Le Coran Et Son Homogénéité Formelle Et Substantielle

L’homme chercheur en tant que tel, est toujours susceptible de changer d’idées et se réorienter perpétuellement à force de découvrir la contrée inconnue et de saisir les données scientifiques. C’est pour cela qu’en s’appuyant sur son bagage intellectuel, il prend des positions concernant un problème précis, et au cours du temps, suivant ses recherches et l’ampleur de l’approfondissement de sa connaissance, il se métamorphose, ce qui pourrait aboutir à un revirement. Ainsi dévaloriserait-il sa vision du monde pour en substituer un autre mode de pensée tout nouveau. C’est de là que va naître le phénomène de diversité d’opinion, de contradictions d’idées parfois même irréconciliables. De même que la mise à jour d’œuvres et la rectification de vues, étaient méthodiquement toujours parmi les intérêts soutenus de grands savants, de législateurs, et d’auteurs soucieux de la perfection.

Par ailleurs, l’homme est toujours conditionné par les circonstances comme il est par les courants d’événements. Quoiqu’il se caractérise par une volonté ferme, par un esprit bien équilibré et par un tempérament noble, il ne s’échappe jamais, bon gré, mal gré, des aléas de la vie individuelle, de même qu’il subit l’influence dominante de la société dans laquelle il vit. En bref, il se perdrait dans la tourmente, il en perd sa personnalité et son esprit d’initiative. Ainsi d’une manière générale, l’individu ne se comporte pas de la même façon, au moment de sa faiblesse où il manque de force morale, de capacité intellectuelle et de vigueur physique, et au temps où il jouit d’une puissance plus ou moins dominatrice. Les diverses manifestations de ces changements profonds sont nettement visibles chez l’individu, soit sur le plan du comportement, soit sur le plan doctrinal. De plus, les auteurs de mauvais foi, et égarés les plus rusés et les plus futés, sont en proie à se contredire, ne pouvant esquiver ce piège même inconsciemment, surtout s’ils accomplissent des tâches sociales au sein d’une communauté quelconque, pendant de longues années.

Compte tenu des remarques précédentes, nous allons nous référer au saint Coran et au Prophète de l’Islam.

Nous avons déjà signalé que le saint Coran aborde les divers sujets délicats et profonds; ceux-ci mettent en lumière les préceptes, le système social, la loi canonique, les critères moraux et le crédo qui sont comme un “tout”, toujours parfaitement en harmonie les uns avec les autres, sans jamais recéler la moindre contradiction, alors que la révélation des versets coraniques s’étend sur une période de vingt-trois ans. Sous cet angle, on peut scruter chacun de ses éléments constitutifs, c’est-à-dire tout verset coranique séparément ou bien l’ensemble de versets globalement, et comme un “tout”, pour en constater l’harmonie merveilleuse, la structuration miraculeuse résidant dans le Coran, sur le plan de la forme verbale et de l’idée, et sur celui du style. Le Coran, lui-même, pour apporter la preuve de sa véracité divine, évoque cette particularité éloquente et fait allusion à la révélation graduelle de versets coraniques, et cela sans qu’il contienne aucune contradiction.

Ce verset attire l’attention sur le fait que les gens égarés, hypocrites, sont naturellement condamnés à se contredire. Ce qui veut dire explicitement: l’inexistence de la moindre trace discordante et l’absence de contradiction dans le style et le contenu du Coran sont dus à sa véracité. C’est pour cette raison que le saint Coran incite constamment l’homme à contempler ce livre divin, en faisant appel à la conscience et à la nature primordiale de l’homme, pour que celui-ci puisse choisir entre Faux et Vrai et par conséquent dévoiler le visage de la réalité, et cela sans avoir recours à son arrière-pensée.

Quand on feuillette l’histoire de la vie du Prophète de l’Islam, on s’aperçoit, en effet, qu’il menait une existence pleine d’aventures, heureuse et malheureuse. Il vint des jours où il représente une minorité opprimée, déshéritée, et puis le temps où furent énorme sa richesse et considérables ses dispositifs matériels. Il connut les années de sanction sociale, de pression politique, de solitude et de misère; et les moments glorieux et grandioses en tant que le leader d’un Ummat victorieux et puissant. Il vécut les jours où il fut confronté à la crise redoutable issue de guerres imposées et à leurs conséquences, ainsi que les années de paix et de calme.

Etant donné que la conjoncture de la vie conditionnera manifestement la pensée de l’individu et reflétera ses suites sur son comportement et, à priori, sur ses interrelations envers les autres et son environnement, de telle manière que l’individu se voit contraint à prendre des positions variées pour mieux s’adapter à la situation dans laquelle il vit, la prise de position de l’individu, en fonction de diverses circonstances, ne serait guère semblable.

Par ailleurs, c’est à travers ces prises de position que l’individualité de l’homme se concrétise graduellement, lui permettant de choisir parallèlement en tant que un “individu propre”, les moyens à employer et les divers objectifs à atteindre qui ne seront toujours pas non plus identiques.

Si le saint Coran qui fut révélé au cours de vingt-trois ans-dans des conjonctures bien différentes, dans les contextes temporels et spécial fort variés-avait pris sa Source de l’esprit de Mohammad, en tant que tel, et qu’il reflétait sa pensée, le Coran n’aurait pu être exclu, échappé de cette loi inexceptionnelle, par conséquent, il devrait manquer son unité formelle et de contenu 64. Il iperdrait alors, de toute évidence, son homogénéité, même sa cohérence structurale; des discordes idéologiques s’émergeraient et en présenteraient les disparités au tout niveau.

Contrairement aux œuvres humaines qui se bornent à traiter thématiquement les sujets bien précis tels que l’histoire, la philosophie, le droit, la science – au sens large du terme, – le Coran donne une synthèse globale de tout, comprenant les thèmes variés comme les lois canoniques, la jurisprudence, l’histoire, la philosophie, l’éthique les systèmes sociaux et dizaine d’autres sujets. Vu la diversité des sujets abordés, et bien qu’il les désigne par une analyse minutieuse et méthodique, l’ensemble reste à toujours cohérent. On constate ainsi qu’il n’y a aucune hétérogénéité entre la première sourate révélé à Mohammad, c’est-à-dire (Iqra) et la dernière (victoire). L’harmonie, l’éloquence et l’attirance restent visibles en tant qu’une démonstration tranchante pour démontrer sa source divine.

En bref, sans l’ombre d’aucun doute, le Coran constitue un “tout” et bien structuré, cohérent. Aucun de ces éléments ne se pourrait être détaché de l’autre; chaque élément se réfère à un principe dont l’approfondissement projette les rayons lumineux sur l’autre, afin que ceux-ci soient mieux sondables et saisis. Or, il ne nous reste plus d’autre alternative qu’attribuer au Coran une cause miraculeuse, divine. A vrai dire, la cohésion existante entre les fondements idéologiques, philosophiques, rituelles et l’étendue de la portée culturelle du coran est suprahumaine.

Tous les chercheurs objectifs qui ont impartiellement scruté le saint Coran, n’y ont trouvé aucune trace de divergences et de contradictions à travers ses enseignements philosophiques, pédagogiques et éthiques. Or, ces particularités sans exemplaire, exceptionnelles du saint Coran, et sa suprématie probante démontrent que celui-ci est très loin d’être né de pensée humaine, car cet ensemble irrivalisable prend sa source ultime de l’Essence sublime et divine, laquelle n’est jamais sujette à aucune fluctuation et à aucune contradiction.

* LARI, Moussaoui, La Dernière Mission Divine, Édité près: Foundation of Islamic C.P.W. 21, Entezam St, Qum, Iran, Reproduit avec la permission par l’équipe de projet de L’Ahlul Bayt Digital Islamic Library.

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