Qu’est-ce qui a motivé Cheikh al-Sadûq à compiler l’inestimable livre «Man la Yahdhuruhu Al-Faqîh» ?

le livre «Kitâb Man lâ yahduruhu Al-Faqîh» (en arabe: کتابُ مَن لایحْضُرُه الفَقیه qui signifie «Le livre de celui qui n’a pas accès au jurisconsulte») est le deuxième livre des quatre livres des chiites Imamites dont l’auteur est Cheikh Sadûq (décédé en 381 AH). Ce livre, qui est une compilation de hadiths, est conçu pour recueillir des hadiths authentiques et fiables afin de répondre aux besoins religieux de ceux qui n’ont pas accès aux jurisconsultes. «Man la Yahdhuruhu Al-Faqîh» est l’œuvre la plus importante et la plus prestigieuse de Cheikh Sadûq. Le style de son écriture est le style réputé dans les premiers siècles islamiques où les jurisconsultes chiites se contentaient de rapporter les citations et dits des Imams (AS). Dans ce livre, environ 6000 hadiths sont rassemblés et, contrairement à ce qu’on trouve dans Al Kafî, il ne contient que des narrations jurisprudentielles. Les jurisconsultes chiites ont accordé à ce livre une attention particulière et continuent encore, ils ont écrit plusieurs commentaires de ce livre. Le commentaire le plus célèbre est «Rawdhat-ol-Motaquine» écrit par Majlissi le premier.

Selon Shafaqna, Cheikh Sadûq (r.a.) dans l’introduction de son livre «Man la Yahdhuruhu Al-Faqîh» a exprimé le motif qui l’a poussé à l’écrire, dont une partie est adaptée et réécrite récemment en se basant sur le livre «Bibliographie détaillée des religions islamiques» (par Mohammad Reza Zamiri, pages 350-351), où il raconte :

Lors d’un voyage au pays de Balkh, par la grâce d’Allah Tout-Puissant, j’ai fait la connaissance d’une personne sainte et pieuse sans égal et unique en son temps. Et cette connaissance sera toujours pour moi une motivation à la joie et honneur et fierté. À cette époque, j’avais bien profité de sa compagnie, car la discussion avec lui me procurait un sentiment de tranquillité, de joie et de gloire. C’était une personne savante, pieuse, d’engagement très attaché à la religion de haute naissance et issu d’une famille noble et digne, et descendants d’une famille vertueuse, et avec ses principes d’éthiques et attributs précieuses et louables, comme la solennité, la modestie, la dignité, la chasteté et la générosité, et son humilité et sa modestie sont ajouté à tous ses mérites. Cette personne était, Abou Abdullah, Mohammad ibn Hassan ibn Ishaq ibn Hassan ibn Hussein ibn Ishaq ibn Moussa ibn Ja’far ibn Mohammad ibn Ali ibn Hussein ibn Ali ibn Abi Talib (as), connu sous le nom de Seyed Ne’mat.

Un jour, Sayed Ne’mat m’a dit : Mohammed ibn Zakaria Razî, le célèbre médecin, écrivit un livre de médecine pour ceux qui lorsqu’ils ont besoin d’un médecin, n’en trouvent pas, et l’a intitulé «Man La Yahdhoroho al-Tabib» (signifiant: Celui qui n’a pas accès au médecin), et ce livre dans son sujet, malgré son petit volume, est complet, adéquat et suffisant, et très utile à tout le monde autant qu’ils en ont besoin. Il me demanda également d’écrire un livre sur la jurisprudence, la loi islamique et les préceptes religieux de manière complète et universel qui assure l’approbation et la confiance des gens. Et tout ce dont ils ont besoin en ce qui concerne la jurisprudence, les règles, les lois de la charia, le licite et l’illicite doit y être mentionner, pour que les gens puissent suivre les instructions en s’y référant, et tous ceux qui le lisent et pratiquent leur religion suivant ses directives, le copient et le partageront avec les autres seront tous associés dans la récompense.

Sayed Ne’mat exprima ces propos au moment qu’il avait lui-même pleine connaissance de tous les livres que j’avais écrits jusque-là et qui avoisinaient 245 volumes, dont il avait copié la majorité où bien avait lui-même entendu directement de moi et pris l’autorisation de les transmettre. Mais, malgré tout, le sentiment de la nécessité d’écriture un tel livre dans la jurisprudence (le livre «Man la Yahdhuruhu Al-Faqîh») existé, et son discours me l’a fait rappeler.

Moi aussi, vu que je le connaissais bien, et je le considérais comme une personne compétente et qualifié, et je sentais aussi la nécessité d’écrire un tel livre, et de plus, j’ai vu sa demande d’écrire un tel livre appropriée, j’ai alors accepté sa proposition. Et j’ai écrit ce livre en enlevant les “sanad” chaines de transmission des hadiths. Bien que la mention du “sanad de Rijal al-Hadith” (chaine de transmission des hadiths) ait de nombreux avantages, mais dans ce livre j’ai me suis basé sur l’abréviation et l’utilité de l’ensemble des gens. Parce que je ne voulais pas écrire dans ce livre comme dans mes livres précédents ou comme d’autres érudits qui ont écrit dans leurs livres toutes les traditions qu’ils ont entendues de leurs pères. Mais le but de l’écriture ce livre est fixé à la base que tous les récits cités sont authentiques et leurs chaines de transmission jusqu’aux Imams infaillibles (a.s.) sont fiables, dans la mesure où en déduire des préceptes et en faire sortir des fatwas, et j’ai l’intime conviction que ces hadiths et cet acte sont une justification légitime entre moi et le Seigneur – Le tous exalté –.