L’invitation à Mashhad d’un Canadien:

Cet événement est rapporté par hajj sheykh Mahdî Ansârî Qommî (Hodjato-l-islam wa moslimîn), fils de l’Ayatollah shahîd Ansârî Qommî et petit-fils par la fille de Ayatollah Âqâ Nadjafî Hamadânî et arrière-petit-fils de l’Ayatollah, maître des juristes et des docteurs de la loi (ostâd foqahâ’ wa modjtahidîn), Mîrzâ Nâ’înî.

« Par une nuit froide de l’hiver 1372 de l’hégire solaire (apparemment ce serait en 1362 [~1984 apJC], car le passage couvert auquel il est fait mention ensuite par le rapporteur de cette histoire, n’exista plus après cette date), je suis entré dans la vieille cour (la cour Inqilab). Le froid pénétrait les gens jusqu’aux os et peu de gens dans ces conditions sortaient de leurs maisons. La cour, comme rarement, était tranquille. Je suis entré dans le corridor qui existe entre la cour Inqilab et la cour de la mosquée Gowharchâd(1) et je remarquai un homme autour des trente-cinq ans qui avait en main une assez grande valise de voyage et qui demandait quelque chose à une ou deux personnes mais on aurait dit qu’elles ne pouvaient pas lui répondre. Il vint à moi et me dit en anglais : « Bonsoir monsieur ! » Lorsque je lui répondis aimablement dans cette même langue, il poussa un soupir de soulagement et devint tout sourire.

Il continua : « Excusez-moi monsieur, ‘Alî ibn Moussâ Ridâ (sur lui la Paix), où est-il, où je veux le voir ? » Très étonné je lui demandai : « Excusez-moi, est-il possible que vous vous présentiez ? » Le jeune homme dit : « Je suis étudiant en droit à la faculté de Toronto au Canada. Je suis originaire du Liban mais je suis né au Canada et ma religion est le christianisme. » – « Vous voulez dire que vous êtes chrétien ? » – « Oui, un chrétien catholique. »

Etonné je lui demandai : « Alors que faites-vous ici ?! » – « J’ai été invité afin que je rencontre Âqâ ‘Alî ibn Moussâ Ridâ(p. » – Je lui demandai : « Qui vous a invité ? » – Il dit : « Lui-même ! » – « Vraiment ! » (…) Stupéfait, je lui demandai de me donner quelques minutes de son temps et de m’exposer du début à la fin la manière dont il a fait la connaissance de ‘Alî ibn Moussâ Ridâ(p). (…)

L’homme canadien chrétien dit : « Oui, bien sûr ! Un soir je marchais dans une rue de la ville de Toronto et je vis un grand attroupement à un endroit, avec beaucoup d’allées et venues, le bâtiment où allaient et venaient les gens, étant très décoré, illuminé de lampions. Je m’avançai : il y avait là une mosquée de musulmans iraniens et une fête religieuse y était organisée. Je suis entré pour voir ce qui se passait. Quelques personnes se levèrent de leur place par respect pour moi et, après m’avoir souhaité la bienvenue, me firent asseoir auprès d’elles et m’apportèrent immédiatement boissons, gâteaux, glaces et chocolats. Un prédicateur faisait un discours en anglais et tout le monde écoutait attentivement. Moi aussi je fus absorbé par ses propos et pour la première fois je fis connaissance de l’islam directement de la bouche d’un prédicateur musulman. A la sortie de la mosquée, des gens distribuaient un livre en cadeau, et m’en donnèrent un aussi. J’en fus très heureux et les remerciai. (…)

Au lit, je pris ce livre pour y jeter un œil car le lendemain je savais que je n’en aurais pas l’occasion. A chaque page que je lisais, j’étais tenté de lire la suivante ! Je n’ai pas pu poser le livre avant de l’avoir terminé ! Ce livre parlait d’un saint musulman du nom de ‘Alî ibn Moussâ ar-Ridâ(p). La personnalité et les belles paroles spirituelles de ce saint céleste m’attiraient et avaient subjugué tous les domaines de ma méditation. Il ne pouvait pas sortir de ma pensée. Allongé sur mon lit, je n’arrivais pas à dormir, même s’il ne restait que peu de temps jusqu’au matin, quand le sommeil me prit sans que je n’y fasse attention.

Je me trouvai dans une terre qui était dessinée dans ce livre, une terre spirituelle, immatérielle et céleste ! Une terre que je n’avais jamais vue, même dans les films ! L’autorité sur toute cette terre incombait à un homme de lumière et céleste que je ne me rassasiais pas de contempler. Je lui ai demandé de s’asseoir un moment auprès de moi. Il s’assit auprès de moi et me demanda aimablement ce que je lui voulais. Je lui dis que je ne le connaissais pas et lui demandai s’il pouvait se présenter.

Cet homme lumineux dit : « Je suis ‘Alî ibn Moussâ Ridâ. » Je dis : « ‘Alî ibn Moussâ Ridâ ?! J’ai entendu ce nom mais je ne me souviens pas… » Cet homme lumineux dit : « Je suis celui-là même dont parle le livre que vous avez lu cette nuit et à la fin, vous vous êtes dit dans votre cœur : « Mon Dieu, s’il existe un tel saint, j’aimerais le voir ! »»Puis il ajouta : « Vous pouvez être mon invité. » Je dis : « Votre invité ? C’est merveilleux ! Mais où êtes-vous ? »‘Alî ibn Moussâ Ridâ(p) dit : « En Iran dans une ville appelée Mashhad. »