Les lois naturelles concernant le mariage et le divorce.‎

Dans la société civile, la seule loi naturelle est la loi de la liberté et de l’égalité, loi sur la base de laquelle toutes les règles sociales doivent être promulguées. Mais concernant le contrat conjugal, la nature a prescrit, outre les principes généraux de liberté et d’égalité, certaines autres lois aussi, qui doivent être observées dans le cas du mariage, de la dot, de l’entretien et, en dernier stade, du divorce. Il est inutile d’essayer de passer outre la nature. Alexis Carrel a souligné que les lois biologiques et d’autres lois de la vie sont rigoureuses, impitoyables et irrésistibles, comme les lois de l’astronomie.

Le mariage signifie attachement et union, alors que le divorce signifie séparation et sécession.

La nature a établi la loi de la recherche du conjoint et de l’accouplement de telle sorte que l’un des deux candidats à cet accouplement s’avance vers l’autre, alors que cet autre recule en vue de mieux captiver son cur ; et alors que le premier projette de s’emparer de l’autre, cet autre cherche à s’emparer de son cur. De même que c’est la nature qui a édifié le mariage sur l’amour, l’union et l’affection réciproques, et non sur l’aide et l’amitié, et de même que c’est elle qui a fondé la famille de telle sorte que le beau sexe occupe la position centrale et le sexe fort la position périphérique, de même la séparation entre les deux conjoints et l’écroulement de cet édifice dépendent, qu’on le veuille ou non, de décisions naturelles spécifiques.

Nous avons cité plus haut un avis selon lequel la recherche de l’accouplement consiste en l’attaque de l’homme en vue de l’appropriation, d’une part, et le recul de la femme en vue de mieux captiver, d’autre part. L’homme étant instinctivement un animal chasseur, son action est offensive, et la femme est pour lui un trophée qu’il doit gagner. Pour lui, la recherche d’accouplement est une bataille et une lutte, et le mariage est appropriation et domination.

Un contrat fondé sur l’amour et le sentiment de solitude, et non sur la coopération et l’amitié, ne saurait admettre la contrainte et l’obligation. Car, sous la contrainte de la loi, on peut obliger deux personnes à coopérer entre elles, à respecter un contrat fondé sur la justice, et à continuer ainsi pendant de longues années, mais on ne peut pas obliger, par la force de la loi, deux personnes à s’aimer, à être fidèles l’une à l’autre, à se sacrifier l’une pour l’autre, et à considérer le bonheur de chacune d’elles comme étant le bonheur de l’autre.

Si nous voulons maintenir une telle relation entre deux personnes, nous devons adopter quelques mesures autres que légales.

Selon le mécanisme naturel du mariage, sur lequel sont fondées les lois islamiques, une femme occupe la position d’un objet d’amour et de respect dans l’organisme familial. S’il arrive que la femme perde cette position, et que la flamme de l’amour de son mari pour elle s’éteigne, les fondations de la famille s’écroulent. L’Islam regarde avec regret une telle situation, mais lorsqu’il constate l’écroulement des fondations naturelles de ce mariage, il ne peut imposer légalement sa continuation.

L’Islam a pris des mesures spécifiques en vue de s’assurer que la vie familiale conserve sa forme naturelle, laquelle signifie que la femme soit l’objet d’amour et de désir, et que l’homme joue le rôle de demandeur, d’amoureux et de serviteur de la femme.

L’Islam encourage la femme à s’embellir pour plaire à son mari, à satisfaire ses besoins sexuels, et à éviter de provoquer chez lui des complexes et des problèmes psychologiques sur ce plan. De la même façon, il demande à l’homme d’être aimable et gentil avec sa femme, et de lui montrer son amour et son affection pour elle. De même, l’Islam a pris des mesures en vue de faire du foyer un milieu propice à l’acte sexuel, et de la société un milieu propice au travail et aux affaires, et non un lieu d’exercice d’actes sexuels. Il a recommandé que les rencontres entre hommes et femmes, en dehors des limites de la vie conjugale, soient pures et sans arrière-pensée. Tout cela pour protéger les foyers familiaux contre les risques d’écroulement.

La position naturelle de l’homme dans la vie familiale

Du point de vue islamique, il est extrêmement humiliant pour une femme d’être contrainte par la loi de vivre avec un mari qui ne l’aime pas. La loi peut obliger une femme à vivre avec un homme particulier, mais elle ne peut pas assurer pour elle la position de l’être bien-aimé et de la figure centrale du foyer, position naturelle qu’elle doit occuper normalement. La loi peut forcer un homme à supporter sa femme, mais elle ne peut pas l’obliger à être un mari dévoué.

C’est pourquoi, lorsque l’amour et l’attachement de l’homme pour sa femme se dissipent, le mariage se meurt sur le plan naturel.

Là une autre question se pose : si l’amour de la femme pour son mari s’estompe, la vie conjugale en sera-t-elle affectée ? Va-t-elle continuer comme avant, ou prendra-t-elle fin ? Si elle reste intacte, alors comment se fait-il que le manque d’amour de la part de l’homme conduise à la fin de la vie conjugale, alors que le manque d’amour de la part de la femme ne conduirait pas au même résultat ?

Y a-t-il une différence entre l’homme et la femme ? Si le manque d’amour de la part de la femme conduisait aussi à la fin de la vie conjugale, dans ce cas-là les femmes aussi devraient naturellement avoir le droit de divorcer comme les hommes.

En fait, le succès de la vie conjugale dépend de l’attachement réciproque des deux conjoints l’un à l’autre. Mais, comme nous l’avons mentionné plus tôt, il y a une différence entre la mentalité de l’homme et celle de la femme. Nous avons déjà cité les opinions des scientifiques sur ce point. La nature est faite de telle sorte que l’amour vrai et durable de la femme ne vient que comme une réaction à l’attachement de l’homme envers elle. C’est pourquoi l’attachement de la femme à l’homme est le résultat de l’attachement de l’homme pour elle. La nature a placé la clé de leur amour réciproque sous le contrôle de l’homme. Si l’homme aime la femme et qu’il lui est fidèle, la femme aussi l’aime et lui reste fidèle. L’infidélité de la femme est une réaction à l’infidélité de l’homme.

La nature a confié la clé de la dissolution du mariage entre les mains de l’homme. C’est l’apathie et l’infidélité de l’homme qui refroidissent l’amour de la femme. D’autre part, l’indifférence et l’apathie de la femme n’affectent pas l’homme. C’est pourquoi l’indifférence de l’homme conduit à une indifférence mutuelle, mais l’indifférence de la femme, ne conduit pas à ce résultat. La frigidité de l’homme est la fin de la vie conjugale, celle de la femme, non. Si l’homme est sensible et fidèle, il peut toujours regagner l’amour de sa femme en lui montrant son affection et sa bonté pour elle. Il n’est pas humiliant pour l’homme de conserver, par la force de la loi, sa bien-aimée détachée de lui, jusqu’à ce qu’il réussisse progressivement à regagner son cur ; en revanche, pour la femme, c’est une humi- liation insupportable que d’essayer, elle, de conserver son protecteur et son amoureux par la force de la loi.

Bien sûr, on parle ici dans le cas où l’indifférence de la femme n’est pas due à l’immoralité ou à la cruauté de l’homme. Si l’homme se montre cruel, le cas est différent. Il n’est pas permis qu’il abuse de sa position pour harrasser ou maltraiter sa femme. Nous discuterons ce point à part.