houssein Charaffeddine “Annas Wal-Ijtihad dans lequel l’auteur a compté plusieurs fois, où Omar a jugé par son opinion contre la loi Divine.