LES HYPOCRITES

Ce sont des gens qui ont survécu au Prophète et se sont rapprochés des imams de l’erreur, qui dirigent les gens vers l’enfer, par le mensonge et l’infamie.

Ces imams leur ont confié des postes de responsabilité, ils en ont fait des gouverneurs qui décident du sort des gens, ce qui leur permet d’assouvir leurs désirs en ce monde. Mais les gens sont avec les rois et la fortune, sauf ceux que Dieu a protégés. Voilà le portrait de l’une des quatre catégories d’hommes.

( La Voie de l’Eloquence, H° ALI A° , chapitre ” qualités et défauts des hommes ” )

NOTE DU TRADUCTEUR

AU NOM d’ALLAH, LE TRES CLEMENT, LE TOUT MISERICORDIEUX

Cette brochure est la traduction de l’ouvrage en langue Gujrati de JAAFARI EDUCATION and WELFARE SOCIETY située à DANDUKA en INDE qui porte le titre original de ” MASS- ALAE NIFAQ , ” rendu par ” La question de Nifâq ou l’Hypocrisie. ”

Elle renferme un élément important de l’exposé tenu sur le TAWHID ou l’Unicité de Dieu par le Professeur – Martyr et Ayatoullah Mortaza MOUTAHHARI, à l’occasion des journées de deuil du Martyr de Kerbela, H° Imam HOUSSEIN A° , assassiné tragiquement , comme ses dizaines de compagnons , proches et membres de famille , sous le regard de leurs femmes, mères et enfants ,dans le désert portant ce nom, après avoir subi un calvaire douloureux et effectué un voyage pénible d’environ deux mille kilomètres qui les a conduits de Médine (en Arabie) à Kerbela (en Iraq) .

 

A l’aube de l’Islam, il n’existait que deux groupes à La Mecque : Les Kafirs c’est-à-dire les païens, les infidèles ou les polythéistes et Les Moamines ou les Croyants. Le troisième groupe appelé Les Mounaféquines dans le langage du Saint Quran est né à Médine, après l’arrivée du Saint Prophète dans cette Cité de Lumières et, surtout, lorsque l’Etat Islamique est établi. Le voile est levé à la suite de la victoire des Musulmans à la Bataille de Badr.

 

Jusqu’ici, les Arabes avaient l’habitude de soumettre leurs problèmes à leurs prêtres ou Chefs de tribu. A présent, ils les rangeaient sous l’autorité de H° Mohammad savv, en sa qualité de Chef religieux et de Prophète d’Allah. Ses jugements rendus avec équité et sans parti pris étaient toujours accueillis favorablement par les groupes en conflit. Il réussit à réconcilier les tribus des Aws et des Khazraj qui étaient des ennemis redoutables les uns des autres et à rétablir la paix et l’ordre entre eux. Il était le Restaurateur de la Loi et de la Justice à une époque où prévalaient la violence, la terreur et la haine. La balance penchait du côté de l’Envoyé d’Allah et son Autorité était reconnue par tous les habitants de Médine.

 

Abdullah Ibn Obay, un homme riche et puissant, qui trouvait un grand crédit auprès des Khazrajs, l’une des deux tribus, comme celle des Aws, descendant des Bani Qayla arabes, jalousait énormément H° Mohammad savv , le Messager d’Allah, qui arriva à un moment où lui-même rêvait de se faire couronner roi de Médine.

 

Lui et ses nombreux partisans manifestaient un grand respect au Saint Prophète, semblable au baiser de Judas mais, un feu de la convoitise couvait dans leurs cœurs.

 

Ils ne pouvaient pas engager ouvertement une action funeste à son égard par manque d’une opinion bien définie et d’une force suffisante. Ces derniers étaient surnommés Mounaféquines ou Hypocrites.

 

Le Saint Coran a sévèrement critiqué les hypocrites. Il les a dénoncés en trente-cinq occasions. L’hypocrite dit ce qu’il ne pense pas et feint d’être ce qu’il n’est pas. En interprétant le jeu du caméléon, il constitue une grande menace pour la société islamique. Ils répandent le mal et arrêtent la marche de la vérité.

 

Ils n’hésitent nullement à exercer une pression économique sur les Croyants afin de les démoraliser et les égarer du droit chemin.

 

L’hypocrisie signifie duplicité, double-jeu, double-personnalité qui traduit le manque de personnalité ou de dignité humaine. Elle est une source de trouble et témoigne de la noirceur d’âme, de l’éloignement d’Allah.

 

Les Hypocrites n’étaient pas propres à l’époque de H° Mohammad savv seulement mais, ils ont existé de tout temps, dans chaque Communauté musulmane et notre monde actuel n’en est pas exempt. Lorsque l’Islam, dont les fondements sont la vérité et la justice, apporte la Révolution dans un pays, tous les tyrans, les oppresseurs, les corrompus voient leurs intérêts menacés. Ils agissent de façon à faire obstacle à celle-ci : la révolte, l’insurrection, l’insoumission, la guerre civile, le boycottage économique, etc …

 

Lorsque ces gens constatent que la Révolution s’avance à pas de géant et que leurs actions perdent du terrain, ils changent vite leur manière d’agir, se soumettent rapidement à la nouvelle politique mais, détruisent le fruit de l’intérieur. Les Révolutionnaires ne les reconnaissent pas. Ils s’introduisent partout et occupent souvent des postes élevés. Ils sont les premiers ennemis de l’Islam et de sa Révolution.

 

Quant à la traduction, la primauté du fond sur la forme, de la clarté du texte sur ses détails est prise en considération. Des erreurs pourraient être glissées, cependant, à la réalisation de celle-ci, malgré tous les soins y apportés, pour lesquelles je demande ” Istighfar ” à Allah, Le Très Clément et Le Tout Miséricordieux, et présente toutes mes excuses auprès de mes chers lecteurs qui voudront bien en attirer mon attention pour éviter de les répéter dans l’avenir. Je vous en remercie du fond de cœur et vous souhaite une bonne lecture.

 

Moulla Nissarhoussen RAJPAR

 

BHISMILLAHIR RAHMANIR RAHIM

 

Al hamdho lillahé Rabbhil alamine , bhariil khalayéké ajmayne , vassalato vassalamo ala abhdhillahé va rassouléhi va habhibhéhi va shafiyéhi va hafézé sirréhi va moubhalligué rissalatéhi, sayyadhana va nabhiyyéna va maoulana Abhil Kassimé , Aléhittayyébhinat tahérina al Maassoumine .

 

Aouzo bhillahé minashshaytanir rajim

 

Bhismillahir Rahmanir Rahim

 

Al mounaféquouna val mounaféquato bha’azohoum mim bha’azine , ya’amorouna bhil mounekaré va yanehawna anil ma’aroufé va yakbhézouna aydhéyahoum , nassoullah fanesséyahoum , innal mounaféquina homoul fasséquoune .

 

(Sourate Al Tawbha, Le Désaveu, verset 67)

 

” Les hommes hypocrites et les femmes hypocrites sont bien les uns des autres. Ils commandent le blâmable et interdisent le convenable et replient leurs mains. Ils oublient Dieu, eh bien, Lui aussi les oublie. Oui, ce sont eux, les hypocrites, qui sont les pervers. ”

 

Pendant ces deux nuits successives, notre entretien se portera sur la question de NIFAQ ou l’hypocrisie. Les érudits en matière du Saint Qurân doivent pertinemment savoir que, dans le Livre Saint, le mot qui revient le plus souvent devant la vue ou qui sonne fréquemment à l’ouïe est celui de MOUNAFIQ ou l’hypocrite.

 

En effet, le point le plus délicat des sujets brûlants du Saint Qurân se rapporte à la question de Mounafiq. Dans ce Livre d’Allah, deux termes traduisent le contraire du mot MOAMENINE ou les Croyants :

 

1 / KAFIR (mécréant, infidèle, incroyant, païen) ou MOUSHRIK (idolâtre, polythéiste) ;

 

2 / MOUNAFIQ (hypocrite, imposteur), comme il est cité dans la Sourate Al Ahzabh (Les Coalisés) .

 

Ya ayyohan nabhiyyouttakillaha vala toteyl kaférina val monaféquine.

 

(Sourate Al Ahzabh, Les Coalisés, verset n°1)

 

” Oh le Prophète ! Crains Dieu et n’obéis ni aux mécréants, ni aux hypocrites.”

 

Lé yoazzébhallahoul monaféquina val monaféquate val moushréquina val moushréquate va yatoubhallaho alal moaménina val moaménate ; va kanallaho gafourar rahima .

 

(Sourate Al Ahzabh, verset 73)

 

” Afin que Dieu châtie les sournois et les sournoises (les hypocrites), les faiseurs de dieux et les faiseuses de dieux (les idolâtres) et que Dieu accueille le repentir des Croyants et des Croyantes ; et que cependant Allah reste le Pardonneur, le Miséricordieux . ”

 

En les détachant des incroyants et idolâtres, le Saint Qurân range les hypocrites dans une catégorie distincte. En certains endroits du Saint Qurân, Allah, par la flèche de son courroux, fait tirer les hypocrites d’une peine plus sévère que celle des incroyants.

 

Le verset 145 de la Sourate Annissaa (Les Femmes) nous en fournit un exemple.

 

Innal mounaféquina fid dharquil assfalé ménannare

 

(Sourate Annissa, Les Femmes, verset 145)

 

” Oui, les hypocrites seront au plus bas du gouffre de feu. ”

 

Il devient donc évident qu’au regard du Saint Qurân, les hypocrites s’annoncent pires que les incroyants et les idolâtres et appartiennent à la dernière des catégories.

 

Le Saint Qurân ne considère pas l’hypocrite individuellement séparé.

 

Val moaménouna val moaménato bhaazohoum awliyao bhaaz . yaamorouna bhil maaroufé va yanehawna anil mounekare .

 

(Sourate Al Tawbha, verset 71)

 

” Les Croyants et les Croyantes sont amis les uns des autres. Ils commandent le convenable et interdisent le blâmable. ”

 

En face des hommes de foi, Allah, au lieu de décrire les mécréants, expose les hypocrites. La force de l’union et du groupement, de même chez les hypocrites, mérite considération. Bien qu’ Allah ne se serve pas de la locution ” awliya ” dans ce passage, Il déclare cependant :

 

Bhaazohoum mim bhaaz : les hommes hypocrites et les femmes hypocrites sont fortement attachés les uns des autres .

 

En nombre, cette dernière valeur ne revêt pas une grandeur aussi considérable que celle citée antérieurement : ” bhaazohoum awliyao bhaaz “, toutefois, elle ne peut être minimisée, parce que cette signification est reprise par les autres versets du Saint Qurân. Ils sont liés d’une façon telle qu’ils se ressemblent à une graine de lentille qui, lorsqu’elle se fend, donne deux particules séparées !

 

Cette union proclamée par ” bhaazohoum mim bhaaz ” fait ressortir un sens plus profond que celui d’une assistance. Leurs pensées et comportements se différencient entièrement de ceux des Croyants. Les hommes de foi se chargent notamment d’ordonner le bien et interdire le mal aux autres, tandis que les hypocrites, par contre, agissent dans le sens inverse. Leurs conseils, leurs enseignements et réprimandes présentent un credo bien différent. En un autre endroit dans le Qurâné Sharif, nous découvrons de cette manière :

 

Va minehoum mane âhadhallaha la in âtâna mine fazléhi la nas sadh dha qan na vala nakou nanna mina ssouâléhine . Fa lamma âtâhoum mine fazléhi bhakhilou bhéhi va tavallav vahoum mouarézoune . Fa aâqâbhahoum nifaqâne fi qoloubhéhim ila yavmé yalqâvnahou bhima akhlafoullâha mâ vaadhohou va bhima kanou yakzébhoune.

 

(Sourate Al Tawbha, versets 75-77)

 

” Tel d’entre eux a passé contrat avec Dieu : – s’Il nous donne, de par Sa grâce, très certainement nous ferons largesses et serons très certainement au nombre des gens de bien –

 

Puis, lorsqu’ Il leur donne, de par Sa grâce, ils en deviennent avares et tournent le dos, indifférents.

 

Hypocrisie s’ensuit donc, en leurs cœurs, jusqu’au jour où ils Le rencontrent pour avoir violé ce qu’ils avaient promis à Dieu et pour avoir pris l’habitude de mentir ! ”

 

(Sourate Al Munaafiqun, Les Hypocrites, Verset 7) : ” C’est eux qui disent : ne faites pas largesses à ceux qui sont auprès du Messager d’Allah, afin qu’ils se dispersent….. ”

 

Houmoullazina yaqouulouna la touneféquou alaa mane inedha Rassoulillahi hattaa yanefazzou

 

Et ceux qui lient leurs mains et s’abstiennent de largesse, lorsqu’ apparaissent les bornes des œuvres et du comportement, ils reculent ; ainsi, ils font une fausse manœuvre, nuisent à l’Islam par duperie et provoquent sa ruine.)

 

Certes, les versets concernant les hypocrites abondent dans le Saint Qurân. Cependant, mon objectif ne me conduit pas à produire ici chacun de ceux-ci, étant donné que leur nombre est si élevé que je me trouverais dans l’impossibilité de fournir une explication suffisante en l’espace de ces deux nuits, malgré la concision de celle-ci.

 

Le Saint Qurân renferme un chapitre spécifique nommé Sourate Al Mounaféquoune (Les Hypocrites) qui suit la Sourate de Vendredi .

 

Eza jaakal monaféquouna kalou nash hadho innaka la rassouloullahé. Vallaho yaalamo innaka la rassoulohou. Vallaho yash hadho innal monaféquina lakazébhoune .

 

(Sourate Al Mounaféquoune, Les Hypocrites, verset n°1)

 

” Quand les hypocrites viennent à toi, ils disent : – nous attestons que tu es, certes, le Messager d’Allah – et Dieu sait que, oui, tu es, certes, Son Messager. Et Dieu atteste que, les hypocrites sont, certes, des menteurs. ”

 

Ce verset met en relief l’existence d’un groupe qui mène sa vie loin du Saint Prophète mais, feint de se montrer en parfait musulman et croyant, à chacune de ses apparitions devant lui. Quoique dans le présent verset les mots : hommes hypocrites ou femmes hypocrites ne soient pas spécifiquement évoqués, il n’empêche que le Saint Qurân fait apparaître une série de versets relatifs à ces faux jetons. Cette généralité ou l’extension de ce concept traduit la pensée du Saint Qurân où le mot Croyant étant chaque fois perçu dans le sens des Croyants et Croyantes sans distinction, de même, dans la présente parole, les hommes hypocrites et les femmes hypocrites, sans faire de différence, forment ensemble le noyau.

 

Quel pourrait être l’esprit du Saint Qurân à déployer en long et en large la question de la sournoiserie et le vocable de hypocrite, sachant que rien n’apparaît à ce sujet dans les Livres Célestes précédents ? Et, là où cela existe, il se manifeste d’une façon très légère. Une des causes pourrait en être cet état de réfugié de l’homme qui, ayant vécu au plus bas de l’échelle de la vie, loin de la civilisation humaine, n’en réclame point de grands éclaircissements. Et, ce qui est longtemps dissimulé au fond du cœur finit par jaillir de la bouche.

 

Plus l’homme s’avance sur la voie du progrès, plus ses pensées, ses caractères, ses bonnes et mauvaises habitudes, sa bienfaisance, sa colère, son honnêteté, etc.. , se dessinent. Toutes ces capacités ne s’appuient que sur de l’imitation. C’est aussi un aspect de l’hypocrisie.

 

Bref, si nous comparons notre époque à celle des Compagnons du Saint prophète, nous serions en mesure de constater que l’intensité de la force de notre hypocrisie est plus puissante que celle des gens ayant vécu au temps du Messager d’Allah.

 

De fil à aiguille, si nous baptisons notre époque comme étant celle du progrès, nous serions amenés à conclure qu’elle est aussi, sans nul doute, l’ère de l’hypocrisie.

 

Maintenant, nous allons, tout d’abord, définir le mot NIFAQ pour, ensuite, discuter de ses vices et vertus, de ses avantages et désavantages. Dans ce cas, lorsque nous aurons saisi la cruauté de l’hypocrisie, il nous sera aisé de comprendre que, pour parer à ce danger, quelle voie devrions-nous suivre. Si Le Créateur des Univers me donne la force nécessaire, je commenterais, InchaAllah, sur l’ensemble des moyens et motifs servis sur la terre de Kerbela et qui ont donné naissance aux évènements douloureux du temps, à la Tragédie de Kerbela. Non seulement cela, mais aussi, à quel point, dans le cours de cette époque, son influence et son importance revêtaient d’enseignements.

 

Enfin, en se servant du dictionnaire, essayons, d’ores et déjà, de disséquer le mot NIFAQ.

 

Fa inista touata ane tabhtaghéya nafaquane fil arzé av soullamane fissamaaé

 

(Sourate Al Ane aame , Les Bestiaux, verset 35)

 

” Et qu’ensuite, il te serait possible de chercher un tunnel à travers la terre ou une échelle pour le ciel. ”

 

Avec l’aide de ce verset du Saint Qurân, nous nous efforcerons de descendre dans les profondeurs du glossaire.

 

En cette matière, suivant l’avis de ceux qui ont conçu le dictionnaire, NAFAQ signifie un chemin secret et invisible.

 

Le sens de NAFEQA est, dans cet ouvrage, déterminé par “un rat du désert ” qui creuse son trou dans le sable pour s’échapper de ses ennemis lors d’un malheur. Cette cavité souterraine lui permet de sortir comme d’y pénétrer facilement. Il prépare aussi d’autres couloirs plus profonds sous le sable qui communiquent avec l’extérieur, à travers un rideau de terre, sans se faire apparaître. Ceci est construit pour protéger la rate, en cas d’une attaque éventuelle par des animaux féroces, dûe à ses entrées et sorties répétées et, aussi, pour permettre au rat du désert de se diriger vers l’endroit sain par cette voie cachée.

 

De cette façon, lorsqu’un animal envahit le trou visible de la loge du rat, celui-ci peut rompre ce mince rideau de terre en la poussant de sa tête et sauver sa vie en danger.

 

Les Arabes donnent à cette sorte de voie le nom de Nafeqâ c’est-à-dire un conduit tout à fait protégé et invisible.

 

En prévoyant l’avenir, le rat, par ses propres moyens et procédés, ainsi que pour se protéger de ses ennemis et pour lui permettre de s’échapper, crée un autre chemin qui lui donne facilement accès à sa fuite. Dans le dictionnaire, cette méthode est qualifiée comme dérivant de mounafiq.

 

Ce qui amène à traduire que l’hypocrite ou le Mounafiq est celui qui bâtit ou détient pour lui deux loges ou deux portes : l’une est la porte d’entrée par laquelle il pénètre dans l’Islam et l’autre secrète pour disparaître discrètement.

 

De même, dans ce monde matérialiste ou en cette ère atomique, les hypocrites vivent aussi bien que les Croyants et les Infidèles.

 

1 / Le concept du Croyant peut se présenter comme suit : il se convertit volontiers à la religion de l’Islam ; par dessus le marché, ses paroles et ses actes sont également conformes aux préceptes de l’Islam. En un mot, son âme, son esprit et ses actes traduisent sa foi.

 

2 / L’infidèle est le contraire du Croyant. Le païen ne croit ni en Dieu et son Prophète, ni au Saint Qurân. Il nie, de par sa langue et son cœur, le Dieu de l’espérance, le Prophète et le Saint Qurân Précités. Il choisit une direction à laquelle il se cramponne fortement.

 

3 / L’hypocrite est celui qui exprime ses pensées d’une façon toute différente. Ses sentiments et ses croyances se confondent dans une même source mais, apparemment, il se présente sous une autre figure.

 

Certes, l’hypocrite accepte le Tawhid (l’Unicité de Dieu), par contre, son cœur est dépourvu de l’esprit de cette croyance. Il demeure le plus grand ennemi du Saint Prophète, cependant, il ne cesse de chanter ses louanges en public. De même, l’hypocrite se moque des principes religieux du Saint Qurân, pourtant, il fait figure d’un grand adorateur. Il hait H° ALI A° alors qu’en apparence, il loue l’éclat de ses grandeurs.

 

Il se pourvoit des mêmes rapports avec les autres personnes célèbres de l’Islam. L’hypocrite se dissimule toujours derrière le voile qu’il jette sur son visage d’infidèle. Ce moyen lui permet donc de cacher son jeu et de taire son incroyance.

 

H° ALI A° avait notifié, dans ce sens, un Hadith du Saint Prophète, à Mohammad Ibné Aboubakr, qui figure dans ” La Voie de l’Eloquence ” ou ” Nahjul Bhalagah.”

 

Cette lettre était rédigée au moment où il fut nommé Gouverneur de l’Egypte par l’Imam. Ce Hadith est comme suit :

 

Le Saint Prophète de l’Islam avait témoigné ses soucis par un attachement à sa future Communauté :

 

” Les hypocrites me causent une douleur profonde. ”

 

Il ne se déclara être affligé ni par les païens, ni par les non-musulmans qui proclamaient ne vouloir adhérer à l’Islam. Toutefois, Le Messager d’Allah s’inquiétait pour ceux qui ont bu de l’eau à la source de l’Islam par attitude ostentatoire alors qu’en réalité, ils apparaissaient ses adversaires et n’avaient véritablement pas accédé à la Religion d’Allah.

 

Le Hadith du Saint Prophète de l’Islam se présente de la façon suivante :

 

Inni la akhafo ala oummati moaménane vala moushrékane ammal moaméno fa yamna ohoullaho bhé imanéhi va ammal moushréko fa yakmao houllaho bhé shirkéhi vala kinni akhafo alaykum koullé mounafékil jinane alé mil lissane yakouloma taaréfouna va yaf al ma tounekeroune.

 

(Nahjul Bhalagah, sermon n° 27)

 

” Je ne crains pour ma nation ni un croyant ni un polythéiste. Le croyant, Dieu le protègera par sa propre foi, quant au polythéiste, il sera puni par son polythéisme.

 

Mais je crains pour vous tout hypocrite expert en paroles, qui proclame ce que vous savez et qui exécute ce que vous détestez. ”

 

Les hypocrites se servent pour l’Islam d’une langue aux paroles mielleuses. Pourquoi la langue seule ? En effet, chacune de leurs actions est, en apparence, islamique, mais de par leurs pensées, leurs promesses et leurs œuvres, ils s’orientent vers une autre direction.

 

La question de Nifâq constitue un problème très délicat pour l’humanité. Vous auriez certainement appris que lorsque les savants au savoir éminent, les philosophes à l’esprit éclairé et les psychologues à la pensée ingénieuse comparent l’homme à un animal, ils suggèrent pour modèle ses hautes qualités.

 

Pour en citer un exemple, ils affirment que l’homme est un animal doué de la parole. Il peut donc converser, tandis que les autres mammifères et animaux ne bénéficient pas de cette faculté du langage ou peuvent seulement émettre un son. Mais, ils ne savent jamais, comme nous, échanger des mots par la voix.

 

On dit aussi que l’être humain a un caractère extraordinaire. Au moment où il perçoit les sons, l’homme manifeste son étonnement. A maintes reprises, on constate encore que, pour résoudre une situation embarrassante, il lui arrive de se situer entre le marteau et l’enclume. Néanmoins, il est communément admis que les mammifères, les animaux ne s’étonnent jamais.

 

Lorsque l’homme se trouve perdu dans les nues de malheur, il souffre d’affreux tourments. Il perd pied et est à flot. Dans ses moments pénibles, on lui témoigne sa sympathie. Pourtant, personne n’a jamais rapporté qu’on agit de la même manière avec le règne animal.

 

L’être humain peut donner libre cours à sa joie et au rire. C’est l’une des caractéristiques propres à sa nature. Nombre de personnes ont noté l’action de rire chez les bestiaux mais, ce témoignage est mal fondé.

 

Bref, ceci ne concerne pas le sujet de notre entretien. En tout cas, je ne voulais que vous faire seulement remarquer que certains caractères dominants, propres à l’homme, sont innés et conçoivent l’essence même de sa nature. Ils n’entretiennent aucun rapport avec les traits distinctifs de l’être animal et si une infime ressemblance y existe, ils ne bénéficient nullement des mêmes conditions, ni en nombre, ni en valeur.

 

Je fais uniquement observer que le Nifâq subsiste chez les bêtes mais, tout juste de nom. L’animal, de par sa nature, est le même intérieurement comme de l’extérieur. Lorsqu’il écume de colère, l’ensemble de son corps s’aperçoit irrité.

 

A titre d’exemple, l’amour du chien pour son maître ne se manifeste pas sans les ébats de tout son corps et de son museau. Il n’est pas dans sa nature d’exécuter des gestes contraires à ce que dicte son instinct.

 

Pourtant, cette tendance est tissée dans la personnalité et la nature humaine. Notre vie de tous les jours nous apprend que, souvent, lorsqu’une personne, éprouvant de la colère ou de la haine pour son prochain, désire , en revanche, lui jouer un sale tour, alimentera donc avec lui des relations pleines d’amitié, de bienveillance, de tendresse et de belles paroles pour que son interlocuteur vive dans l’obscurité de sa malveillance.

 

” Je vous suis entièrement dévoué “, lui témoignera-t-elle, avec un visage souriant et des lèvres à la forme de pétales de roses qui viennent de s’éclore. Elle se comportera d’une façon telle que celui-ci ne sentira point l’odeur de sa haine.

 

Dès lors, nous nous entendrons bien pour dire que l’homme est capable d’entretenir une amitié fallacieuse avec son adversaire et le rendre dupe. Si son ami est en proie à une vive irritation, il peut l’enjôler par des paroles mielleuses. Dans un objet digne d’estime, l’hypocrite y cherchera un vice.

 

Etudions également, à présent, l’autre face de l’hypocrite.

 

L’homme sournois sait dissimuler une chose ou un fait et taire ses intentions. Il ne serait pas inutile de préciser ici qu’un tel acte ne porte pas toujours préjudice à l’homme. Pour autant, ces faculté et caractère mêmes de l’homme lui méritent les éloges. Il peut, de la sorte, se couvrir le visage du masque de l’amour-propre, parce que ce sentiment ne vaut pas, sans cesse, pour les autres, un motif de médisance et ne s’inscrit nullement sur le tableau de l’hypocrisie.

 

Par suite de ce qui précède, je porterais à votre attention quelques exemples remarquables. On entend souvent dire qu’un tel individu est bienveillant, compatissant et généreux alors qu’à y regarder de près, il ne paraît qu’un indigène. Il ne souhaite jamais que sa misère et les jours sombres de sa vie soient connus de ses prochains. Ce qui revient à dire que son amour-propre a gravi le sommet de la modération. De cette manière, il prend soin de ne laisser exhaler aucune puanteur de sa pauvreté et de sa faim. Il est, en réalité, le cœur d’or des nécessiteux. Cependant, il désire qu’aucun étranger ne vienne à découvrir son secret. C’est pourquoi, il reste dorénavant très discret. Par conséquent, les autres ne doivent pas du tout s’efforcer à lui faire rompre son silence et briser les coulisses de son existence. S’il veut garder cachées ses intentions, ceci ne signifie nullement qu’il a agi avec les gens en abusant de leur confiance.

 

Le Saint Qurân illustre ces vertus dans un langage glorieux :

 

Yah’ – sabho homoul jahélo aghnéyaa ménat taaffou f

 

(Sourate Al Bakr, La Vache, verset 273)

 

” …que l’ignorant les croit prospères car ils évitent de mendier. ”

 

Les ambitions sont leurs servantes. Ces gens forment un immense trésor de la force spirituelle. Quand l’homme, cet être faible, les croise, il imagine que ceux-ci sont pourvus d’une grande richesse, quand bien même ces adorateurs de l’amour-propre passent les jours de leur vie dans une situation très rigoureuse, sans toutefois ne rien communiquer à l’oreille de leur voisin.

 

Pour ces personnes honorables, ces hommes pétris d’amour-propre, cette forme de vie secrète ne signifie pas de faire le bon apôtre, mais, ce sentiment de dignité de soi mérite, plutôt, les éloges de notre part.

 

Il arrive, de temps à autre, à l’homme de se laisser aller à la colère et c’est un caractère dominant de sa nature. Lorsqu’il ira, dans cet état emporté, rejoindre le cercle de ses camarades, chacun d’eux posera la même question : ” qu’a-t-il eu aujourd’hui ? Il semble que monsieur est irrité. ”

 

En revanche, s’il a, auparavant, apaisé sa colère avant de revenir, d’un air souriant, vers ses amis, il n’en fera montre d’aucun indice.

 

Le Hadith du Saint Prophète traduit les mêmes propos :

 

” La vie heureuse d’un Croyant et ses grands désirs ne peuvent exister sans s’éclore sur sa figure joviale tandis que le malheur et les souffrances se limitent à sa propre personne. ”

 

Par sa résignation et sa patience démesurée, le Croyant veut frapper la société de son modèle. Malgré ses conditions d’un homme sans argent, sans soutien, ni secours, il doit, par tous les moyens, prendre soin de son amour-propre.

 

De la même manière, lorsqu’il s’emporte comme une soupe au lait, il ne doit pas laisser percer sa fureur afin d’éviter aux autres la souffrance de sa conduite.

 

Cette citation est justifiée :

 

Af sourdhah dhil af sourdhah kounadh anjoumané rà

 

” Un cœur malheureux peut rendre toute l’assemblée malheureuse ou bien un cœur meurtri peut transformer le printemps en automne. ”

 

Parfois, nous façonnons notre attitude contrairement à notre nature. Si nous faisons mine de devenir honnêtes, cette vertu de qualité d’un homme honorable ne s’empêchera pas de se dégager à travers les traits de notre visage. Nous faisons luire notre faciès si agréablement que nous sommes accueillis, dans la société, en hommes d’honneur.

 

Nonobstant, malgré tout ceci, il serait possible que notre cœur se soit vidé de la crainte d’Allah, que la fin du monde et le Jour du Jugement dernier ne nous inquiètent point, que les péchés ne produisent aucun remords en nous et que rien ne nous affecte quant aux fruits que nous feront goûter nos actes le Jour de la Rétribution. Or, en nous couvrant le visage du fard de la pureté, il nous faudra, avant tout, montrer la grande probité. Notre comportement nous conduira maintenant à ne plus plaisanter devant les gens. Les linéaments de notre visage, en forme d’arcs du globe terrestre, devront briller comme la première lueur de l’aube.

 

Le manque de cette faculté ne se remarque pas chez l’homme d’aujourd’hui, c’est-à-dire, l’être humain sait naviguer en toutes circonstances, bonnes ou mauvaises, qui se présentent à lui. Bref, ce point forme l’une des caractéristiques de la nature humaine.

 

L’exemple de l’homme peut se comparer à une phrase. Vous auriez certainement apprécié les vocables, les phrases et les poètes. Nombre de mots et locutions, parmi ceux-ci, fournissent une signification distincte et suffisante, c’est-à-dire, leur explication et interprétation sont claires et nettes. Lorsque l’homme lit ces termes et paroles, il saisit vite ce qu’ils veulent dire. Quantité de mots et sentences dénotent un sens profond.

 

Lorsque vous goûtez les œuvres et poèmes de Sheik SAADI, la construction des vocables et phrases qui les façonnent en dégage une explication lucide. Cependant, il arrive souvent que, pour extraire le sens exact de ses poèmes débordant de l’éloquence, nous perdions les pédales. Certains de ses œuvres se présentent tels qu’ils ne sont pas du ressort du commun des mortels. Nombreux mots et vers font émerger plusieurs significations. Lorsque nous commençons à apprécier leurs qualités, ils n’offrent, à première vue, qu’un seul sens, alors qu’en les parcourant du regard à plusieurs reprises, des flots de significations en découlent devant nous.

 

L’exemple de l’humanitaire qui éclaire les lanternes de la personne humaine coïncide aussi à celui des mots et phrases. Cette disposition réelle de l’homme ordonne les mots et leurs sens de par son idéal. Nous serions donc en état de déclarer, en toute confiance, que le mot NIFAQ admet pour contraires :

 

clairvoyance et honnêteté. L’Islam réclame la clairvoyance, l’intrépidité et l’honnêteté de la part d’un vrai musulman. Aucune puanteur de l’hypocrisie ne doit se dégager des poèmes relatifs aux invocations, aux récits sincères et à l’authenticité de l’Islam.

 

Chaque parole doit rayonner par son style limpide car toute sorte d’hypocrisie contient une espèce de fourberie et d’amalgame. Nous nous servons généralement d’un langage équivoque – nous jouons sur les mots – à la place des propos creux de vérité. Cependant, l’hypocrisie et la tartufferie paraissent, de temps à autre, sculptées dans le choix des mots ou bien, par les comportements et relations , ressemblent , d’ordinaire, au paon qui criaille pendant qu’il fait la roue.

 

L’homme, dans la réalité de sa vie quotidienne, se distingue de son ombre qu’il s’évertue de grossir. Il acquiert l’estime de tous au sein de la société et s’affiche comme un personnage de l’âme noble, mais, il n’est ni l’homme du monde, ni le grand homme, en revanche, c’est un homme de pur fantasme. Un célèbre proverbe circule chez nous : ” êtes-vous le même que ce que vous dites ? ”

 

Examinons maintenant l’action violente du NIFAQ. Nous n’avons nullement l’intention de démontrer l’inexactitude du caractère rigoureux de l’incroyance et de l’hypocrisie pour conclure, par la suite, que la véhémence du NIFAQ est plus forte que celle du KOUFR.

 

Nous ne pouvons jamais faire l’unanimité sur ces deux points car l’incroyance a donné naissance à l’hypocrisie et l’hypocrisie forme une épée à double tranchant de l’incroyance.

 

Notre vénérable tâche, en ce moment, nous conduira à briser l’idole de l’incroyance et à exhiber devant le monde la vraie figure de la mère de l’hypocrisie : ” regardez et sachez que : combien sont les personnes dont elle a ébranlé le minaret de foi et combien sont les individus qu’elle a propulsés dans les ténèbres de l’ignorance ? ”

 

Les avis ne divergent pas au sujet de H° ALI A° qui incarne le parfait modèle et le fidèle compagnon du Saint Prophète de l’Islam. H° ALI A° est le portrait vivant des comportements et de la Sunna du Saint Prophète de l’Islam. Cependant, lorsque nous portons notre regard sur la vie sacrée du Saint Prophète, nous découvrons dans quelle mesure le Messager d’Allah fit progresser de manière rapide son idéal islamique et réduisit ses ennemis un à un au pied du mur de l’Islam.

 

En revanche, quand H° ALI A° dut faire front à ses ennemis farouches, il eut à souffrir le martyr car ce sont les mêmes serpents qu’il avait chauffés en son sein qui lui crachèrent le venin. Le Saint Prophète de l’Islam les combattit comme il écrasa aussi, dès qu’ils poussaient, tous les propagateurs d’idées hypocrites de son époque ou bien ils passaient eux-mêmes dans l’autre monde.

 

Alors que, dès l’aube de son Califat officiel, H° ALI A° se trouva en lutte, d’une manière directe ou indirecte, contre les Mounaféquines. Le Messager d’Allah et Abou Soufiyan dirigeaient les combats face à face.

 

Quel Abou Soufiyan ? Il est le premier infidèle déclaré. Son incroyance brûlait comme le soleil de midi. Il s’opposait ouvertement à la profession de foi formulée par LA ILAHA ILLALLAH. Par ailleurs, il ne cessait de lancer, à cor et à cri, entre ciel et terre, les appels de ” vive Ouloul et Houboul ! ” C’est une vérité toute nue qu’Abou Soufiyan s’est avéré incapable de démolir cette déclaration de foi exprimée par ” La ilaha Illallah,” malgré sa vie passée auprès de Ouloul et Houboul (ces idoles en terre) : quel extraordinaire attrait rempli de la grâce du salut de

 

” La ilaha Illallah ” et quelle sale doctrine d’Abou Soufiyan !

 

Nonobstant, le Gouverneur de Damas représente le cliché (l’épreuve négative) de l’image d’Abou Soufiyan. Il est le produit des vœux d’Abou Soufiyan. Il s’efforce d’acquérir la confiance des gens en s’offrant à leur vue comme le modèle et le disciple du Saint Qurân. Pris d’une sorte de délire causé par l’ivresse de l’orgueil, il se fit valoir, en une certaine occasion, d’être le protecteur de TAWHID ou l’Unicité de Dieu, le sauveur de ” La ilaha Illallah ” ainsi que le défenseur de l’Islam et du Saint Qurân. C’est pourquoi, peut-être, lorsqu’il livra bataille contre H° ALI A°, il prit La Parole du Saint Qurân pour son cri de guerre :

 

Va mane kotéla mazloumane fakadh ja alena lé valiyéhi soultanane fala yous rif fil katlé , innahou kana manessoura

 

(Sourate Bani Israïl , Le Voyage Nocturne, verset 33)

 

” …Quiconque est tué injustement, alors Nous donnons autorité à son représentant ; – que celui-ci ne commette donc pas d’excès dans le meurtre !- certes, il sera secouru. ”

 

A l’intérieur du petit morceau formé par va mane kotéla mazloumane du verset précité sur lequel Le Gouverneur de Damas s’est appuyé, il faudra un regard d’aigle et non un esprit obstiné pour y percer le sens masqué de ” Ouloul et Houboul “. La preuve en demeure très apparente et,ce, au moment où Le Saint Qurân fut porté haut sur le bout piquant et aigu de la lance.

 

Vous n’auriez jamais entendu dire qu’Abou Soufiyane ait accroché le Saint Qurân sur la pointe de la sagaie ? c’est-à-dire que cette forme de vilain jeu et de sale idéal n’avait pas surgi, à l’époque, pour obstruer la voie du Saint Prophète et que personne n’avait fait grimper Le Saint Qurân sur le sommet du dard et crié devant sa Sainte Autorité : venez ! Le Qurân s’installe au milieu, entre vous et nous .

 

Tout ceci figure en noir sur blanc sur les pages de l’histoire. Lorsque notre Maître, Mawla H° ALI Ibné Abitalib A° envoya un message dans sa correspondance à Moaviyah :

 

” Nous sommes aussi des Musulmans et, autant, vous êtes des Musulmans. Pourquoi donc ces deux groupes ont-ils la soif du sang ? Le Livre d’Allah existe parmi nous comme il l’est aussi au centre de vous. Venez ! pourquoi ne cherchons-nous pas notre chemin à la lumière du Saint Qurân et ne soumettons-nous pas à ce que nous affirme Le Saint Qurân ? ”

 

Le Gouverneur de Damas foula pourtant aux pieds ces nobles vœux de H° ALI A°. Il appert donc, de par son attitude, qu’il n’avait aucun rapport avec Le Saint Qurân. Mais, lorsqu’il sentit venir la défaite, il constata vite que la bataille va brusquement prendre une mauvaise tournure. Il changea de couleur comme un serpent qui se mue et fit accrocher le Saint Quran sur les pointes des lances.

 

Jaydan écrit (dans sa note) que le nombre de Qurân qui furent haussés sur les sommets des lances, s’élevait à cinq cents car, à l’ère des Compagnons du Saint Prophète, Le Qurân s’écrivait à la main, cette pratique étant courante dans la tradition de l’époque.

 

Finalement, cette astuce du Dirigeant de Damas tourna en sa faveur. Lorsque les hommes de l’armée de H° ALI A° virent Les Qurâné Majid sur les pics des dards, ils déposèrent leurs armes et déclarèrent ouvertement : nous ne nous battrons pas contre Le Qurân !

 

Il vous revient, donc, d’en tirer la conclusion que, dans des circonstances pareilles, la foi et la finesse d’esprit ne sont-elles pas nécessaires ?

 

Au moment où cette supercherie était en train d’être mise au point par le Maître de Damas, H° ALI A° s’adressa aux hommes de ses forces : ” Ces gens qui ont élevé le Quran sur la pointe de la lance se tiennent debout en face de vous ; combattez-les (tuez-les), car cette démonstration du Qurân va elle-même à l’encontre du Qurân ! ”

 

– ô ALI ! répondirent-ils, voulez-vous que nous allions lutter contre Le Qurân par vos dires ? Réfléchissez-vous ! Nous ne prendrons jamais les armes contre Le Qurân. Jusqu’à maintenant, nous nous sommes battus sur la voie du Qurân, mais, comme Le Qurân lui-même s’installe aujourd’hui en face de nous, il nous devient complètement impossible de déclarer la guerre au Qurân. Cette bataille demeure sans cesse interdite ( Haram ) .

 

– Eh bien, vous ne désirez pas que le combat soit engagé mais, pour la moindre des choses, n’empêchez pas ceux qui sont convaincus à se battre ! déclara H° ALI A°.

 

Malgré cela, ils transgressèrent l’ordre de H° ALI A° et se mirent à chanter l’unique chanson : “le combat s’avère à présent absolument Harâm pour nous, sa continuation devient d’ores et déjà Harâm. Ordonnez à Maliké Achtar d’arrêter les combats et de rentrer sur-le-champ. “