CHÉRIF MOHAMED ALI AIDARA, PRESIDENT DE L’INSTITUT MOZDAHIR INTERNATIONAL:

 

L’Institut Mozdahir International : de l’islam confrérique vers « l’islam originel »
Dans les années 2000, Chérif Ali Aïdara a l’idée de créer une association de soutien aux fidèles chiites de nationalité sénégalaise. Depuis, il poursuit son travail de sensibilisation de ces derniers à ce qu’il appelle « l’islam originel ». L’institut Mozdahir représente le versant social de cette association et sa partie administrative qui a un statut d’Ong. L’institut est dominé par l’aspect religieux qui contrôle l’enseignement de la doctrine chiite dans tout le pays. Cependant, il est difficile de savoir combien de membres actifs compte cette communauté ; un journal quotidien donne le chiffre de 5 000 chiites au Sénégal [12]
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Seneweb.com, « Le véritable poids de la communauté chiite au…. Nous ne sommes pas en mesure de vérifier l’exactitude de ces chiffres.

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17Situé à Dakar Yoff, l’institut Mozdahir se trouve au cœur de la capitale sénégalaise dans une ville où l’influence des confréries est plus faible que dans le reste du pays. Il est implanté à proximité des quartiers résidentiels, au bord de la plage de Ngor, dans un superbe décor. Le lieu est propice à attirer l’attention et l’envie des jeunes Dakarois qui courent derrière le luxe et la réussite, pensant pouvoir trouver cela dans les mains des riches. En effet, certains jeunes Sénégalais pensent que pour réussir il faut avoir « un bras long », ce qui veut dire, dans le langage sénégalais, se lier à un homme riche et/ou puissant. Le président de la communauté chiite a donc choisi d’installer son siège dans un endroit très respecté et rarement touché par d’autres concurrents religieux. Ce choix est supposé donner une stabilité sociale, ainsi qu’une visibilité sociale qui lui confère de l’estime aux yeux des autres. Il faut ajouter qu’au Sénégal, le guide religieux est un gardien de la stabilité sociale, économique et politique pour ses disciples. De ce fait, il lui faut acquérir une certaine autonomie financière.

18Toutefois, le but de la création de cet institut n’est pas seulement de promouvoir l’enseignement de la doctrine chiite au Sénégal. En dehors de son projet spirituel, l’institut Mozdahir intervient parallèlement dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la formation. Il réserve aussi une partie importante de ses actions à l’aide et à l’accompagnement des personnes vivant sous le seuil de la pauvreté, notamment les habitants de la zone sud du Sénégal. Dans cette optique, l’institut construit des forages et des centres de santé dans les villages les plus éloignés, notamment à Dara jolof, Vélingara, et à Najaff dans la région de Kolda. Cela non seulement au Sénégal, mais aussi en Mauritanie, en Guinée ou en Côte d’Ivoire. À cela, s’ajoute l’élaboration et la mise en œuvre de programmes couplant l’enseignement général et professionnel à l’éducation religieuse, en plus des échanges d’expériences avec d’autres organisations parmi lesquelles Hawza et Zahra. En outre, l’institut Mozdahir accorde beaucoup d’attention à toutes les compétences qui pourraient jouer un rôle de représentant et de modèle dans son programme de pérennisation de ses projets [13]
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Rapport 2012 de l’Imi, publié le 28 août 2013, mozdahir.com, 21…. C’est ce qui le différencie d’ailleurs des autres organismes de même statut au Sénégal, comme le mouvement ibaadou rahmane, ou le jama-al felah.

19Pour ce qui concerne le financement, il reste difficile de connaître avec certitude la provenance des ressources de l’institut. Est-ce qu’il y a un apport extérieur en particulier de l’Iran ? La réponse est difficile à donner. Mais, ce qui est sûr, c’est que de gros investissements sont faits chaque année par les chiites de l’institut Mozdahir dans tout le pays à travers les colloques internationaux qu’il organise tous les ans, les écoles qu’il construit et dont la formation est gratuite pour tous, ou d’autres actions. Tout cela nécessite bien des ressources et le guide Chérif A. Aïdara ne donne pas de détails sur la provenance de ces fonds.

Les premiers convertis, le cas des arabisants:
Après 2000, l’association Mozdahir a reçu un grand nombre d’adhérents, d’étudiants, d’enseignants et de chercheurs venant de différentes régions pour intégrer la communauté chiite de Chérif Mohammad A. Aïdara. Des gens en provenance de tout le pays et de statuts différents sont venus le rejoindre dans son travail qui est de propager et d’installer le chiisme et sa doctrine dans la société sénégalaise.

21Les étudiants sont les premiers disciples à découvrir le chiisme au Sénégal pendant la révolution de 1979. Après la révolution iranienne, les journaux continuent à parler de la personnalité du leader de la révolution islamique. Les journalistes ne font que rarement la distinction entre cette révolution, qui a un caractère particulier, et les réalités sénégalaises. Certains confondent les causes de la révolution, qui sont le résultat d’un long processus propre à l’Iran, avec le soulèvement des arabisants sénégalais dans les années 1970. De ce fait, beaucoup de Sénégalais considèrent Khomeiny comme une légende vivante car il a osé défier les États-Unis et l’Irak. Au moment où les gens ne cherchent pas à comprendre ce qui se trouve vraiment derrière les images de cette révolution que diffuse la télévision, le chiisme progresse lentement sans dévoiler son identité réelle auprès de la population sénégalaise. Ce qui fait que la majeure partie des Sénégalais convertis au chiisme voyaient Khomeiny comme un héros non seulement pour les chiites, mais pour toute la communauté musulmane. Des associations islamiques et même certaines confréries commençaient à organiser des débats de quartier ; des mouvements de soutien ont aussi été créés pour soutenir le régime iranien et le guide de la révolution, tout en ignorant la complexité de la situation. Parmi les premières associations qui ont se sont mobilisées pour soutenir l’Iran, figurent le mouvement des jeunes musulmans de Dakar, mais aussi les foyers religieux sunnites du Sénégal.

22Les étudiants, notamment les arabisants, étaient les « plus informés » sur la question. Mais certains convertis étaient influencés par l’engouement de la jeunesse de cette époque pour le modèle iranien et en quête de repères. Tout cela avait creusé un fossé entre eux et les disciples des confréries attachés à leurs marabouts. Ces arabisants, qui depuis l’indépendance, puis l’époque des grands mouvements islamiques réformistes comme le jama’at ibaadou rahman ou al-fellah, étaient en rupture avec le système confrérique basé sur un modèle de succession de père en fils, et de fils en petit-fils, trouvaient un refuge dans le nouveau type de discours porté par le chiisme.

La particularité des convertis au chiisme:
La plupart des premiers adhérents qui s’intéressaient au chiisme étaient des gens instruits. Cela ne veut pas dire qu’il n’y avait que des intellectuels, mais c’est eux qui constituaient le moyen efficace pour la diffusion et la propagation de l’enseignement chiite de la communauté Mozdahir. Parmi ces personnalités de premier rang, on peut citer l’animateur religieux de la radio Dunya, Taha Sougou [14]
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Actuellement enseignant à l’institut Mozdahir (2013)., un arabisant renommé dans la communication et la propagande. Ce dernier animait en effet des émissions religieuses à la radio pendant les nuits de vendredi. Chiite, il jouait un rôle important dans la communication et la sensibilisation des individus, en mettant toujours l’accent sur l’histoire de la période préislamique et des premiers temps après la mort du prophète de l’islam ; ce qui valorisait la période primitive du chiisme.

24Il a occupé ce poste de prêcheur religieux sans afficher son adhésion en public. Cela se passait sans encombre car la plupart de ses auditeurs ignoraient sa véritable appartenance religieuse. Il est originaire de Thiès et membre d’une famille maraboutique, du côté de son père qui était de confession Tidjâne ; personne ne pouvait imaginer son appartenance au chiisme. En plus de cela, l’émission qu’il animait n’était pas spécifiquement destinée aux adeptes du chiisme. Comme dans tout le pays, chaque semaine, particulièrement les jeudis soir, il y avait des émissions islamiques pour préparer la journée du vendredi, animées par des imams ou par des oustaz renommés. Or les chefs des groupes de presse ne vérifiaient pas l’identité de ces « enseignants » dans la mesure où ils étaient musulmans et faisaient partie d’une confrérie connue ou d’une branche reconnue. Le reste n’était qu’une question de réussite dans les tâches confiées. Pendant des années, le cheikh Tâha a poursuivi ses émissions avant d’être recruté au ministère des Finances du Sénégal. En 2008, le guide de la communauté Mozdahir lui confie le poste d’enseignant à l’école supérieure Al Hassaneyni de Dakar, qu’il venait d’inaugurer, puis le désigne comme son bras droit et le charge de la communication au sein de la communauté. C’est à ce moment qu’il quitte la confrérie religieuse de son père pour se convertir officiellement au chiisme.

25Toujours dans cette même optique de recrutement de personnes de qualité, Chérif Mohammad A. Aïdara avait fait la connaissance d’Alioune Badiane, étudiant en 2000, expulsé de l’université à cause des idées réformistes qu’il prônait dans les campus universitaires, ainsi que dans les mosquées de l’université. Il avait auparavant réussi le concours de recrutement des professeurs vacataires de l’enseignement public et avait été affecté à Louga, à Diourbel, et à Thiès avant son retour définitif à Dakar. À la demande de Chérif, Badiane fut affecté comme employé à Mozdahir pour occuper un poste de directeur d’école. En même temps, il faisait des prestations spectaculaires à l’occasion des célébrations d’Ashûrâ qu’organise chaque année la communauté Mozdahir à Dakar. Cela lui a permis de répondre à plusieurs reprises à des invitations de la part des chaînes de télévisions, des radios privées et communautaires. Il en fut ainsi jusqu’au jour où l’animatrice vedette de l’une des plus grandes émissions « people » du Sénégal dans les années 2000, « show to show », l’invite pour réaliser une émission sur la question de l’islam au Sénégal et la découverte du chiisme [15]
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L’émission a été diffusée en août 2010. À cette occasion,…. Dans le courant de l’émission plusieurs questions ont été soulevées, mais celle que qui a fait couler le plus d’encre concernait la question du mariage temporaire. Alioune Badiane affirme qu’il existe en islam un type de mariage, appelé en arabe le nikah mot’a (mariage de plaisir, ou mariage temporaire), et qui est pratiqué dans plusieurs régions du monde musulman, notamment en Iran, et précise que ce type d’union est légal en islam. L’écho est tel que les leaders religieux sunnites réagissent. Bien avant cette émission, en 2009, Alioune Badiane avait sur une autre chaîne privée incité à la légalisation du mariage contractuel. En plus des réactions de certains chefs religieux, la police nationale est intervenue pour l’entendre sur ses propos :

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« Il [Alioune Badiane] a utilisé un ton tellement fermé que les autres islamologues invités sont sortis de leurs gonds. Mais il n’en a cure, répliquant que chacun n’a qu’à croire en ce qu’il veut (…) il ignorait que les propos qu’il ne cessait d’asséner était suivi avec intérêt par les autorités et par les policiers, au point que la division des investigations criminelles [Dic] a décidé à intervenir (…) Aliou [Alioune Badiane] a été cueilli et conduit à la Dic ». [16]
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« Le théoricien du mariage contractuel : Alioune Badiane…
27Grâce à cette stratégie, l’Imi a bénéficié d’une couverture médiatique qui a porté ses fruits. Par ailleurs, Chérif Mohammad A. Aïdara manifeste une grande prudence. Il ne s’est jamais présenté comme le guide spirituel, ni sur la scène publique, ni dans les médias. Notons qu’il n’a fait aucun commentaire sur les propos tenus par Badiane ou Tâha dans les médias et sur leurs conséquences. Et il n’est jamais interrogé par les journalistes sur ces sujets. Cela est peut-être dû à ses nombreux voyages à l’étranger et au fait qu’il ne séjourne que rarement dans le pays, ce qui lui permet d’être un peu à l’abri des controverses.

28En dehors de ces convertis connus, Mozdahir compte aussi des sympathisants qui ne sont pas chiites mais qui sont liés au guide par des relations personnelles et souvent professionnelles. Ils assistent souvent aux rencontres qu’organise l’Imi dans ses locaux les jeudis soir. Il est possible de penser que cette phase n’est qu’une première étape dans leur parcours de conversion vers le chiisme, mais il faut noter que les relations entretenues avec des personnalités respectées servent à calmer les esprits dans certaines situations où le débat sur le chiisme et ses différences avec le sunnisme menace de troubler la paix publique. Le maintien de ces liens permet aussi à ses membres de vivre leur foi sans pour autant se séparer de la société. Néanmoins, l’équilibre est fragile et les attaques ciblées contre des minorités confrériques sont fréquentes au Sénégal, même si les dégâts qui s’en suivent sont pour l’instant matériels et n’ont pas causé de mort. Mais, depuis une dizaine d’années, le pays semble basculer vers des dérives et des affrontements au sein de la société. Cela pousse les acteurs politiques à recourir aux chefs confrériques qui, de leur côté, commencent aussi à perdre petit à petit leur autorité.

29Ces mêmes liens qu’entretient le guide de l’Imi avec des sympathisants au niveau local se prolongent au niveau international, par la création de petites associations « non reconnues » ou des rencontres quotidiennes sans autant avoir un statut administratif particulier, pour ne pas susciter certaines curiosités ou entraîner la suspicion sur son action. Que ce soit en France, en Guyane, en Guadeloupe, en Iran ou en Irak, il existe dans ces pays, des communautés chiites qui adhèrent aux projets de Mozdahir. C’est dans cette perspective qu’il faut comprendre la fondation d’un nouveau centre à Dakar, le centre Ghadir, inauguré en 2010 avec l’accord du gouvernement sénégalais, afin de permettre à la communauté d’avoir un siège administratif à Dakar. Ce siège est un centre d’accueil pour les visiteurs venant de l’étranger à l’occasion des grandes manifestations, mais il est aussi un centre de formation qui dispense des cours dans plusieurs domaines
Évolution de l’institut Mozdahir International:
Nous pouvons résumer les éléments qui ont aidé à l’évolution du chiisme au Sénégal en deux points. Le premier est l’affaiblissement des détenteurs de l’autorité spirituelle dans les années qui ont suivi l’indépendance du Sénégal et la montée des mouvements islamiques pendant cette période ; le second est la conséquence de la crise politique après l’indépendance du pays et la séparation des pouvoirs entre le religieux et le politique. L’affaiblissement des autorités spirituelles peut expliquer la progression du chiisme. Ces trente dernières années, force est de constater l’absence d’une position claire et adaptée à l’égard du chiisme de la part des autorités religieuses traditionnelles. Le manque de réponse cohérente et efficace à la demande sociale qui existe depuis l’indépendance peut figurer dans la liste des facteurs favorables à cette montée du chiisme. En effet, après 1960, les Sénégalais ont devant eux deux types d’autorités, et chacune d’entre elle exerce un pouvoir parallèle sur ce même peuple, sans pour autant essayer de s’unir pour agir ensemble : il n’y a pas d’échange réel entre le pouvoir spirituel et le pouvoir politique, sauf quand ce dernier a un besoin qui le pousse à solliciter l’appui du religieux. L’absence de coopération entre ces deux autorités donne naissance à un troisième acteur, celui des défavorisés et des exclus. De fait, le disciple qui ne trouve pas de solution au sein de sa confrérie cherche cette solution dans un autre groupe. Ces demandes sociales, qui se multiplient de jour en jour, encouragent la montée des courants religieux non confrériques, comme c’est le cas de plusieurs mouvements néo-confrériques et du chiisme.

31En outre l’autorité spirituelle et l’autorité politique sont confrontées à des mutations qui se traduisent dans des phénomènes sociaux comme la « révolution » pacifique des intellectuels en langue arabe, venus de pays comme l’Égypte, l’Algérie ou le Maroc. Cette couche de la population réclame une place au sein de la société et suscite un bouleversement du système ancien. L’autorité spirituelle ou religieuse traditionnelle avait déjà été mise en cause dès 1953 par la formation de l’Union culturelle musulmane [18]
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Mamadou Barro, « Genèse et évolution du mouvement islamique du… (Ucm) qui, dans la génération précédente, avait pour but de réformer l’islam sénégalais, dirigé à l’époque par le biais des confréries religieuses. En 1979, le jama-at ibaadou rahmane de Thiès renouvelle la démarche qu’entamait, sans succès, l’Ucm, et dans les années 1980, c’est au tour du mouvement chiite Ali Yacine de réactiver cette réforme de l’islam sénégalais, en orientant les gens vers le chiisme. Ces processus de réforme et ces réformateurs de filiations différentes, ont joué un rôle majeur dans la mobilité religieuse des Sénégalais. De ce fait, ces mouvements ont réussi à convertir beaucoup de personnes dans toutes les couches sociales du pays. Ceux qui sont les plus touchés par ces réformes sont les chefs des confréries qui changent d’affiliation. Pour ce qui est du chiisme, ses adeptes sont pour la plupart issus des confréries mouride et tidjâne.

32Du point de vue politique, l’État du Sénégal est laïc. Cette laïcisation de l’État permet à toute communauté et à toute croyance religieuse ou autre de s’intégrer et de pratiquer ses croyances sans gêner le déroulement de la cohabitation entre les différents groupes qui constituent la société. Mais la laïcisation de l’État impose d’inventer des modes de régulation pour prévenir les risques qui pourraient naître de l’activité de certains groupes minoritaires. C’est le cas pour les wahhabites, les chiites, les témoins de Jéhovah ou les ibaadou rahman [19]
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Ils sont wahhabites mais portent une autre appellation qui les….

33Sous l’angle sociologique, le niveau intellectuel dans le domaine des sciences islamiques est très faible. Le nombre d’étudiants en sciences religieuses est largement inférieur aux autres. L’ignorance des sources et des normes, l’attachement aux traditions font du Sénégal un pays où les pratiques religieuses sont multiples. Il n’est pas fréquent au Sénégal que les musulmans de confessions différentes s’accordent sur une question qui touche la religion. Que cela soit pour les jours de fêtes comme îd al-fitr (une journée qui marque la fin du mois de ramadan chez les musulmans du monde entier) ou îd al-adhâ (tabaski en wolof, 10e jour du mois du Muharram, dans le calendrier musulman), depuis longtemps ils ne se fêtent pas le même jour. Même dans les pratiques rituelles de l’islam, les fidèles composent avec les traditions anciennes. On peut citer plusieurs exemples de ce genre. Ainsi pour se convertir à l’islam, prononcer le shahâda ne suffit pas : on se rase la tête, on se lave avant de venir devant l’imam, la présence de plusieurs témoins dans la mosquée est requise, etc. En outre l’intransigeance confrérique de certains constitue une barrière entre les différentes forces religieuses. Cela offre un espace à d’autres pour s’intégrer dans le paysage religieux. C’est le cas des « Yalla Yalla », courant religieux dont on ignore la provenance et qui prétend posséder le pouvoir de voir Dieu physiquement.

34Dans ce contexte où les divergences portent sur les points spirituels, Mozdahir choisit de porter des projets au-delà de l’aspect religieux. Il entame des actions de développement rural, d’investissement sur des secteurs comme l’éducation dans les zones éloignées, la santé pour tous et bien d’autres enjeux de développement. Il se veut moderne, avec un islam dit originel et authentique, lavé de toute souillure et de toute accusation.