Le regard du Coran et de la bible sur les règles mensuelles

Avant l’islam, il y avait une mentalité parmi les êtres humains qui encourageait la répulsion à l’égard des menstrues. Selon cette mentalité, les menstrues étaient considérées comme une sorte d’impureté spirituelle et matérielle qui nécessitait la rupture totale de la cohabitation du couple, mais selon l’Islam, une femme qui a ses règles a droit au respect et à vivre sa vie de couple d’une manière normale à l’exception de faire l’amour avec son conjoint.

En effet, les traditions païennes ainsi que les religions qui ont précédé l’islam, avaient une conception particulière quant à la menstruation de femme. Car lorsqu’une femme avait ses menstrues, elle était invectivée, humiliée et mise à l’égard de la société comme un objet sale dont on ne pouvait surtout pas s’en approcher et qu’on devrait éviter à tout prix.

 

On peut trouver les traces de ses croyances injustes et subliminales dans l’Ancien Testament. Il est mentionné au livre de Lévitique : « Quand une femme perd du sang parce qu’elle a ses règles, sa période d’impureté durera sept jours, quiconque la touchera sera impur jusqu’au soir. Tout lit sur lequel elle s’étendra pendant ce temps sera impur, ainsi que tout objet sur lequel elle s’assiéra.Quiconque touchera son lit nettoiera ses vêtements, se lavera à l’eau et sera impur jusqu’au soir. Celui qui touchera un meuble quelconque sur lequel elle se sera assise nettoiera ses vêtements, se lavera à l’eau et sera impur jusqu’au soir. S’il y a un objet sur le lit ou sur le meuble qu’elle occupe, celui qui y touche sera impur jusqu’au soir. » [1]

 

Ces versets sont très clairs et indiquent que la femme n’est pas odeur de sainteté tant que dureront ses règles, tout comme les gens qui ne respecteraient pas le cordon sanitaire que les Écritures recommandent seront aussi impurs comme elle.

Ces versets indiquent également que la «souillure» s’étend bien sûr à toute chose qui sera en contact avec elle. Donc, la femme qui a ses règles sera invectivée et mise à l’écart de la société pendant sept jours. Quiconque la touchera sera impur jusqu’au soir.»

 

En s’appuyant sur le verset de la sourate Baqara, qui stipule : «Ils t’interrogent au sujet des rapports sexuels avec les épouses durant la menstruation. Réponds-leur que les menstrues sont une affection [qui cause parfois des douleurs, ou avoir des rapports sexuels en cette période est nocif], aussi devez-vous éviter d’avoir aucun rapport sexuel avec elles durant cette période et jusqu’à ce qu’elles soient purifiées. Lorsqu’elles sont purifiées, ayez des rapports avec elles suivant ce qu’Allah vous a prescrit», [2]

 

L’Islam n’a pas invectivé la femme, n‘ordonne pas aux hommes d’établir un cordon sanitaire afin de couper toute interaction avec elle, ni ne la considère pas comme impure et ne considère non plus que son état d’impureté s’étend à toute chose qu’elle aura touchée. C’est pour cette raison que les érudits musulmans disent qu’il est permis à la femme qui a ses règles de s’occuper de sa maison et de préparer la nourriture pour les membres de sa famille. Donc à l’exception de faire l’amour, il n’y a aucune autre interdiction qui lui est faite. [3]

Enfin, il est rapporté dans un hadith que Muawiya ibn Ammar demanda à l’Imam Sadiq (AS): une femme qui a ses règles peut-elle m’apporter de l’eau à boire? L’Imam (as) lui répondit : « L’une des épouses du Messager d’Allah (pslf), même si elle avait ses règles, versait de l’eau sur sa tête pour qu’il se lave. Et parfois elle lui apportait une natte de prière afin qu’il se prosterne dessus.» [4]

Eu égard à ces récits, il n’y a aucune interdiction à l’égard des activités domestiques à l’égard d’une femme qui a ses règles, mais la seule interdiction concerne les relations sexuelles.

Auteur :Sabit Ngoye

Notes :

1] Lévitique, 15 :19-24:

2] Coran (2 :222) : وَ يَسْئَلُونَكَ عَنِ اَلْمَحِيضِ قُلْ هُوَ أَذىً فَاعْتَزِلُوا اَلنِّسٰاءَ فِي اَلْمَحِيضِ وَ لاٰ تَقْرَبُوهُنَّ حَتّٰى يَطْهُرْنَ فَإِذٰا تَطَهَّرْنَ فَأْتُوهُنَّ مِنْ حَيْثُ أَمَرَكُمُ اَللّٰهُ

3] Le receuil des ouevres de chahid Motahari, Vol.19, p.418 – 419.

4] Koleyni, Al-Kafi, Vol.3, p.11O : ٍ عَنْ مُعَاوِيَةَ بْنِ عَمَّارٍ عَنْ أَبِي عَبْدِ اللَّهِ ع قَالَ: سَأَلْتُهُ عَنِ الْحَائِضِ تُنَاوِلُ الرَّجُلَ الْمَاءَ فَقَالَ قَدْ كَانَ بَعْضُ نِسَاءِ النَّبِيِّ ص تَسْكُبُ عَلَيْهِ الْمَاءَ وَ هِيَ حَائِضٌ وَ تُنَاوِلُهُ الْخُمْرَة