Le vrai Islam est la solution à tous les problèmes

Les droits que nous trouvons dans les traités du Prophète (PSL) n’apparaissent en ‎Occident qu’avec la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et des divers ‎Chartes de Droits développés dans le 20ième siècle dans des sociétés ‎démocratiques. Le Prophète (PSL) nous a donné les mêmes droits au 7ième siècle ‎mais non sous le joug de la Laïcité sinon sous la force libératrice de la Religion car, ‎en effet, ce sont des droits que nous recevons, non de l’Homme, mais de Dieu Lui-‎même.‎


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Le docteur John Andrew Morrow est un canado-américain qui s’est converti à ‎l’islam à l’âge de 16 ans. Il trouve l’islam une véritable épopée, composée ‎d’éléments tragiques et cosmiques.‎
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John Andrew Morrow qui se choisit le nom d’Ilyas Islam a étudié l’islam de ‎diverses manières : il a appris l’Islam de manière indépendante et de la façon ‎musulmane traditionnelle, c’est-à-dire, aux pieds de savants et de sages sunnites, ‎chiites et soufis. Il a aussi appris l’islam à l’occidentale au sein du monde ‎académique.‎
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Il explique lui-même : « Quand j’étais adolescent, mon intention était d’aller ‎étudier dans le monde musulman. Néanmoins, les ulémas m’ont expliqué que ‎nous avions une pénurie de savants entrainés de façon occidentale. Donc, ils ‎m’ont convaincu de compléter mes études occidentales et traditionnelles de façon ‎simultanée. Le Séminaire Islamique n’est pas une place ; il se trouve partout où la ‎sagesse et les sages sont présents. Au fait, ils ont insisté que les bibliothèques ‎universitaires en Occident avaient des collections plus vastes de livres islamiques ‎que les universités dans le monde musulman. »‎
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Il ajoute : « J’ai donc entamé mes études occidentales et orientales ‎concurremment. Du côté occidental, j’ai terminé une licence, une maîtrise, et un ‎doctorat à l’Université de Toronto. Pendant mes dix ans d’études occidentales, je ‎me suis consacré aux études hispaniques, autochtones et islamiques. Dans ce ‎dernier champ, j’ai effectué des recherches au sujet des Morisques, de la ‎littérature aljamiado, et de l’histoire du chiisme en Afrique du Nord et en Espagne. ‎Si Dieu le veut, le fruit de mes enquêtes, un livre intitulé Shiisme in the Maghreb ‎and al-Andalusia sera publié en 2017.‎
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Du côté oriental traditionnel, j’ai terminé le curriculum complet des séminaires ‎islamiques. Non seulement suis-je un docteur en philosophie et un professeur ‎titulaire de langues et de littératures, je suis aussi reconnu comme étant un ‘alim ‎al-din, un hakim, et un shaykh. Cet équilibre me permet de coexister et d’opérer ‎dans deux mondes différents. Le fait que les sciences religieuses m’ont été ‎transmises de la part de savants sunnites, chiites, soufis, et d’académiques ‎occidentaux me donne une liberté d’esprit exceptionnelle et une vision vaste et ‎panoramique de l’Islam. »‎
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Cet érudit musulman a surtout travaillé sur les pactes signés par le Prophète de ‎l’islam (PSL) avec les autres communautés, travail pour lequel il a récemment ‎obtenu le prix du meilleur service dans le domaine de la coopération ‎interreligieuse. Ce que vous lisez ci-après ce sont des questions que nous lui avons ‎posées sur ces pactes.‎
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Qu’est-ce qui vous a conduit à étudier les pactes signés par le Prophète (PSL) ‎avec les autres communautés ?‎
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Nous pouvons bel et bien planifier mais Dieu est le meilleur de ceux qui planifient. ‎Je n’ai jamais eu l’intention d’écrire un livre à ce sujet. Mais, évidemment, Dieu ‎avait d’autres plans. L’origine du livre en question, The Covenants of the Prophet ‎Muhammad with the Christians of the World, c’est-à-dire, Les pactes du Prophète ‎Muhammad avec les chrétiens du monde, remonte au premier cours que j’ai pris à ‎l’université.‎
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C’était un cours au sujet de la philosophie de la religion. J’ai proposé d’écrire un ‎essai au sujet du jihad dans l’Islam. Le professeur a accepté. J’ai étudié le sujet à ‎fond et j’ai soumis une étude d’une trentaine de pages. Quand le professeur a ‎retourné mon essai, j’ai été effondré : il m’avait échoué ! Étant humble et ‎respectueux envers mes aînés, j’ai accepté la note qu’il m’avait donnée. C’est dans ‎cet essai que j’avais cité le Pacte du Prophète Muhammad avec les moines du ‎Mont Sinaï. Au fait, c’était un des premiers documents islamiques auxquels j’avais ‎été exposé quand j’étais adolescent. Donc, ce traité du Prophète (PSL) a toujours ‎formé la base de ma conception de l’Islam.‎
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Les années ont passé. J’ai terminé mes études. J’ai travaillé pour une douzaine ‎d’années comme professeur d’université. J’ai publié toute sorte d’articles et de ‎livres. Un jour, lorsque je fouillais à travers une boîte d’essais que j’avais ‎composée étant étudiant j’ai tombé sur mon texte sur « Le Jihad dans l’Islam. » Je ‎l’ai relue et j’ai constaté que l’étude n’était pas si mauvaise après tout.‎
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Je l’ai soumise pour évaluation dans une publication académique et, comble de ‎surprise, l’essai a été approuvé ! C’est à ce moment que j’ai reconnu que mon ‎ancien professeur de religion était incontestablement un islamophobe d’une ‎subjectivité honteuse. Confiant que mon essai sur la lutte sacrée dans l’islam avait ‎de la valeur, j’ai décidé de l’augmenter. Si j’avais cité une traduction anglaise du ‎Pacte du Prophète Muhammad avec les moines du Mont Sinaï dans mon essai, ‎maintenant j’insistais d’obtenir la version arabe. A ce moment, je n’avais aucune ‎idée dans quelle sorte d’aventures j’allais m’embarquer.‎
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J’ai bientôt trouvé un document qui prétendait être le pacte que le Prophète (PSL) ‎avait fait avec les moines du monastère de Sainte Catherine au Mont Sinaï. Mais, ‎après l’avoir bien examiné, il était évident qu’il s’agissait d’un pacte complètement ‎différent. Au fait, c’était le ‘ahd wa al-shurut allati sharataha Muhammad Rasul ‎Allah li ahl al-millah al-nasraniyyah, connu en Latin comme le Testamentum et ‎Pactiones. Ce traité, qui a été publié à Paris en 1630 par Gabrielle Sionite, un ‎prêtre maronite, avait été découvert au Levant par le Père Pacifique de Provins ‎vers 1628 ou 1629. Ce document, qui était fameux parmi musulmans et chrétiens ‎pendant des siècles, avait été essentiellement oublié depuis la chute de l’Empire ‎Ottoman.‎
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Si la majorité des savants musulmans et non-musulmans du 17ième au 20ième ‎siècle acceptaient ce Pacte du Prophète (PSL) comme étant authentique, ‎quelques-uns croyaient qu’il s’agissait d’une fraude commise par le Père Pacifique ‎‎; c’est-à-dire, ils accusaient le saint père de l’avoir écrit lui-même. Pour en avoir le ‎cœur net, je me suis déterminé de retrouver l’original que le Père Pacifique avait ‎ramené du Levant. Je savais que le Pacte du Prophète (PSL) avait passé de la main ‎du Père Pacifique à celle de François Hotman et à celle de Gabriel Sionite. Qu’est-il ‎arrivé au manuscrit après sa publication ? J’ai assumé qu’il s’est retrouvé dans la ‎Bibliothèque du Roi Louis XIII. C’est alors que la crainte m’a pris. Est-ce que le ‎document a été détruit lors de la Révolution Française ? Grâce à Dieu, ce n’était ‎pas le cas car grande part de la collection de la Bibliothèque du Roi a été ‎incorporée dans la Bibliothèque Nationale de France.‎
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Lors de mes recherches, je me suis trouvé face à face avec une pile de divers ‎documents chrétiens du 16ième siècle. J’ai lu l’index et, apparemment, il n’y avait ‎rien de relevant dans ce tas de textes qui étaient reliés ensemble. Grâce à Dieu, je ‎me suis mis à feuilleter le contenu. Là, à la fin du manuscrit, ce trouvait ce que je ‎cherchais : une copie du Pacte du Prophète (PSL) que le Père Pacifique de Provins ‎semble avoir ramené du Levant. En tout cas, la copie du document en question ‎avait été faite en 1538. Cela démontrait nettement que le Testamentum et ‎Pactiones n’était pas une supercherie ou une forgerie de Pacifique de Provins. Son ‎honnêteté était intègre. La copie qu’il avait ramenée était déjà ancienne à ‎l’époque.‎
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J’ai continué mes recherches et j’ai trouvé un autre document semblable qui avait ‎été découvert en Perse par le professeur Léon Arpee, un chercheur américain né ‎en Turquie au sein d’une famille arménienne, dans les archives de la Cathédrale de ‎la Nouvelle Jolfa et qu’il a traduit et publié en 1946. Il s’agissait d’une copie d’un ‎pacte du Prophète (PSL) qui était certifié par le Chah Abbas et authentifié par les ‎ulémas chiites safavides du 17ième siècle. Apparemment, le pacte en question ‎avait fait surface durant l’époque du sixième Imam. Quand il a été présenté à ‎l’Imam Jafar as-Sadiq, on rapporte qu’il est allé dans les archives de sa famille et ‎qu’il est retourné avec une copie du même document qui avait été transmis par les ‎Imams antérieurs. La redécouverte de ce document par Arpee était un grand ‎évènement historique. Hélas, ce Pacte du Prophète Muhammad avec les chrétiens ‎de la Perse fut complètement ignoré.‎
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Déterminé de trouver une copie arabe du Pacte du Prophète Muhammad avec les ‎moines du Mont Sinaï, j’ai redoublé mes efforts. Lors de mes recherches, j’ai ‎trouvé une entente du Prophète (PSL) qui avait été publiée par le professeur ‎George David Malech, un savant d’Urmia, en Perse, en 1910. Écrit dans un Persan ‎archaïque, il s’agissait du Pacte du Prophète Muhammad (PSL) avec les chrétiens ‎Assyriens. Même s’il s’agissait d’un trésor littéraire, culturel et religieux, ce pacte ‎aussi était essentiellement oublié.‎
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Motivé par toutes ces redécouvertes, j’ai persisté dans mes enquêtes. C’est alors ‎que j’ai déniché le Pacte du Prophète Muhammad avec les chrétiens de Najran. Je ‎connaissais fort bien les versions différentes de cette entente qui se trouve dans ‎les sources historiques sunnites et chiites, mais j’ignorais que l’original de ce pacte ‎avait été trouvé dans le Bayt al-Hikmah en 878/879 par le Moine Habib et qu’il ‎avait été incorporé dans la Chronique de Séert au 9ième siècle. Grâce au travail de ‎Addai Scher, un ecclésiastique et orientaliste, cette œuvre historique a été publiée ‎en 1919. A l’exception d’un minuscule nombre de savants musulmans, ce pacte du ‎Prophète (PSL) n’est connu que par des orientalistes occidentaux qui, pour la ‎plupart, se consacre à le répudier. Néanmoins, la question n’est pas close. Au fait, ‎selon certains savants, cette entente est bel et bien authentique.‎
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Au cours de mes lectures, j’ai finalement trouvé une photo du Pacte du Prophète ‎Muhammad avec les moines du Mont Sinaï dans un livre. J’ai écrit à l’éditeur du ‎livre pour voir si je pouvais obtenir une copie de l’image. On m’a suggéré de ‎demander permission au père Justin. À ce moment, j’assumais qu’il s’agissait d’un ‎prêtre catholique irlandais de Boston, par exemple, qui avait pris une photo du ‎Pacte du Prophète (PSL) durant un voyage en Égypte.‎
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Je lui ai envoyé un courriel demandant : « Père Justin, pourriez-vous m’envoyer ‎une photo de haute résolution du Pacte du Prophète ? » Il m’a répondu presque ‎immédiatement, disant : « Bien sûr. Laissez-moi descendre en bas. » « Descendre ‎en bas ? » Je me suis demandé. C’est à ce moment que j’ai réalisé que j’étais en ‎train de communiquer avec le père Justin du Sinaï, l’homme même qui était en ‎charge des archives du Monastère de Sainte Catherine. Quelques minutes plus ‎tard, j’ai reçu une photo du Pacte du Prophète (PSL) de la meilleure qualité ‎imaginable. Je lui ai demandé : « Père Justin. Est-ce que vous savez s’il existe ‎d’autres copies de pactes du Prophète ? » Il m’a dit : « Oui, ils ont une copie au ‎Monastère Simonopetra sur le Mont Athos. Mais, bonne chance. C’est presque ‎impossible d’y accéder. Ils ne répondent même pas à nous, et nous sommes des ‎grecques orthodoxes ! »‎
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Les mois ont passé. J’ai terminé mes recherches. J’avais finalement des copies ‎arabes du Pacte du Prophète Muhammad (PSL) avec les moines du Mont Sinaï. J’ai ‎publié les résultats de mes recherches : The Covenants of the Prophet Muhammad ‎with the Christians of the World. C’était un succès immédiat et foudroyant. Des ‎centaines d’articles ont été publiés au sujet du livre. On m’invite à parler partout à ‎travers le monde. Durant un discours à l’université Georgetown à Washington DC, ‎je me suis moqué du fait que les moines du Mont Athos n’ont jamais répondu à ‎mes questions et ne m’ont jamais donné accès à leurs archives. « Comparé au ‎Monastère Simonopetra, » j’ai dit de façon comique, l’université de Georgetown ‎est un collège communautaire d’admission ouverte. » Le moment même que je ‎suis retourné à la maison dans l’état de l’Indiana, j’ai ouvert mon courriel et j’ai ‎trouvé un message d’un moine appelé Kosmas : « Il paraît que vous cherchez ‎quelque chose ? » il a débuté, « Nous avons non seulement une copie du Pacte du ‎Prophète ; nous en avons deux. » Et voilà, attaché au courriel se trouvaient de ‎nombreuses photos des documents en question.‎
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La quête a continué et la quête continue de ce jour. J’ai déterré des pactes que le ‎Prophète Muhammad (PSL) a conclus avec d’autres communautés juives, ‎chrétiennes, et zoroastriennes. Un jour, j’ai reçu un courriel d’un moine syrien. Il ‎m’a révélé que sa communauté avait, non seulement une copie d’un pacte de ‎protection du Prophète (PSL), sinon une version originelle du 7ième siècle. ‎Ironiquement, ce monastère, qui fut jadis protégé par le Messager de Dieu, était ‎encerclé de terroristes takfiristes qui étaient déterminés de le détruire.‎
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Tous ces pactes, du Prophète (PSL), des Imams (as), des Califes et des Sultans, font ‎le sujet d’une autre œuvre, Islam and the People of the Book : Critical Studies on ‎the Covenants of the Prophet, c’est-à-dire L’Islam et les Gens du Livre : Études ‎critiques sur les Pactes du Prophète. Ce livre se compose de deux volumes. C’est ‎un livre édité. J’ai écrit la moitié des chapitres. L’autre moitié est écrite par une ‎équipe de savants musulmans de plusieurs pays différents. Si Dieu le veut, de ‎nombreuses autres œuvres vont apparaître dans l’avenir. Il s’agit d’un nouveau ‎domaine d’études. Nous prions que les savants musulmans seront au niveau et ‎assumeront leur responsabilité. Les Pactes du Prophète (PSL) nous appartiennent : ‎il faut en être digne.‎
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Quels sont les points essentiels et dignes d’intérêt dans ces traités ?‎
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J’ai toujours été épaté de la justice et la miséricorde du Messager de Dieu (PSL) et ‎de son traitement des non-musulmans. Historiquement, l’intolérance était la règle. ‎Les chefs d’état imposaient leur volonté et leurs croyances sur les populations ‎qu’ils gouvernaient. Si l’Empereur était Chrétien, tous ses sujets devaient être ‎chrétiens et gare à ceux qui n’appartenaient pas à la même dénomination ‎chrétienne et gare à ceux qui adhéraient à d’autres religions, comme les juifs, par ‎exemple. Très souvent, en matière de guerre, les vaincus étaient réduits à ‎l’esclavage ou simplement exterminés.‎
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Ce n’était nullement le cas avec le Prophète Muhammad (PSL). Il n’a jamais ‎imposé sa religion sur qui que ce soit. Il n’a jamais converti une seule âme à l’islam ‎par la force. Au contraire, Muhammad (PSL) était un messager, un guide et un ‎avertisseur. Il invitait les gens à l’islam par la parole et par l’exemple. Les principes ‎qu’il enseignait et la société juste qu’il proposait suffisaient pour attirer les gens ‎envers l’islam comme religion, système socio-politique, mode de vie et ‎cosmovision spirituelle.‎
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Les traités du Prophète (PSL) établissent, pour la première fois, la liberté de ‎croyance et la liberté de culte. Ils protègent les sites religieux ce qui est en accord ‎absolu avec le Coran qui parle des ermitages, des églises, et des synagogues où le ‎nom de Dieu est beaucoup invoqué. Dans le cas où les établissements ‎ecclésiastiques des chrétiens ont besoin d’être réparés, les musulmans sont ‎supposés de les aider. Les accords du Prophète (PSL) interdisent de convertir les ‎gens par la force.‎
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Dans le cas de mariage mixte, où le mari est musulman et la femme est chrétienne, ‎l’époux doit respecter la religion de son épouse et lui permettre de pratiquer sa ‎foi. Selon les ententes du Prophète (PSL), les musulmans ne doivent pas ‎simplement tolérer les chrétiens, ils doivent les aimer, les respecter et les protéger. ‎La liste des droits est impressionnante mais elle est aussi accompagnée ‎d’obligations importantes de la part des Gens du Livre. Par exemple, ils doivent ‎toujours rester fidèles aux musulmans et ne peuvent jamais aider leurs ennemis. Il ‎n’est point question de protéger les croisés, les colonialistes et les impérialistes. ‎Comme musulmans, nous devons protéger les Gens du Livre qui sont nos voisins, ‎qui sont nos alliés, ou qui vivent sous notre règne.‎
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Les droits que nous trouvons dans les traités du Prophète (PSL) n’apparaissent en ‎Occident qu’avec la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et des divers ‎Chartes de Droits développés dans le 20ième siècle dans des sociétés ‎démocratiques. Le Prophète (PSL) nous a donné les mêmes droits au 7ième siècle ‎mais non sous le joug de la Laïcité sinon sous la force libératrice de la Religion car, ‎en effet, ce sont des droits que nous recevons, non de l’Homme, mais de Dieu Lui-‎même. Donc, en tant que musulmans, nous n’avons point besoin d’imiter ‎l’Occident pour avoir nos droits, des droits qui viennent aux dépens de la Foi et ‎des valeurs morales et étiques traditionnelles. Au contraire, nous n’avons ‎qu’appliquer nos propres sources, d’origine divine, pour pouvoir nous épanouir ‎pleinement. L’islam, le vrai Islam, l’Islam traditionnel et universel n’est point le ‎problème : c’est la solution à tous les problèmes que nous confrontons comme ‎croyants et comme êtres humains.‎
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Quels sont les objectifs suivis par le Prophète (PSL) dans ces traités ?‎
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Le Prophète était un homme brillant et visionnaire. Il était plus de mille ans et demi ‎avant son temps. Le premier traité majeur du Messager de Dieu était le Pacte de ‎Médine qu’il a composé au moment d’établir son Oumma, sa Patrie ou, meilleur ‎dit, sa Matrie. Vous noterez bien que je n’utilise point le mot « état » ou « Nation » ‎et je n’ajoute pas le terme « islamique » ou « musulman » car le Messager de Dieu ‎n’a jamais utilisé tel terminologie.‎
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Le Prophète (PSL) a non seulement rédigé la première constitution politique dans ‎l’histoire de l’humanité, mais le gouvernement qu’il a créé était inclusif et ‎pluraliste. À cette époque, la moitié de la population de la ville de dix à trente mille ‎était juive tandis que l’autre moitié était païenne. Il y avait aussi des chrétiens à ‎Médine. Les musulmans, par contre, pouvaient se compter par centaines. Même si ‎les musulmans étaient minoritaires, la population de Médine, qui était lasse des ‎guerres fratricides entre juifs et arabes païens, avait accepté le Prophète (PSL) ‎comme leur dirigeant politique. Au fait, ils l’ont invité.‎
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Le Pacte de Médine, qui s’appliquait à tous les habitants, était fondé sur l’égalité. ‎Juifs, musulmans, chrétiens ou même païens, tous ceux qui acceptaient et ‎suivaient le Prophète (PSL), étaient tous citoyens égaux. Pour l’époque en ‎question, c’était un concept complètement révolutionnaire. C’était du jamais vu. ‎C’était absolument génial. L’identité n’était plus basée sur la tribu, la famille, la ‎race, ou même la religion, c’est-à-dire, les querelles et divisions religieuses qui ‎existaient avant entre juifs, chrétiens, et païens. Dorénavant, l’identité serait basée ‎sur l’appartenance à l’Oumma : une sorte de Fédération des Croyants.‎
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Il est triste de constater que la Constitution de Médine est ignorée par la majorité ‎des musulmans et que ce document primordial et central à l’Islam a été ‎marginalisé par des clercs de tribunal qui étaient au service des régimes ‎despotiques. C’est également ironique de voir des « islamistes » auto-proclamés ‎qui prétendent se battre pour créer un « état islamique » exclusiviste et intolérant ‎tandis qu’ils ignorent le fait que le Prophète (PSL) a produit une constitution qui ‎était inclusive et tolérante. Il était à la tête d’une Communauté de Croyants qui ‎était pluraliste. On ne peut pas être croyant et musulman quand on contrarie les ‎commandements du Prophète.‎
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L’objectif principal du Prophète (PSL) était de propager l’islam. Ceux qui ‎acceptaient l’islam s’intégraient, comme musulmans, à l’Oumma. Ceux qui ‎répondaient de façon hostile envers le Prophète, le menaçaient, et préparaient ‎leurs troupes pour l’attaquer devenaient des ennemis à combattre. Par contre, ‎ceux qui aimaient et respectaient le Prophète, l’islam, et les musulmans, mais ‎voulaient préserver leurs religions, qu’ils soient juifs, chrétiens, zoroastriens, ou ‎membres d’autres religions, étaient également invités à s’intégrer à la Fédération ‎des Croyants comme citoyens de plein droit.‎
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À Médine, le Prophète (PSL) était menacé par les païens de la Mecque qui se ‎trouvaient au sud. Donc, il a signé un accord avec les chrétiens de Najran, les ‎chrétiens de l’Abyssinie, et les juifs du Yémen. Au nord, il était menacé par ‎l’Empire Byzantin. Donc, il a conclu des pactes de protection avec les chrétiens du ‎Sinaï, de l’Égypte, de Jérusalem, du Levant, et de la Syrie. Il a aussi fait un accord ‎avec les juifs du nord-ouest de l’Arabie. A l’est, le Prophète était menacé par ‎l’Empire Sassanide. Donc, il a fait des traités avec les chrétiens de la Perse.‎
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Il faut se rappeler que les Byzantins ont convertis les juifs de leur Empire par force ‎durant la vie du Prophète. L’Empire Byzantin était extrêmement intolérant envers ‎les chrétiens qu’ils considéraient comment étant hétérodoxes or hérétiques. Le cas ‎était semblable en Perse où l’Empire Sassanide opprimait la population chrétienne. ‎Le Prophète (PSL), sage comme il était, a signé des accords avec ces populations ‎persécutées et leurs a promis la liberté de culte et la justice sociale, économique, et ‎politique.‎
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Si le Prophète (PSL) avait été attaqué par les païens du Sud, les Byzantins du Nord, ‎et les Perses de l’Ouest, l’islam aurait été anéanti. Muhammad ne formerait ‎qu’une note dans les livres d’histoire. En réalité, les amis et alliés du ‎Prophète représentaient une zone tampon, c’est-à-dire, ils l’informaient des ‎mouvements des troupes dans la région. Comme les archéologues et historiens ‎confirment, il n’y a jamais eu de conquête islamique violente dans le Levant. ‎C’était une transition principalement paisible. Au fait, les documents historiques ‎nous confirment que, ville après ville, les chrétiens et les juifs offraient les clés de ‎leurs citadelles aux musulmans, les acceptaient comme des sauveurs, et les ‎encourageaient de les libérer des Byzantins qui les opprimaient. Nous ne pouvons ‎pas parler d’évènements spontanés. Non, au contraire, tous ces évènements ‎étaient calculés. Ils représentent la culmination de la stratégie du Prophète (PSL) ‎qui est articulée dans ses Pactes. ‎
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Pensez-vous que ces traités peuvent être exploités de nos jours pour rapprocher ‎les différentes communautés et contribuer à l’établissement de la paix et de la ‎tolérance dans les sociétés multiculturelles voire à l’instauration de la paix entre les ‎pays ?‎
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Les Pactes du Prophète (PSL) ont fait partie de la politique intérieure et extérieure ‎de l’islam pour plus de 1300 ans. Ils ont été respectés par le Prophète (PSL), les ‎Quatre Premiers Califes, et par la grande part des dirigeants omeyades, ‎abbassides, ayyoubides, mameloukes, safavides et ottomans. Ce ne veut pas dire ‎que tous les califes, les sultans et les chahs ont honoré les Pacte du Prophète. Non : ‎il faut l’admettre. Il y a eu des cas de persécution et d’intolérance et nous devons ‎les dénoncer ouvertement, clairement et sans hésitation. Néanmoins, c’était la ‎tolérance et non l’intolérance qui était la règle générale dans l’histoire de la ‎civilisation musulmane que ça soit en Andalousie, en Sicile, en Afrique du Nord, au ‎Moyen Orient, en Inde ou en Asie du Sud.‎
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Lamentablement, certains chefs musulmans, tant politiques que religieux, se sont ‎éloignés des Traités du Prophète (PSL) et ce sont concentrés sur le faux Pacte ‎d’Umar, une forgerie intolérante, qui convenait plus à leur esprit oppressif. Il ‎existe plusieurs versions de cette fraude qui contrarie le Coran et la Sunna. ‎Néanmoins, il existe une version authentique et celle-là est en conformité avec le ‎contenu des Pacte du Prophète et les confirme explicitement. Si certains ‎musulmans sont devenus de plus en plus intransigeant envers les non-musulmans, ‎ce ne pas sans raison. Les lois les plus sévères envers les non-musulmans sont le ‎produit des Croisades et de l’invasion du Moyen Orient par les Mongoles.‎
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Si certaines dynasties étaient moins tolérantes que d’autres, les Ottomans étaient, ‎sans doute, les plus grands défenseurs des Pactes du Prophète (PSL). Dans le ‎domaine domestique, ils ont fait un grand effort pour imiter le modèle du ‎Prophète en créant une société composée de communautés de croyants, ‎musulmans, chrétiens, et juifs, qui coexistaient harmonieusement mais qui ‎jouissaient de grande indépendance, voire de souveraineté. Ils renouvelaient les ‎Accords du Prophète avec les communautés chrétiennes de leur Empire ‎régulièrement. Dans le domaine international, les Ottomans ont offert des Pactes ‎de Protection, inspiré des Pactes du Prophète, à leurs alliés chrétiens en Europe et ‎en Amérique.‎
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Les Pactes du Prophète (PSL) étaient le modèle ; ils sont le modèle, et ils devraient ‎toujours être le modèle pour les pays musulmans. Ils peuvent garantir les droits ‎des populations non-musulmanes dans le monde musulman. Ils peuvent aussi ‎garantir les droits des minorités musulmanes en Occident et ailleurs. Finalement, ‎les Pactes du Prophète peuvent aussi aider à encourager la paix entre les ‎musulmans eux-mêmes. Si le Prophète nous commandait de protéger les droits ‎des Gens du Livre, et des êtres humains en général, comment est-ce qu’un ‎musulman peut tuer un autre musulman pour être chiite, sunnite ou soufie ?‎
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Quels sont les projets que vous suivez pour rapprocher les communautés ‎musulmanes d’une part, et de l’autre part, la communauté musulmane avec les ‎autres communautés ?‎
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Je suis un simple chercheur. J’écris un livre, je le publie, et je débute un autre livre. ‎C’est le rythme de ma vie. Une des premières personnes qui a lu mon manuscrit ‎sur les Pactes du Prophète avec les chrétiens du monde était Charles Upton, ou ‎Sidi Akram, un écrivain musulman qui se spécialise dans le soufisme, c’est-à-dire, ‎le tasawwuf et l’irfan, et dans la critique sociale. « Ceci n’est pas simplement un ‎livre, » il m’a confié, « C’est la base d’un mouvement.»‎
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Charles Upton a créé l’Initiative des Pactes (www.covenantsoftheprophet.com) ‎qui encourage les musulmans à respecter les traités que le Prophète (PSL) a ‎conclus avec les Gens du Livre. Cette déclaration a été signée par des centaines de ‎savants, d’intellectuels et d’activistes musulmans. C’est une forme de renouveler ‎son allégeance au Messager de Dieu.‎
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Grâce à la demande de nos partenaires chrétiens, nous avons développé ‎l’Initiative contre le Génocide (https://www.change.org/p/all-political-players-the-‎genocide-initiative) pour exiger que les gouvernements reconnaissent que les ‎terroristes takfiristes de ISIS sont coupables de crimes de guerre, de crimes contre ‎l’humanité et de génocide. Grâce à nos efforts, et aux démarches de nos frères et ‎sœurs des Gens du Livre, la Maison a passé la Résolution de Fortenberry en Mars ‎de 2016. Le Secrétaire d’État, John Kerry, a immédiatement fait écho à la ‎résolution. Même si nous savons que les terroristes ne vont jamais échapper à la ‎justice de Dieu, nous voulons faire tout le possible pour nous assurer qu’ils ‎n’échapperont pas la justice de l’Homme (et de la Femme). Les criminels de telle ‎souche ne méritent point de repos. Qu’on les chasse comme des criminels de ‎guerre nazis jusqu’à la fin de leurs jours.‎
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Inspiré par les Pactes du Prophète (PSL), j’ai émis une condamnation de Daesh en ‎novembre de 2015 qui a atteint plus d’un million de musulmans. Le mois prochain, ‎en décembre 2015, plus de 70,000 ulémas indiens ont passé une fatwa collective ‎qui dénonce le groupe extrémiste en question.‎
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Les Pactes du Prophète Muhammad (PSL) avec les chrétiens du monde a été ‎traduit en italien, en espagnol et en arabe. Un volume, qui consiste seulement des ‎six pactes du Prophète (PSL), et non de mon étude historique et critique, va être ‎publié en septembre 2016 sous le titre : And the Muslims Shall Protect Them : Six ‎Covenants of the Prophet Muhammad with the Christian Communities of His Time ‎en anglais, français, espagnol, portugais, italien, hollandais, russe, persan et en ‎arabe. Avec l’aide de Dieu et de quelques bons croyants bien formés, nous ‎pourrons peut-être inclure d’autres langues. Nous voulons faire notre possible ‎pour assurer que les Pactes du Prophète attirent autant d’attention dans d’autres ‎langues qu’ils ont attirées dans le monde anglophone.‎
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Durant les derniers trois ans, j’ai partagé les Pactes du Prophète (PSL) avec des ‎diplomates et dirigeants musulmans en France, Belgique, le Royaume-Uni et les ‎Pays-Bas. J’ai donné des présentations sur les Traités du Prophète aux Grand ‎Muftis du monde musulmans durant une réunion organisée par le Shaykh al-‎Habib Ali al-Jifri à Dubaï. J’ai aussi partagé mes recherches avec des diplomates ‎musulmans et non-musulmans ainsi qu’avec des professeurs et des intellectuels ‎arabes. Je parle des Accords du Prophète avec les Gens du Livre dans des ‎universités, des mosquées, et des congrès islamiques autour du monde. Nous ‎sommes même en train de préparer une exposition sur les Pactes du Prophète ‎pour le Musée International de Cultures Musulmanes à Jackson, Mississippi qui ‎débutera en avril 2017 et qui, incha Allah, voyagera de musée en musée.‎
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Mon livre sur les Pactes du Prophète Muhammad avec les Chrétiens du Monde a ‎reçu les bénédictions du Pape François, du Patriarche Théophile III, du Patriarche ‎Bartholomé, et du Saint Conseil des Pères du Mont Sinaï. Des centaines de savant ‎sunnites, chiites et soufies soutiennent les résultats de mes recherches. ISNA, ‎l’organisation musulmane la plus grande des États-Unis et du Canada, a ‎formellement adoptée les Pactes du Prophète (PSL). Ils m’ont même donné un prix ‎en reconnaissance de mon livre et mes initiatives interconfessionnelles. Mais, ‎évidemment, c’est le Prophète (PSL) qui mérite cet honneur et les louanges sont ‎pour Dieu. Moi, je ne fais que partager la Parole.‎
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Selon le docteur Sayyid Syeed, le Directeur National du Bureau d’Alliances ‎Interconfessionnelles et Communautaires de la Société Islamique de l’Amérique du ‎Nord, les Pactes du Prophète ont joué un rôle important dans la formulation de la ‎Déclaration de Marrakech. Émise au Maroc par des centaines de leaders sunnites, ‎chiites et soufies, la Déclaration exprime leur engagement collectif aux droits de ‎l’Homme (et de la Femme), aux droit civils, et aux droits des minorités dans les ‎pays musulmans. L’Organisation de la Coopération Islamique a embrassé la ‎Déclaration de Marrakech et travaille actuellement à sa mise en œuvre dans le ‎monde musulman.‎
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Grâce à mon étude sur Les Pactes du Prophète Muhammad avec les chrétiens du ‎monde, j’ai été invité à la Maison Blanche, au Congrès, et au Senat. Des pays ‎musulmans et non-musulmans consultent avec moi dans leurs luttes idéologiques ‎contre le takfirisme. Les Grands Muftis de la Russie m’ont lancé une invitation pour ‎parler dans leur pays. Même l’Imam Ali Khamenei m’a invité de venir le rencontrer ‎à Téhéran et l’Ayatollah Mohsen Araki m’a proposé de donner des conférences ‎sur les Pactes du Prophète dans le Séminaire Islamique de Qom. Dieu est grand et ‎je ne suis que Son serviteur.‎
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Ceci n’est qu’une synthèse de tout ce qui a été accomplis grâce aux Pactes du ‎Prophète Muhammad (PSL). Et, si Dieu le veut, et Dieu me donne la force, le ‎temps, la santé, et les moyens, ce n’est que le début. La vie est éphémère. Nous ‎courons vers la mort. Nous serons enterrés, ressuscités, questionnés et jugés. Dieu ‎est notre début et notre fin. Dieu est notre destin. Il faut planifier pour ce monde ‎comme si nous allions vivre pour toujours tout en planifiant pour l’au-delà comme ‎si nous allions mourir demain. C’est pour cela que j’invite tous les croyants à se ‎joindre à la caravane qui mène à l’oasis éternel. Lisez les Pactes du Prophète! ‎Étudiez les Pactes du Prophète! Partagez les Pactes du Prophète! Et mettez les ‎Pactes du Prophète en pratique! Dieu nous a donné le plan d’une société et d’un ‎monde juste : nous n’avons qu’à le suivre.‎