Toucher ses parties intimes n’annule pas les ablutions

Le fait de toucher ses parties intimes entraine-t-il la rupture des ablutions ?résumé de la réponse:

Les écoles juridiques divergent à ce sujet. Les chiites et les hanafites disent que le fait de toucher ses parties intimes n’entraîne pas la rupture des ablutions. Quant aux oulémas chafiites et hanbalites disent que cela entraîne la rupture des ablutions alors que les oulémas malikites soutiennent en quelque sorte les deux avis.

 

Réponse détaillée

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète Muhammad, ainsi que sur sa famille:

La réponse à cette question dépend du résultat de la divergence des ulémas sur la question de savoir si le fait de toucher son sexe entraîne ou pas la rupture des ablutions. En effet, pour répondre à cette question, nous sommes obligés d’aborder la jurisprudence comparée entre les quatre écoles juridiques sunnites et le chiisme.

Pour répondre à cette question, toutes les cinq écoles se sont basées sur les hadiths rapportés du Noble Prophète (as) et elles ont essayé d’apporter des explications logiques par rapport à cela. Les avis de différentes écoles juridiques à ce sujet peuvent être résumés en trois catégories :

 

1. L’avis du hanbalisme et du shafiisme

La majorité des oulémas hanbalites et shafiites est d’avis que toucher son sexe volontairement ou involontairement, directement ou indirectement (sous un vêtement) annule les ablutions, car ils disent que le Prophète (pslf) a dit : « Que celui qui touche son sexe refasse ses ablutions. » [1]

Donc d’après l’avis des oulémas de ces deux écoles juridiques, quiconque touche même par inadvertance son sexe, par exemple il est en train de prier et que par inadvertance sa main passe sur son sexe doit refaire les ablutions.

 

2. L’avis du malikisme

La majorité des oulémas malikites a choisi un avis intermédiaire entre celui des hanbalites, des chiites et des hanafites. En effet, les oulémas malikites disent que quiconque touche son sexe avec la paume de sa main doit refaire ses ablutions par contre si’il le touche par l’extérieure de sa main, cela n’entraine pas la rupture des ablutions. [2]

 

3. L’avis du chiisme et du hanafisme

Contrairement aux avis soutenus par la majorité des oulémas hanbalites, shafiites et malikites, les oulémas chiites et hanafites sont unanimes sur le fait que le fait de toucher son sexe n’a aucune incidence sur les ablutions. Donc le fait de toucher son sexe n’entraine pas la rupture des ablutions. Les oulémas de ces deux écoles tirent leur argument de deux sources :

a) un hadith rapporté du Noble Prophète (pslf) où il fut interrogé par Talq Ibn Ali à propos du cas de quelqu’un qui touche son sexe pendant la prière pour savoir s’il doit reprendre ses ablutions ou pas ? –Le Prophète (pslf) lui dit : « Non, ce n’est qu’un de tes organes. » [3] comme ce hadith est considéré comme sahih par plusieurs oulémas des hadiths notamment Albani, il semblerait donc que le hadith sur lequel les oulémas hanbalites et shafiites se sont basés pour donner leur avis soit faible.

b) De la logique; selon les enseignements islamiques, lorsqu’un musulman ou une musulmane prend ses ablutions, son corps tout entier devient pur. Alors de même que sa tête, ses pieds, etc. sont devenus purs par l’entremise des ablutions, son sexe l’est devenu aussi. En effet, toucher son sexe est comme toucher l’un de ses autres organes. Dès lors, un tel acte n’entraîne pas la rupture des ablutions, donc le fait de toucher son sexe n’entraine pas la rupture des ablutions.

 

Notes :

1] Sunan Al-Nisa’i, Vol.1, p.216 : أَنَّ النَّبِيَّ صَلَّى اللهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ قَالَ: مَنْ مَسَّ ذَكَرَهُ فَلَا يُصَلِّي حَتَّى يَتَوَضَّأَ و قال ایضا النَّبِيِّ ﷺ قَالَ: أَيُّمَا رَجُلٍ مَسَّ فَرْجَهُ فَلْيَتَوَضَّأْ، وَأَيُّمَا امْرَأَةٍ مَسَّتْ فَرْجَهَا فَلْتَتَوَضَّأْ

2] Jawad Moughniya, Fiqih Ala Mazhab Al-Khamsah, Vol.1, p.32 : أمّا المالكية فقد روي عنهم الفرق بين المس بباطن الكف فينتقض ، وبين المس بظاهره فلا ينتقض ،

3] Sunan Al-Nisa’i, Vol.1, p.216 : عَنْ قَيْسِ بْنِ طَلْقِ بْنِ عَلِيٍّ، عَنْ أَبِيهِ قَالَ: خَرَجْنَا وَفْدًا حَتَّى قَدِمْنَا عَلَى رَسُولِ اللَّهِ صَلَّى اللهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ فَبَايَعْنَاهُ وَصَلَّيْنَا مَعَهُ، فَلَمَّا قَضَى الصَّلَاةَ جَاءَ رَجُلٌ كَأَنَّهُ بَدَوِيٌّ فَقَالَ: يَا رَسُولَ اللَّهِ، مَا تَرَى فِي رَجُلٍ مَسَّ ذَكَرَهُ فِي الصَّلَاةِ؟ قَالَ: «وَهَلْ هُوَ إِلَّا مُضْغَةٌ مِنْكَ أَوْ بِضْعَةٌ مِنْكَ»