Hadith Al-Thaqalayn (les deux trésors) dans les récueils des sunnites

.قال رسول الله إني تارك فيكم الثقلين: كتاب الله وعترتي أهل بيتي ما إن تمسكتم بهما لن تضلوا بعدي أبدا، وإنهما لن يفترقا حتى يردا علي الحوض

ورد هذا الحديث الشريف المتواتر بصور متعددة في الكثير من المصادر الاسلامية منها: صحیح مسلم ج ۷، ص ۱۲۲، سنن الدارمي ج ۲، ص ۳۲، مسند احمد، ج ۳، ص ۱۶، ۱۷، ۲۶، ۵۹، ج 4، ص۳۹۹، ۳۷۱، ج۵، ص ۱۸۲، مستدرك الحاكم، ج۳، ص۱۰۹، ۱۶۸، ۳۳ه، وغيرها من المصادر

Le Prophète (a.s.s) a dit: «J’ai laissé parmi vous deux trésors: le Livre de Dieu (le Coran) et les membres [immaculés) de ma famille (Ahl-ul-bayt); ils ne se sépareront point jusqu’à ce qu’ils viennent me rejoindre au Bassin paradisiaque. >>

Ce hadith authentique est cité dans plusieurs ouvrages islamiques dont sahih Mouslim (v: 7, p: 122), sounan ad-Darami (v: 2, p: 432), mousnad Ahmed (v:3, p:14,17,26 et 59 / v 4, p.366 et 371/v:5 ,p182), moustadrak al-Hakem (v: 3, p. 109, 148 et 533),…

“Je suis sur le point d’être rappelé [par Allah] et de répondre [à ce rappel]. Je vous laisse les Thaqalayn [les deux trésors] : le Livre d’Allah et ma Famille, les Gens de ma Maison. Celui Qui est Doux [Allah] m’a informé qu’ils ne se sépareront pas jusqu’à ce qu’ils reviennent vers moi près du Bassin [jusqu’au Jour du Jugement]. Regardez donc bien comment vous les traiterez après moi[1].”

Selon al-Chibrâwî al-Châfi’î, dans son livre “Al-At-hâf bi-Hobb al-Achrâf”: “Muslim, al-Tirmithî… et al-Hâkim… ont rapporté ce témoignage de Zayd ibn al-Arqam : “Un jour, le Messager d’Allah a prononcé un discours au milieu de nous. Après avoir loué et remercié Allah, il a dit : “O gens ! Je suis un être humain. Bientôt, un Messager de mon Seigneur viendra, et je répondrai. Je vous laisse les [deux] Thaqalayn : le premier est le Livre d’Allah, dans lequel il y a la Bonne Orientation et la Lumière. Prenez donc le Livre d’Allah et attachez-vous-y fermement !” Et il ajouta : “Et les Gens de ma Maison. Je vous rappelle Allah pour les Gens de ma Maison !”[2]

Toujours selon al-Chibrâwî :

“Et selon une autre version “Je vous laisse deux choses: si vous les suivez, vous ne serez jamais égarés. Ce sont le Livre d’Allah et les Gens de ma Maison [selon un autre récit : “ils ne se sépareront pas jusqu’à ce qu’ils viennent vers moi près du Bassin. Regardez donc bien comment vous les traiterez après moi”][3].”

Al-Chibrâwî a écrit également:

“Ibn Hajar a dit, dans “al-اawâ’iq” : “Le Prophète a dénommé “Thaqalayn” le Coran et sa Famille, car le “Thaqal” est toute chose de première importance et envers laquelle on a beaucoup de gratitude. Or, ces deux-là le sont aussi, car chacun d’eux est le “métal” [la substance même, l’essence] des Sciences religieuses et des Secrets rationnels légaux. C’est pourquoi il a incité à suivre leur exemple. On dit aussi qu’ils ont été appelés “al-Thaqalayn” à cause de l’obligation de respecter leurs droits. Et puis, celui des deux sur lequel l’accent a été mis représente ceux qui connaissent le Livre d’Allah et qui sont très attachés à la Sunnah de Son Messager, car ce sont eux qui ne se séparent pas du Livre jusqu’au Bassin[4]“.

Al-‘Allâmah al-Chaykh Muhammad Jawâd al-Balâghî a écrit, dans son tafsîr “Alâ’ al-Rahmân fî Tafsîr al-Qur’ân”:

“… ainsi que ce hadith al-Thaqalayn, qui est un hadith concordant et absolument sain, rapporté par nos Frères de rites sunnites dans leurs recueils en attribuant sa source aux Compagnons qui l’avaient entendu de la bouche de Prophète : “Je vous laisse les Thaqalayn, ou les Khalifatayn [les deux Successeurs] : le Livre d’Allah et ma Famille, les Gens de ma Maison. Tant que vous vous y attacherez, vous ne serez jamais égarés. Car ils ne se sépareront pas jusqu’à ce qu’ils viennent vers moi auprès du Bassin[5].”

Voici les noms des Compagnons qui entendirent ce hadith de la bouche du Messager d’Allah:

1- ‘Alî, Amîr al-Mu’minîn
2- ‘Abdullâh ibn ‘Abbâs
3- Abû Tharr al-Ghifârî
4- Jâbir al-Ançârî
5- ‘Abdullâh ibn ‘Umar
6- Huthayfah ibn ‘Usayd
7- Zayd ibn al-Arqam
8- ‘Abdur-Rahmân ibn ‘Awf
9- Dhomayrah al-Aslamî
10- ‘Açim ibn Laylî
11- Abû Râfi’
12- Abû Hurayrah
13- ‘Abdullâh ibn Hantab
14- Zayd ibn Thâbit
15- Umm Salma
16- Umm Hânî [la soeur d’Amîr al-Mu’minîn ‘Alî]
17- Khozaymah ibn Thâbit
18- Sahl ibn Sa’d
19- ‘Adî ibn Hâtam
20- ‘Uqbah ibn ‘Amer
21- Abû Ayyûb al-Ançârî
22- Abû Sa’îd al-Khidrî
23- Abû Charîh al-Khizâ’î
24- Abû Qodâmah al-Ançârî
25- Abû Laylâ
26- Abû Haytham ibn al-Tayhân

Chacun des dix derniers personnages mentionnés ci-dessus (à partir du n° 17) a, individuellement et comme les précédents, rapporté ce hadith, avant de se réunir sur la Grand-Place de Kûfâ, avec sept personnes des Quraychites, pour témoigner ensemble qu’ils avaient tous entendu ce hadith de la bouche du Prophète ; ce qui porte donc à trente-trois (vingt-six plus sept) le nombre de personnes ayant déclaré avoir entendu prononcer ce hadith.

Ce hadith est également mentionné par Abû No’aym al-Içfahânî, dans “Manqabat al-Mutah-harîn”, d’après la chaîne de Jubayr ibn Mat’am et celle d’al-Barâ’ ibn ‘Azib. Il est aussi relaté par Mawaffaq ibn Ahmad (le plus célèbre tribun de Khawârizm, citant ‘Amr ibn al-‘Aç. Il est rare qu’un Musnad[6] ou un Jâmi’[7] ou un livre d’hagiographie sunnite ne mentionne pas ce hadith, et ce depuis qu’il a été transmis de la mémoire des mémorisateurs aux اuhûf (journaux) des traditionnistes, dans lesquels il est rapporté d’un Compagnon ou plus, et parfois de plus de vingt Compagnons, soit brièvement -comme dans “al-اawâ’iq”, ou accompagné des chaînes détaillées de transmetteurs, comme dans les oeuvres d’al-Sakhâwî, d’al-اiyûtî, d’al-Samhûdî et de bien d’autres.

Toujours selon al-Balâghî :

“Les Imamites [les Chi’ites] l’ont aussi relaté dans leurs livres, en mentionnant leurs chaînes de transmetteurs concordantes, remontant à al-Bâqir[8] al-Redhâ[9], al-Kâdhim[10] et al-اâdiq[11], qui citaient leurs pères citant le Messager d’Allah, ainsi que d’autres chaînes remontant à Amîr al-Mu’minîn [‘Alî ibn Abî Tâlib], ‘Umar, Ubay ibn Jâbir, Abû Sa’îd, Zayd ibn al-Arqam, Zayd ibn Thâbit, Huthayfah ibn ‘Usayd, Abû Hurayrah et bien d’autres, citant le Messager d’Allah[12].

. D’après al-‘Allâmah al-Fairûzabâdî, le hadith de Thaqalayn a été relaté par : Muslim dans son “اahîh”, Ahmad ibn Hanbal dans son “اahîh” (tome IV, p. 366), al-Bahayqî dans ses “Sunan” (tome II, p. 148 et tome VII, p.30) al-Darâmî dans ses “Sunan” (tome II, p. 45 et tome VII p. 102), al-Tahâwî dans “Muchkil al-Athâr” (tome IV, p. 368), al-Tirmithî dans son “اahîh”tome II, p. 308), Ibn al-Athîr al-Jazarî dans “Asad al-Ghâbah” (tomeII, p.

12), al-اiyûtî dans “al-Dur al-Manthûr” en marge du tafsîr (exégèse) du Verset d’al-Mawaddah (Sourate al-Chûrâ). Il est égalementrelaté dans “Mustadrak al-اahîhayn” (tome III, p. 109). L’a relatéégalement al-Nisâ’î (ou Nasâ’î) dans ses “Khaçâ’iç” (p. 21), et dans”Mustadrak al-اahîhayn” (tome III, p. 148), ainsi que dans “MusnadAhmad ibn Hanbal” (tome III, p. 17) où il est rapporté du Prophète par Abû Sa’îd al-Khidrî :

“Je suis sur le point d’être rappelé et de répondre [à ce rappel]; je vous laisse les Thaqalayn : le Livre d’Allah – Il est Puissant et Glorifié- et ma Famille. Le Livre d’Allah, une corde tendue du Ciel à la terre, et ma Famille, les Gens de ma Maison. Celui Qui est Doux m’a informé qu’ils ne se sépareront pas jusqu’à ce qu’ils reviennent vers moi auprès du Bassin. Regardez donc bien comment vous vous comporterez avec eux après moi.”

Ce hadith est relaté aussi par Ahmad ibn Hanbal dans son “Musnad” (tome IV, p. 371 et tome V, p. 181), Abû No’aym dans “Hulyat al-Awliyâ'” (tome I, p. 355), et “Kanz al-‘Ummâl” (tome I, p. 96), al-Haythamî dans son “Majma'” (tome IX, p. 64 et tome IX, p. 163) et dans “al-اawâ’iq al-Muhriqah” d’Ibn Hajar (p. 75).

Il y a donc concordance des sources concernant aussi bien la signification que les termes de ce hadith qui associe les Ahl-ul-Bayt au Livre d’Allah. Cela constitue, également, une preuve incontestable pour les Musulmans de l’obligation de considérer les Ahl-ul-Bayt comme leur Référence après le Saint Coran, et comme les Gardiens du Livre d’Allah, jusqu’au Jour du Jugement.

[1] Hadith al-Thaqalayn, cité par:

a- al-Tirmithî dans son “‎اahîh” (Manâqîb Ahl-ul-Bayt), tome II, p.380, selon une chaîne ‎remontant à Zayd ibn Arqam ;

b- al-Hâkim dans “Mustadrak al-‎اahîhayn”, tome III, p. 109, d’après la chaîne de Zayd ibn ‎Arqam également ;

c- Ahmad ibn Hanbal, d’après une chaîne remontant à Abî Sa’îd al-Khidrî, tome III, p. 17 ;

d- Al-Tabarânî, dans “Al-Mo’jam al-Kabîr”, tome I, p. 129, copie manuscrite;

e- Al-Muhib al-Tabarî, dans son “Thakhâ’ir”, p. 16.

[2] al-Chibrâwî al-Châfi’î, “Al-At-hâf bi-Hob al-Achrâf”, p. 22.

[3] ‎ ibid.‎

[4] Voir al-Balâghî, “Alâ’ al-Rahmân”, p. 44, 2e éd.‎

[5] Ibid.

[6] Recueils de hadith.‎

[7] Recueils de hadith.‎

[8] Le cinquième Imam d’Ahl-ul-Bayt, descendant de l’Imam ‘Alî.‎

[9] Le huitième Imam d’Ahl-ul-Bayt, descendant de l’Imam ‘Alî.‎

[10] Le septième Imam d’Ahl-ul-Bayt, descendant de l’Imam ‘Alî.‎

[11] Le sixième Imam d’Ahl-ul-Bayt, descendant de l’Imam ‘Alî.‎

[12] Voir al-Balâghî, “Alâ’ al-Rahmân”, p. 43, 2e éd.‎