La femme et l’ Héritage en islam

Pourquoi l’héritage de la femme est deux fois moins que celui de l’homme ? Est-ce que cela n’est pas une sorte de discrimination envers la femme?

Réponse :

Avant de répondre à cette question, il est nécessaire de rappeler la règle d’héritage selon laquelle la quote-part de l’homme est deux fois plus élevée que celle de la femme n’est pas une règle générale . Souvent, la part successorale révolue à la femme est moitié moins que celle de l’homme. Cependant, cela n’est pas, toujours, le cas.

À titre d’exemple, dans le cas où une femme décède et laisse derrière elle un mari et une fille. Le mari aura droit à une part inférieure à celle de la fille puisque cette dernière, en plus de la moitié de l’héritage qui lui revient obligatoirement, se verra attribuer le reste, après déduction faite de la part revenant au mari qui a droit au quart. Il en résulte que dans ce cas de figure, la fille héritera des trois quarts de l’héritage et le mari seulement d’un quart alors qu’il est de sexe masculin.

Il est également possible qu’une épouse hérite du huitième de l’héritage et que sa part soit malgré cela supérieure à chacune de celle des enfants, filles et garçons. En effet, si un mari décède et laisse derrière lui une femme et dix enfants, la part de la femme sera supérieure à celle de chaque garçon.

Selon un hadith rapporté de l’Imam Sadiq (as) : « on demanda au vénéré Imam Sadiq (as), que comment se fait-il que la femme qui est, physiquement, plus faible et fragile et qui a donc besoin d’avantage de protection doit recevoir une part d’héritage, tandis que l’homme qui est du point de vue physique et corporel, plus fort et solide, doit recevoir deux parts d’héritage? Le vénéré Imam répondit : «La raison en est que l’homme doit pourvoir aux besoins de sa famille et participer, également, à l’entre-aide judiciaire, lorsque l’un de ses proches commet un délit, et ce en procédant au paiement de quotité du prix du sang de la victime. Alors que la femme n’a pas de telles obligations et devoirs. »

Selon un autre hadith rapporté de l’Imam Sadiq (as), l’octroi de la dote de la part de l’homme à la femme est destiné à pallier à la carence de la part successorale de la femme .

Compte tenu de ce qui vient d’être évoqué dans ces hadiths, on peut classifier en trois catégories, les raisons du fait que la part d’héritage de la femme est la moitié de celle de l’homme:

A- La dot :

en Islam, lors de la signature du contrat de mariage, l’homme a pour obligation de donner la dote à sa femme; sinon l’épouse n’aura aucune obligation de se soumettre à son mari.

B- Les coûts et dépenses du ménage :

Selon les dispositions du droit familial de l’Islam, l’homme a pour obligation d’assurer les dépenses du ménage et de pourvoir aux besoins de son épouse et de ses enfants, comme la nourriture, le logement, l’habillement, etc. La femme, même si elle dispose d’une grosse fortune, n’a aucune responsabilité financière pour subvenir à ses propres besoins et à ceux de ses enfants. La femme, n’a, non seulement, aucune responsabilité financière à porter sur ses épaules, au contraire, elle peut réclamer d’être rémunérée pour ce qu’elle fait à la maison, comme l’allaitement de l’enfant, la cuisine, etc.

C- Devoirs spécifiques de l’homme

De lourdes responsabilités reposent sur les épaules de l’homme, desquelles la femme est, entièrement, exempte, des responsabilités comme celle de payer la quotité du prix du sang de la victime, au cas où l’un de ses proches a commis un meurtre ou un délit.

En conclusion, on constate que l’islam n’a jamais légiféré en défaveur de la femme en matière de succession ou en d’autres matières comme certains l’insinuent, mais il a pris en compte le salut et le bonheur des époux et des enfants qu’ils devront élever dans leur giron.

En fait, l’Islam a apporté une énorme évolution au profit de la femme en matière de part successorale. Dans le temps de l’ignorance (avant l’islam), l’épouse et les filles du défunt étaient, totalement, privés la part d’héritage. Autrement dit, la part d’héritage revenait, à 100%, aux héritiers du de cujus. Mais, l’islam a invalidé la loi du temps de l’ignorance, et a placé la femme parmi les héritiers. Dès le début, l’islam a accordé à la femme l’indépendance financière et l’action de s’approprier les biens, un fait qui s’est introduit progressivement au cours de ces deux derniers siècles dans les lois et les sociétés européennes.

Ceci étant, ce n’est qu’en apparence que la part d’héritage de l’homme est deux fois plus élevée que celle de la femme. Mais si on y fait un plus d’attention, on se rend compte qu’à un certain égard, c’est en fait la part successorale de la femme qui est deux fois plus élevée que celle de l’homme, et c’est à cause de la protection que l’islam assure à la femme.