‎  La nécessité d’un Imam ‎

Y aurait des preuves concrètes à la nécessité de l’Imam? ce que nous allons essayer de répondre dans les lignes qui suivent. ‎

Les preuves : ‎

‎1 – la sagesse : ‎

L’homme, de par sa nature, aspire à la perfection, objectif de la création. Cependant, la voie ‎menant à cette perfection, est parsemée d’obstacles et de dangers, en sorte que l’homme éprouve ‎d’énormes difficultés pour y accéder. Dès lors, il est clair qu’une voie garantissant la réalisation ‎de l’objectif sus cité est indispensable. ‎

Cette question a trouvé sa solution du vivant du prophète, mais après sa mort, le problème ‎de la personne à même de relever le défi se posa. La présence d’un homme universel est un ‎repère indispensable pour l’humanité, d’où la nécessité de la désignation d’un Imam, en tant ‎qu’homme infaillible, prônant le monothéisme et jouissant de toutes les qualités d’homme ‎universel.

L’homme universel, comparable au soleil qui envoie ses rayons lumineux sur l’humanité, ‎met les égarés sur la bonne voie. Il est celui qui reflète la réalité céleste et il est un trait d’union ‎entre le monde visible et le monde invisible. C’est celui que le ciel a protégé des erreurs, des ‎péchés et autres défauts. ‎

Il est donc impossible qu’Allah, exalté soit-il, fixe la perfection comme objectif de la ‎création sans qu’il incarne celle-ci dans l’homme à même de servir d’exemple et de preuve quant ‎à la possibilité de la réalisation de cet objectif. ‎

‎2‎        ‎- la grâce ou la bonté divine : ‎

Allah, le tout-puissant, comble ses serviteurs de sa grâce et de sa clémence. En méditant sur ‎les grâces divines, on les découvre, à titre d’exemple, à travers l’œil nous permettant de voir la ‎beauté qui nous entoure, et qui est protégé contre la poussière grâce aux cils, et contre la sueur ‎grâce aux sourcils. Ces exemples ne sont pourtant qu’une goutte dans l’océan, car en vérité tout ‎ce qui est en nous et tout ce qui nous entoure fait l’objet d’admiration. ‎

Nous jouissons également de la grâce divine à travers le guide qui est mis à notre disposition ‎pour nous mettre dans la bonne voie menant au bonheur et à la perfection. Car l’homme en a ‎besoin de par sa nature même, et Allah, transcendant soit-il, ne prive pas les hommes de cette ‎grâce. ‎

Allah, transcendant soit-il a créé en nous la sensation de soif et c’est lui qui a également créé ‎l’eau pour l’étancher. Il a créé en nous, une disposition naturelle à rechercher la perfection et c’est ‎pourquoi il a élu des hommes pour nous aider à atteindre ce noble objectif. ‎

‎3‎        ‎- preuves transmises : ‎

Outre les preuves rationnelles que nous avons citées plus haut, il y a celles qui nous sont ‎transmises par le coran et la tradition, dont voici quelques unes : ‎

a- le verset relatif à l’Imamat : Allah transcendant soit-il dit : « quand par certaines ‎prescriptions Ibrahim fut mis à l’épreuve par son seigneur ! Lorsqu’il les eut accomplies, le ‎seigneur lui dit : « je ferai de toi un guide spirituel pour les hommes. ‎

‎-‎        et ma descendance ? S’inquiéta Ibrahim. ‎

‎-‎        ma promesse ne concerne pas les injustes », annonça Allah ». ‎

Il ressort de ce verset que : ‎

‎•‎        Le rang de l’Imamat est différent de celui de la prophétie. ‎

‎•‎        La station de l’Imamat est supérieure à celle de la prophétie, la preuve en est qu’Allah, le ‎toutpuissant, annonça à Ibrahim (AS) la bonne nouvelle de l’Imamat, après qu’il fut prophète. ‎

‎•‎        L’Imamat est un don divin et ne dépend point de l’homme, c’est pourquoi l’Imam est élu ‎par Allah et non par les hommes. ‎

‎•‎        L’Imam est infaillible durant toute sa vie, car l’erreur est une injustice et cette dernière ‎n’a pas sa place parmi les qualités de l’Imam qui est pur de toute forme de polythéisme. ‎

‎•‎        Le verset coranique confirme la qualité d’Imam pour Ibrahim et pour certains de sa ‎progéniture. C’est pourquoi notre maître Mohammad, qu’Allah prie sur lui et le salue, est un ‎Imam depuis la révélation, comme le rappela tradition. ‎

b – le verset relatif à ceux qui détiennent l’autorité : « croyants ! Obéissez à Allah ! Obéissez ‎au prophète et à ceux d’entre vous qui détiennent l’autorité. Qu’un litige vous oppose, remettez-‎vous en à Allah et au prophète, si vous croyez vraiment en Allah et au jour dernier. C’est un bien ‎et la meilleure des issues ». ‎

Les données du verset sont les suivantes : ‎

‎•‎        Le verset ordonne aux croyants d’obéir à Allah et aux autorités ou aux responsables. ‎

‎•‎        L’obéissance à Allah qui est logiquement obligatoire, est différente de l’obéissance au ‎prophète et aux autorités. Outre les injonctions divines que l’on retrouve dans le coran ou que ‎les récits rapportent, l’obéissance au prophète ainsi qu’à ceux qui détiennent l’autorité, c’est-à-‎dire ceux qui ont la charge de gérer la société, est obligatoire, car l’obéissance à Allah passe par ‎l’obéissance à son envoyé, qu’Allah prie sur lui et le salue : « quiconque obéit au prophète, obéit ‎par là même à Allah. Quiconque tourne le dos, nous ne t’avons pas envoyé pour être leur ‎gardien ». ‎

‎•‎        Le prophète et ceux qui détiennent l’autorité doivent être infaillibles car il y aurait ‎contradiction entre les injonctions divines et les leurs. C’est ce qui se passe lorsqu’une autorité se ‎livre à la débauche en s’adonnant aux boissons fermentées, par exemple, et en ordonnant leur ‎consommation. Que sera donc l’attitude du musulman face à de telles injonctions ? Et quelle sera ‎son attitude entre le devoir d’obéir et cette action illicite ? ‎

‎•‎        Les injonctions des autorités s’accordent avec les injonctions du prophète, c’est ce à quoi ‎le verset coranique fait allusion lorsqu’il les désigne comme étant les seules autorités dignes ‎d’obéissance, car le verbe « obéissez » concerne aussi bien le prophète que ceux qui détiennent ‎l’autorité. ‎

‎•‎        Le terme « al-Amr » cité dans le coran renferme trois sens : il peut signifier « ordre » et ‎sa forme plurielle est « awâmir ». Il peut également signifier « affaire » et sa forme plurielle est ‎alors ‎

‎« Umûr ». Il peut enfin désigner quelque chose d’immatériel, d’abstrait par opposition à la ‎création. Cependant il est certain que les sens visés dans le coran sont les deux premiers. Ainsi, ‎par « Ûli amri », on entend ceux qui détiennent l’autorité et les dirigeants d’une société donnée. ‎

‎•‎        Qui sont ces hommes qui détiennent l’autorité ? Ce sont ceux-là même que le coran ‎désigne comme étant infaillibles et auxquels il faut obéir. En outre, les musulmans s’accordent à ‎affirmer que tous les responsables ayant pris en charge la gestion des affaires des musulmans, à ‎l’exception de Ali (AS) sont faillibles. L’histoire est témoin de bon nombre de leurs jugements qui ‎sont contraires aux injonctions divines. Ali Ibn Abi Tâlib (AS) avait l’habitude d’attirer l’attention ‎sur la fausseté des jugements prononcés, à tel point qu’on en est arrivé à dire « n’était-ce Ali, ‎Omar aurait péri ». On en déduit que celui qui n’est pas infaillible, ne peut détenir l’autorité, ce ‎que ne manquent pas de souligner les récits qui insistent sur l’autorité authentique de ceux qui en ‎sont dignes. parmi les récits, il y a celui qui a été rapporté par Djâbir Ibn ‘AbdAllah al-ansâri qui ‎interrogea l’envoyé d’Allah sur la signification de « Ûli al-amr » (ceux qui détiennent l’autorité), ‎ce à quoi il répondit : « ce sont mes successeurs, oh Djâbir, et les Imams qui viendront après ‎moi, le premier parmi eux étant Ali Ibn Abi Tâlib, auquel succèderont al-Hassan Ibn Ali, al-‎Hussein Ibn Ali, Ali Ibn al-Hussein, Mohammad Ibn Ali désigné dans la thora par Al-Bâqer, ‎Dja’far Ibn Mohammad, Ibn Dja’far, Ali Ibn, Mohammad Ibn Ali, Ali Ibn Mohammad, al-Hassan ‎Ibn Ali et Mohammad dit le mahdî qui, par ordre divin disparaîtra de la vue des gens, et que seul ‎l’élite parmi les shi‘ites pourra rencontrer ». ‎

L’Imam Al-Bâqer, que la paix soit sur lui a, quant à lui, dit : « les Imams seront les ‎descendants de Ali et Fatima jusqu’à la dernière heure ». ‎

c        ‎- le verset relatif à la walâya : Allah, transcendant soit-il, dit : « vous n’avez d’autres alliés ‎qu’Allah, son prophète et les croyants qui accomplissent la prière et font l’aumône en se ‎prosternant devant Allah ». ‎

Nous notons bien la restriction indiquée dans ce verset quant à la walâya. Ce qui implique ‎l’exclusion de toute autre personne qui sort du cadre de ce verset. ‎

d        ‎- le verset relatif à la communication : Allah transcendant soit-il, dit dans le noble coran : ‎‎« prophète ! Communique intégralement ce qui t’a été révélé de ton seigneur. Si tu en caches une ‎partie [par crainte des hommes, c’est comme si] tu ne communiquais pas [la totalité] de son ‎message. [Ne crains rien]. Allah te protégera des hommes ». ‎

les commentateurs shi‘ites des traditions Mohammadiennes de même qu’un grand nombre ‎d’exégètes sunnites s’accordent sur le fait que ce verset a été révélé dans la région « ghadîr khUm ‎‎» durant le pèlerinage de l’adieu, vers la fin de la vie du prophète, qu’Allah prie sur lui et le salue. ‎le ton du verset qui s’adresse au prophète, est remarquablement ferme de par l’extrême ‎importance de l’injonction de la communication du message dont la transmission en vingt trois ‎années, dépend de lui. ‎

Le prophète, qu’Allah prie sur lui et le salue, vivait les derniers moments de sa noble vie, ‎lorsque, soixante dix jours avant son décès, le verset fut révélé. ‎

La vie de notre maître Mohammad, qu’Allah prie sur lui et le salue, témoigne, à travers ‎toutes les dures épreuves qu’il a connues, d’un courage et d’une bravoure extraordinaires, car il ‎ne craignait aucune force qui lui était hostile. Il s’employa à communiquer courageusement le ‎message divin jusqu’à purification de la péninsule arabique du paganisme, donnant ainsi ‎naissance à une nouvelle ère islamique. Dans le même temps, alors que les gens embrassaient la ‎religion en masse, le danger qui menaçait l’avenir et l’unité des musulmans disparaissait. Ce qui ‎est, dans une certaine mesure, la répercussion de l’injonction divine que le prophète Mohammad a ‎exécutée. ‎

Le prophète, qu’Allah prie sur lui et le salue, ne craignait aucun danger qui pouvait menacer ‎sa vie, et chaque fois que la bataille faisait rage, les musulmans cherchaient refuge auprès de lui, ‎comme cela a été rapporté par Ali, que la paix soit sur lui. ‎

C’est ainsi que l’annonce céleste du futur successeur ébranlera la foi de certains, encore ‎influencés par l’esprit tribal et les idées antéislamiques. Ils diront que le prophète tente de fonder ‎un vaste royaume pour sa famille et sa tribu. C’est pourquoi il fut révélé au prophète, afin de le ‎rassurer que : « Allah te protégera des hommes ». ‎

Quoi qu’il en soit, l’envoyé d’Allah, qu’Allah prie sur lui et le salue, ne pouvait rien faire ‎d’autre que d’ordonner à ses compagnons de s’arrêter au lieu dit « ghadîr khum » pour annoncer ‎l’investiture d’Ali en tant que leader et guide des musulmans après sa mort. Le prophète, après ‎avoir glorifié Allah, commença sa déclaration historique comme suit : ‎

‎« Ô hommes, il semble qu’Allah me rappelle à lui et je dois répondre à son appel, je suis ‎responsable [de la transmission du message] et vous avez la responsabilité [de le perpétuer], qu’en ‎dites vous ? ». ‎

Ils répondirent : « nous attestons que tu as transmis le message, que tu as lutté contre les ‎infidèles, et que tu as prodigué des conseils, qu’Allah te récompense ». ‎

Puis il dit : « n’attestez vous pas qu’il n’y a de divinité qu’Allah, que Mohammad est son ‎serviteur et son envoyé, que le paradis est une réalité, que l’enfer est une réalité, que la mort est ‎une réalité, que la résurrection est une réalité que l’heure est inévitable et qu’Allah fait ressusciter ‎les morts ? ». ‎

Ils répondirent : « nous l’attestons ». ‎

Il dit alors : « je dois quitter ce monde mais je laisse deux joyaux (Thaqalayn) parmi vous : ‎le livre d’Allah que vous devez suivre scrupuleusement et les membres de ma famille. Comportez ‎vous correctement envers eux. L’un et l’autre demeureront toujours et ne doivent jamais être ‎séparés jusqu’à ce qu’ils me rejoignent au paradis ». ‎

Puis il appela Ali (AS) il le prit par le bras qu’il leva très haut et le présenta aux gens en ‎disant : « Ô hommes, qui détient l’autorité sur vous ? ». ‎

Ils répondirent : « Allah et son envoyé sont plus savants ». ‎

Alors il dit : « celui dont je suis le maître (mawlâ), Ali est également son maître, oh mon ‎dieu, prête assistance à qui l’assiste et sois hostile à qui lui témoigne de l’hostilité, donne la ‎victoire à qui le soutient, abandonne qui l’abandonne et fais que la justice l’accompagne durant ‎tout son parcours ». ‎

Les pèlerins n’avaient pas encore rejoint leurs maisons que le verset suivant fut révélé : « ‎aujourd’hui, les mécréants désespèrent [de vous détourner] de votre religion. Ne les redoutez pas, ‎redoutez-moi. Aujourd’hui, j’ai parachevé pour vous votre religion, vous ai comblé de mon ‎bienfait et ai agréé l’islam comme doctrine religieuse pour vous ». ‎

Les éminents compagnons du prophète Mohammad, qu’Allah prie sur lui et le salue, se ‎présentèrent par suite pour féliciter Ali. Quant au poète de l’envoyé, il perpétue par ses beaux ‎vers, cet heureux événement. ‎

Il y a un grand nombre de versets et de récits qui corroborent ce fait, mais nous nous arrêterons là. ‎

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