Rappel de l’Imam Ali (as) au sujet de la science

Abû al-Maâlî Abd ar-Rahman, suivant une chaîne de garants remontant à Kamîl. Ibn Ziyâd, a dit:

L’Imam Ali  Ibn Abi Talib (que Dieu l’agrée) prit ma main et m’amena dans un endroit du désert.

Au point du jour, il se mit à pousser de profonds soupirs. Il me dit : – Ô Kamîl Ibn Ziyâd ! Les cœurs sont des récipients. Le meilleur est le plus avisé. Apprends de moi ce que je vais te dire il y a trois sortes d’hommes :

Un enseignant docte, un élève qui s’instruit pour assurer son salut, et la lie de la société qui, comme un troupeau de bétail, suit tout ce qui croasse. Ces derniers penchent du côté de tout vent qui souffle, ne s’éclairent pas de la lumière de la science et ne se réfugient pas dans un coin sûr.

La science est préférable à la richesse. La première te préserve. Quant à la seconde, c’est toi qui la préserves. La science accroît le mérite des œuvres.

Quant à la fortune, elle en diminue la valeur

L’amour de l’homme de science est un prêt d’argent dont il sera demandé des comptes. La science fait acquérir, dans sa vie, l’obéissance à l’homme de science et, après sa mort, lui donnera une bonne réputation. Quant aux effets produits par la richesse, ils disparaissent de la même manière que les trésors s’épuisent de leur vivant. Les savants demeurent comme le temps qui ne finit pas. Les sources de la fortune se tarissent. Par contre, leurs exemples. Restent présents dans les cœurs.

Voilà ! Voilà ! C’est ici ! – Il désigna sa poitrine de sa main. Science ! Si tu pouvais trouver celui qui pourrait la transporter ! Mieux encore, si tu pouvais lui trouver quelqu’un digne de confiance pour l’enseigner. Sans utiliser la religion comme instrument pour ce monde. Il apprendra par cœur les arguments de Dieu qu’il tirera de Son Livre et en fera bénéficier. Ses serviteurs, ou se montrera résigné devant les gens de vérité, sans se cuirasser contre la vivification de cette dernière.

Il anéantira le doute dans son cœur à la première opposition’ d’une suspicion venant d’un côté ou de l’autre. S’il est pris d’avidité pour les douceurs de la vie, il bridera les convoitises ou les sollicitations d’amasser des biens et de les thésauriser. Il n’y a rien de plus ressemblant à certains prédicateurs de la religion que les troupeaux errants. C’est ainsi que la science meurt de la même mort que celui qui la possède. Si fait, par Dieu ! La terre ne se désemplira pas de ceux, dont le nombre, est réduit, qui soutiennent la Cause de Dieu en brandissant Ses arguments afin que Ses arguments et Ses preuves ne soient pas vains.

Ceux qui, auprès de Dieu, ont une énorme, considération, sont ceux avec lesquels Il repousse les opposants à Ses arguments jusqu’à les acculer. Ils portent Ses arguments et les sèment dans les cœurs de leurs semblables. La science les envahit par la réalité de ses faits.

Ainsi, ils adoucissent ce que les fortunés ont trouvé difficile et font oublier ce que les ignorants ont trouvé inintéressant. Ils abordent le monde avec des corps et des âmes suspendus à l’horizon le plus haut. Ce sont ceux-là les Khulafa de Dieu dans Son royaume, les prédicateurs de Sa religion.

Ah ! Quel désir ardent à les voir. Je demande pardon à Dieu pour moi et pour  toi. Si tu le veux, lève-toi à présent ! »

Hadith cité par Ibn Qudama al Maqdisi dans le livre Kitab r-riqqah wa l-buka’ (livre de la sensibilité et des pleurs) traduit en français sous le titre « L’adoucissement des cœurs »